Conseil local de la sécurité et de prévention de la délinquance

Pour une prévention plus efficace Bruno Colombari

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aux actions du service prévention, en passant par la sécurité routière ou le travail de proximité avec les bailleurs sociaux, l’assemblée plénière du Conseil local de la sécurité et de la prévention de la délinquance ont permis de dresser un bilan de l’année 2005.

Fin décembre, le CLSPD (Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance) se réunissait en mairie pour une séance plénière. L’occasion de faire le point sur la situation à Gardanne avec le Sous-préfet, les élus, la gendarmerie, la police municipale, le procureur de la République, le directeur de la Protection judiciaire de la jeunesse d’Aix, l’inspectrice de l’Éducation nationale, les bailleurs sociaux et les structures d’aide à l’insertion comme la MAIO (Maison de l’Accueil, de l’Information et de l’Orientation) et l’AAI (Association d’Aide à l’Insertion).

« Nous veillons à ce qu’il n’y ait pas de ghettos dans la répartition des logements sociaux et dans le périmètre scolaire, précisait Roger Meï. A la rentrée, face à des parents qui voulaient une dérogation, nous avons tenu bon. »
Pour l’AAI, Béatrice Daga a présenté l’Espace santé jeunes ouvert en 2005. « Nous avons mené des actions sur l’équilibre alimentaire, la prévention sida, la santé en milieu professionnel ou la toxicomanie, que ce soit avec la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) la MAIO, le Service municipal de la jeunesse ou les infirmières scolaires. L’embauche d’un psychologue est prévue pour 2006. »

Pour la PJJ d’Aix-en-Provence, Alain Rochet constatait que 2005 « présente un résultat correct en terme de délinquance juvénile. Nous allons mettre en place pour 2006 des stages de citoyenneté, qui ont été testés à la Roque d’Anthéron avec succès. » Ces stages destinés à des jeunes ayant commis un délit s’étalent sur deux jours et portent sur un travail écrit avec un intervenant de la gendarmerie, travail présenté au maire en présence des parents. De façon symbolique, le maire accepte les excuses des jeunes et les réintègre dans la ville.

Dominique Pacqueteau, directrice de la MAIO, a précisé pour sa part que « 300 jeunes sont actuellement suivis, mais parmi eux, 165 sont nouveaux sur la structure. 120 maîtrisent à peine la lecture, l’écriture et le calcul. Il faut un long travail d’accompagnement pour les aider à progresser. »

Trois ans après son ouverture, la Maison du droit a accueilli en 2005 plus de 700 personnes (dont 86 % de Gardannais) pour un total de 1400 accueils. En 2006, le service prévention verra l’intégration de dix Agents Locaux de Médiation Sociale (ALMS), initialement recrutés dans le cadre du dispositif emplois-jeunes. « La maison du droit de Gardanne est une remarquable réussite, souligne le procureur, Olivier Rothé. Elle se situe au même niveau que celles de Martigues, d’Aix ou de Salon. »

Légère baisse pour la délinquance, bons résultats pour la sécurité routière

D’après la gendarmerie, les chiffres de la délinquance étaient en légère baisse jusqu’à début décembre, avant de remonter au cours des dernières semaines de l’année. « Les vols à main armée ont augmenté au premier semestre, mais ça s’est tassé depuis l’été. » Les cambriolages et les vols avec violence sont également en légère augmentation. Et en décembre, deux opérations d’envergure ont été menées contre le trafic de stupéfiants avec la brigade de gendarmerie d’Aix. « Nous avons en revanche de bons résultats sur la sécurité routière. » Le Sous-préfet Yves Fauqueur remarquait que « Gardanne est en zone gendarmerie, avec des résultats meilleurs que les zones police. »

Reste tout de même un point préoccupant, le nombre de jeunes qui conduisent sans permis. « Nous montons des projets pédagogiques pour les aider à passer et à financer leur permis, explique Dominique Pacqueteau. Mais c’est un vrai problème de n’avoir pas de permis, notamment pour l’accès à l’emploi et à la formation. » La brigade de prévention de la gendarmerie intervient à ce sujet dans le cadre de la sensibilisation à la citoyenneté.

Côté logement, le travail mené en collaboration avec les bailleurs sociaux commence à payer : « Il y a un référent par quartier à la gendarmerie, explique Yveline Primo première adjointe déléguée à la sécurité. A Oreste-Galetti, par exemple, la situation s’est améliorée après plusieurs réunions avec les habitants. » De leur côté, les bailleurs sociaux se disent parfois isolés quand il s’agit de traiter des incivilités et des dégradations. Roger Meï a ajouté que la position de la Ville n’avait pas changé  : « on ne défend pas les familles qui rendent la vie du voisinage impossible.  »

Enfin, concernant la lutte contre les toxicomanies, Yveline Primo a constaté la banalisation de la consommation de cannabis, mais aussi une augmentation de la consommation d’alcool en collège et en lycée. « Il faut rappeler aux commerçants, notamment ceux situés près des établissements scolaires, que la vente d’alcool est interdite aux mineurs. » Nous reviendrons en détail sur ce sujet le mois prochain.

Yveline Primo* : « Agir le plus en amont possible »

Quelles sont les attentes des habitants en matière de prévention ?

En 2005, nous avons identifié deux demandes fortes de la part du public qui sollicite “la Maison du droit”. Il s’agit du droit au travail et de la médiation de voisinage. Nous allons préparer des actions avec la DRTE (Direction Régionale du Travail et de l’Emploi) en ce sens. Une conférence sur les violences conjugales et familiales est également en préparation avec l’association “Stop Violences Femmes”. En ce qui concerne les conflits de voisinage, un travail a été mis en place avec les bailleurs sociaux, Sud Habitat, la Logirem et l’OPAC. Avec ce dernier, une cellule de traitement des conflits est en préparation, qui regroupera le bailleur, la police ou la gendarmerie, le service habitat et un médiateur. Nous savons bien que gérer ces relations de voisinage n’est pas facile, mais il faut apporter des réponses aux habitants.

Comment relayer les bons résultats de la sécurité routière ?

L’opération “Fragile” sera reconduite pour l’année 2006, au printemps prochain. C’est un partenariat qui fonctionne bien entre les écoles, les parents d’élèves et le service prévention. Pour être efficace, la prévention doit se faire le plus en amont possible, toute l’année, par la sensibilisation des parents et par l’information des enfants. Dès qu’un enseignant nous sollicite, le Service prévention intervient dans les classes.

* Première adjointe, chargée de la sécurité.