Charte pour l’environnement

Penser global, Agir local Energies 333 - Loïc Taniou

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Gardanne fête cette année les dix ans de sa charte de l’environnement. Si les efforts portent leurs fruits dans des domaines comme le tri sélectif, l’eau, la forêt ou la prévention des risques, il faut développer de nouvelles actions comme les économies d’énergies ou l’utilisation du photovoltaïque. La réunion publique qui s’est tenue en mars a été l’occasion de faire le point sur ces questions.

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Terre d’énergies positives

A Gardanne, les préoccupations environnementales ne datent pas d’hier. La réunion annuelle du comité de suivi de la charte de l’environnement qui s’est tenue le jeudi 18 mars en Mairie a été l’occasion de dresser un bilan des actions réalisées en la matière et d’en présenter de nouvelles à venir.

« La ville est engagée depuis plus de dix ans dans une démarche de développement durable, a rappelé le maire Roger Meï. Un engagement formalisé par l’adoption en décembre 2000 d’une première Charte de l’environnement. Celle-ci couvrait une période de six années et recensait 99 actions en faveur de l’environnement dont près de 95 % ont été réalisés. La deuxième charte adoptée porte sur les années 2007-2013 avec de nombreux développements. Des responsabilités nouvelles ont été confiées à différents élus car l’environnement ce n’est pas que les petits oiseaux, c’est un ensemble de problèmes que nous devons traiter avec des efforts importants, un secteur essentiel pour la vie où nous souhaitons aller plus loin. »

Les actions réalisées dans le cadre de la seconde Charte de l’environnement ont été présentées dans le détail sur grand écran par Claude Durand, nouvelle responsable du service environnement. Plusieurs domaines ont été passés en revue comme l’amélioration de la collecte des déchets ménagers en vue de leur recyclage, la prévention des risques majeurs sur la commune, le développement des transports en commun et écologiques, la sensibilisation des Gardannais à la protection de l’environnement...

« Pour plus de lisibilité et d’efficacité, la Charte se décline désormais sous forme d’objectifs, a précisé Bernard Bastide, adjoint à l’environnement. Cette charte résulte d’une large consultation avec des réunions publiques, des discussions avec les citoyens. Elle a été bâtie sur le terrain et non pas par un cabinet d’étude. Elle débouche sur des prises en compte plus élevées au niveau du développement durable et sur des actions transversales comme le projet de valorisation du biogaz à la Malespine, celui de la création d’une centrale photovoltaïque de 5 hectares sur le terril des Sauvaires ou encore la construction des HLM Roseaux de Cézanne qui bénéficient du label Habitat et environnement. »

Une revue en détail des initiatives qui s’est poursuivie par la présentation au public de nouveaux développements comme l’adoption d’un Page 2010, comprenez un Plan d’Action Global sur les Énergies. Ce dernier vise à mettre en oeuvre des actions sur l’année 2010 avec le souci de maîtriser les consommations énergétiques de la commune à travers des sensibilisations, des investissements et l’utilisation de systèmes innovants. Et bien sûr, de réfléchir plus largement avec la population aux enjeux environnementaux.

En effet, la meilleure façon d’économiser l’énergie, c’est encore de ne pas en consommer plus que nécessaire. La Ville qui a souhaité sensibiliser le grand public à cette démarche, vient d’éditer une petite plaquette intitulée Les petits gestes pratiques et utiles pour économiser l’énergie (qui a été distribuée avec le précédent numéro d’énergies). Cette plaquette dispense de nombreux conseils que chacun de nous peut mettre en application au quotidien. Mais la Ville se doit également de montrer l’exemple.

Ainsi, dans le cadre du Page 2010, elle a commencé à sensibiliser et former le personnel communal aux économies d’énergies. Elle travaille également après une phase de diagnostic à un programme spécifique en matière de rénovation des bâtiments publics (meilleure isolation, chauffage, électricité...) ou le recours à des procédés innovants pour les futurs investissements.

