Economie

Pour que ma petite entreprise ne connaisse pas la crise Loïc Taniou

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Suite à la fermeture de la mine, la chambre de commerce et d’industrie de Marseille Provence était intervenue en 2004 pour assister les entreprises fortement liées à l’activité minière dans leur reconversion. Quatre ans après, elle revient proposer un nouvel accompagnement.

Fin avril, la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille Provence (CCI) est venue au puits Morandat à la rencontre des entreprises du Bassin minier de Gardanne pour leur proposer un accompagnement de six mois et les aider dans leur développement. L’idée est de pérenniser et dynamiser l’activité économique sur le Bassin de Gardanne grâce à trois groupes de travail encadrés par un cabinet consultant mandaté par la CCI.

Ces derniers sont organisés autour de thèmes spécifiques à savoir assurer la transmission de patrimoine ou la croissance externe de certaines entreprises, favoriser l’émergence de nouvelles activités grâce à des regroupements ou encore aider les dirigeants à maîtriser leur activité en anticipant certains risques grâce à des outils de surveillance adaptés. Treize entreprises sont impliquées dans ce projet, dont huit sont gardannaises. « On va s’intéresser aux principales problématiques que rencontrent les PME et TPE explique Éric Bat du cabinet Else consultants. Notre métier c’est la performance des organisations, le développement économique, la prévention des risques que peuvent rencontrer les entreprises. Nous allons les accompagner jusqu’en septembre, faire quelques pas avec elles sans oublier que notre grande priorité est de s’adapter à leurs besoins. »

Rester à la pointe de l’innovation

Pour Stanivals, entreprise de sept salariés présente dans la zone Avon qui fabrique des boites en carton (chiffre d’affaires de 3 millions d’euros en 2007), la problématique est toute trouvée. « Nous connaissons une forte croissance de plus de 42%, souligne son dirigeant Stéphane Leclerc mais notre production a du mal à suivre. On a besoin de nouvelles machines aux coûts élevés pour faire face à l’augmentation des prix des sous-traitants et remonter la quote-part de ce que l’on fabrique. Le cabinet retenu par la CCI devrait nous aider dans la recherche et le rachat d’une entreprise équipée de machines adaptées à nos besoins grâce à un suivi individuel de six demi-journées. C’est quelque chose de très positif car nous ne sommes pas du tout spécialisés dans le rachat d’entreprise. »

ASM (Advances solution management) participe à un autre groupe de travail : la mise en place des outils de maîtrise de certains risques. Implantée également à Avon et composée de 22 salariés (chiffre d’affaire de 6,6 millions d’euros pour 2007), elle fabrique des machines spécialisées et automatisées dans le traitement des matières plastiques permettant notamment des vernissages anti-rayures ou anti-buée que l’on retrouve par exemple dans les verres de lunettes, les phares d’automobiles, les visières de casques ou encore dans le packaging cosmétique. « Nous sommes dans un marché “niche” très spécialisé mais de dimension mondiale, avec 95% de notre activité à l’international, précise Philippe Vanden Bosschelle, le directeur. Nous attendons de cette opération une aide à la mise en place d’outils et de procédures concrètes liés à la prévention de risques que peut rencontrer l’entreprise, des risques de nature essentiellement technologique. Des procédures qui doivent nous aider à rester à la pointe de l’innovation. »

Mieux se faire connaître

Le troisième groupe de travail propose aux entreprises du bassin minier de réfléchir à travailler ensemble autour d’un projet commun, à dégager des synergies communes et éventuellement former un groupement d’entreprises pour répondre à des appels d’offres. Pour Harmonie de l’Habitat, entreprise de 45 salariés spécialisée dans la menuiserie d’aluminium (chiffre d’affaire 4, 2 millions d’euros), l’initiative proposée par la CCI peut les aider à trouver de nouveaux marchés notamment en direction des entreprises et se prévenir de certains aléas du marché.

« Partir sur un projet commun nous semble difficile, prévient Clément Long, responsable commercial, car nous sommes spécialisés dans le BTP et les autres entreprises sont plutôt à vocation industrielle. Mais nous avons des problématiques communes comme les recherches et réponses à des appels d’offres ou comment mieux se faire connaître. La perspective de travailler ensemble paraît intéressante même si elle n’est pas toujours facile à mettre en oeuvre en raison des profils très différents des entreprises. En tout cas, le fait de se rencontrer, d’échanger entre chefs d’entreprise est déjà quelque chose de positif. »

Cette initiative proposée par la CCI participe, au même titre que d’autres portées par le service économique de la ville, à la dynamisation du tissu industriel dense de Gardanne composé de nombreuses PME et TPE.

Philippe Pintore * : « De nombreuses PME créatrices d’emplois »

Quel est le sens de ces initiatives avec la CCI ?

Philippe Pintore : Ces actions s’inscrivent en complémentarité des efforts portés par la ville en direction de la microélectronique. La ville a toujours fait part de sa préoccupation de travailler avec les entreprises locales.

Que propose la municipalité en ce domaine ?

Deux objectifs président à nos actions en matière de développement économique. Le premier est de faire que les créateurs d’entreprises connaissent mieux le service économique de la ville et les aides qu’il peut apporter. Le deuxième, tout aussi important, est de faire que les entreprises puissent se rencontrer régulièrement et échanger lors de petit-déjeuners économiques, des rencontres éc(h)os entreprises. L’action portée par la CCI fait partie cette logique là, qui consiste à maintenir et animer le tissu industriel de Gardanne, constitué de nombreuses PME et TPE qui sont créatrices d’emplois.

* Conseiller municipal délégué au développement économique