Les premiers objectifs sont de diminuer de 5% son budget énergie en insistant sur la consommation de fluides (électricité, eau, chauffage, climatisation, carburant) dans les bâtiments publics qui est d’un montant de 1, 4 million d’euros et d’affecter une ligne budgétaire de 200 000 € à la recherche de solutions pratiques en la matière. « On a bâti un plan d’action autour de quarante points prioritaires et réalisables facilement, a précisé Anthony Pontet, délégué aux économies d’énergies et aux énergies renouvelables, dont on espère voir les résultats rapidement. »


Les dix engagements de la Charte

Voici les dix axes forts dont une grande partie est déjà finalisée ou en cours de réalisation.

- Améliorer la gestion des déchets ménagers.
Atteindre 70 % de valorisation des déchets ménagers en achevant la mise en place de la collecte sélective, en renforçant la sensibilisation au tri...
- Développer une démarche citoyenne dans les services et locaux municipaux.
Réduire la consommation d’énergie dans les bâtiments communaux par la mobilisation du personnel municipal, suivre les préconisations d’un diagnostic énergétique réalisé dans ces bâtiments (travaux, investissements, équipements...).
- Prévenir les risques majeurs. Réalisation d’un Plan d’action communal sur les risques et information de la population, prévention des inondations avec construction de bassins de dépollution ou de rétention (Molx...).
- Développer les transports en commun et écologiques.
Soutien aux transports en commun, poursuite de la trame verte et des aménagements piétons et cyclables, développement d’une flotte de véhicules communaux électriques et de vélos...
- Entretenir, préserver les espaces boisés et prévenir les incendies de forêt.
Réhabilitation des terrains incendiés, opérations de reboisement, création de pistes, entretien des forêts et prévention des incendies.
- Sensibiliser les Gardannais à la protection de l’environnement.
Poursuite des manifestations existantes (recyclades, semaine de l’eau, collines propres, écoles fleuries) et du programme d’éducation à l’environnement auprès des scolaires.
- Concilier urbanisme et environnement.
Adoption d’un Plan d’aménagement et de développement durable (PADD) dans le cadre du PLU avec plan paysager, création d’espaces verts, renforcement des zones agricoles et boisées, aménagements urbains respectueux de l’environnement.
- Favoriser les achats et comportements citoyens.
Valorisation des productions agricoles locales, développement du commerce équitable, suppression des sacs plastiques chez les commerçants.
- Préserver et valoriser la ressource en eau.
Gestion publique de l’eau à Gardanne, utilisation de l’eau d’ennoyage de la mine suivant études (géothermie, usages industriels ou agricoles...), contrôle des fosses septiques, aérateurs sur bassin de Fontvenelle, aménagement du bassin des Molx.
- Concilier économie et environnement.
Poursuite des comités industriels/citoyens, pérennisation d’une station de mesure de la qualité de l’air, extension contrôlée du site de la Malespine avec valorisation du biogaz et végétalisation des parties déjà exploitées.

Bernard Bastide* : « Préserver l’avenir tout en continuant à se développer. »

Quels sont les points forts de la Charte de l’environnement ?

Nous avons dix engagements inscrits dans la Charte de l’environnement que nous nous efforçons de tenir. Le tri sélectif en est un volet important. Après avoir équipé différentes tranches d’habitat comme le logement individuel ou les petits collectifs, nous allons finir d’équiper les grands ensembles comme ceux de Notre-Dame et ceux de Biver. L’ensemble de la ville sera alors couvert soit par des poubelles bleues mises à disposition des particuliers, soit par des conteneurs collectifs en points d’apport volontaire, sans oublier la mise en place de filières de tri à la Malespine. Autre volet à souligner, c’est celui de l’éducation à l’environnement qui est réalisé tout au long de l’année dans les écoles et les accueils de loisirs.

Quelles perspectives se dessinent pour les années à venir  ?

Nous réfléchissons à inscrire la ville dans une démarche d’Agenda 21. L’agenda 21 est un projet global de développement durable qui dépasse le simple domaine de l’environnement et qui est assez contraignant. C’est un plan d’action qui a été adopté par 173 chefs d’État lors du sommet de la Terre, à Rio, en 1992 et qui décrit des recommandations en matière de développement durable qui doivent s’appliquer dans des secteurs très variés comme la pauvreté, la santé, le logement... Nous allons donc consacrer l’année à venir à un diagnostic axé sur le développement durable. L’enjeu est essentiel, il s’agit de préserver l’avenir tout en continuant à se développer.

* adjoint à l’environnement