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Paroles de bénévoles Bruno Colombari

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A l’occasion du forum des associations, la Ville a invité les habitants qui souhaitent s’investir dans le bénévolat à se faire connaître. Nous avons rencontré quelques bénévoles qui concilient études, travail, vie de famille et temps donné pour les autres.

Cette année, le Forum des associations s’est tourné vers les commerces du Cours de la République. Les tapis bleus de l’espace animation où se succèdent les démonstrations de Viet Vo Dao, de gymnastique ou de judo ont été installés près de la fontaine, près des terrasses de café. Sur la scène devant la mairie, Marion de l’association Ceux qu’on aime, reprend Eye of the Tiger, le tube des Survivors. Dans les allées, sous un soleil estival, les Farfadets montés sur leurs drôles d’échasses déambulent et accompagnent les badauds.

Dans la centaine de stands répartis dans les quatre espaces (sport, citoyenneté, culture et solidarité), une lettre du maire circule. Intitulée Et si je donnais un peu de mon temps ? elle incite celles et ceux qui le souhaitent à partager leurs compétences et leur temps. « Dans cette fiche, nous demandons quelles sont les disponibilités, si la personne dispose d’un moyen de transport, auprès de quel public elle souhaite intervenir, dans quel domaine... explique Patricia Marcolini, adjointe à la vie associative. Puis nous ferons le lien entre les bénévoles et les associations de la commune. En fonction du nombre de retours, on prendra contact avec les gens individuellement, ou on les réunira. »

Difficile de dresser un état des lieux du bénévolat. Surtout si on le distingue, dans le monde associatif, des adhérents qui sont eux facilement quantifiables. On estime le nombre de bénévoles en France à environ 10 millions entre 18 et 80 ans. 25 % d’entre eux interviennent dans plusieurs associations. La moyenne de bénévoles par association est de douze environ, dont cinq seraient actifs réguliers, les autres ponctuels. De plus en plus nombreux, en bonne santé et disponibles, les retraités prennent toute leur place, même s’ils se disent prêts à passer le relais aux jeunes.

Des retraités très actifs

Jacques Daret, est président de la Chorale Atout Choeurs. « Il y a une quinzaine de bénévoles, ce qui représente un adhérent sur six ou sept environ. Ce sont essentiellement des retraités, comme moi, même s’il y a aussi des étudiants, mais ceux-ci ne restent pas très longtemps, ils viennent et ils repartent.  » Combien de temps consacre-t-il à l’intendance de la chorale ? « Difficile à dire. Une demi-journée par semaine environ, mais ça peut être beaucoup plus en période de pointe. Et il y a toujours les imprévus, ça demande de la disponibilité. Du coup, c’est difficile de se libérer pour plusieurs semaines, pour partir en voyage par exemple. »

Dans l’associationPour le don du sang, la plupart des bénévoles sont retraités. « Je suis venue au don du sang en tant que bénévole, explique Annie Gracia, présidente. Puis j’ai interpellé des donneurs pour trouver des bénévoles. Notre particularité, c’est qu’on a très peu d’adhérents, on ne va pas demander une cotisation aux donneurs qui font déjà la démarche de venir donner leur sang. Donc, on a très peu d’argent.  » Pour Jacques Brangier, ce n’est pas le plus important : « dans les collectes, on rencontre des gens de tous bords, de tous âges. Mais avant, il faut afficher dans la ville, poser les banderoles et passer avec la voiture sono. Ça représente trois ou quatre jours par mois. » Annie Gracia confirme : « Vous ne pouvez pas imaginer l’enrichissement que c’est. Quand on est bénévole, on n’a pas d’obligation, mais il faut assumer quand même. » Isabelle Gonzalez est la seule du groupe à avoir une activité professionnelle, et elle doit jongler avec les horaires. « Je me débrouille. J’ai la possibilité de me libérer de mon travail les jours de collecte, et l’affichage, on peut le faire le soir. »

Entre temps contraint et temps choisi

Dans le stand de A Petits pas, l’association des assistantes maternelles, Malore Dubreuil, secrétaire, témoigne de la difficulté de gérer son agenda. Le bénévolat est en effet une zone indéterminée, un flou artistique en tre temps contraint (celui du travail) et temps choisi (celui des loisirs). « Il faut faire attention de ne pas mélanger le travail et la vie privée, ce qu’on apprend en formation d’ailleurs. Pour l’association, c’est bien sûr plus difficile. Le temps, on le prend quand on en a, le week-end, le soir après 18 heures, pendant les vacances. » Pour elles, l’association est aussi une façon de ne pas rester isolées. « En tant qu’assistantes maternelles, on travaille toutes chez nous. On se regroupe une fois par mois, pour des réunions professionnelles à la salle de la Verrière et une autre fois à la Ludothèque pour que les enfants se rencontrent. »

Les enfants, Manon Dutoit s’en occupe toutes les semaines avec le Cles, dans le cadre des ateliers omnisports pour les 4-12 ans. « Je suis étudiante à Marseille, j’organise ma semaine pour me libérer pour le club. Ça prend environ 7 heures par semaine, parfois plus s’il y a des réunions le soir. » Au Cles, les bénévoles se recrutent essentiellement en interne, parmi les adhérents. « J’ai commencé dans la section athlétisme, puis j’ai été aide-animatrice à 15 ans, avant de passer mon Bafa. Quant on est aide-animateur, on prend confiance en soi, et avec les responsabilité, on grandit plus vite. » Et le bénévolat, à cet âge, peut aussi être envisagé comme une passerelle en tre études et vie professionnelle : « Pour être animateur, il faut aimer les enfants, travailler avec eux, travailler en équipe. Maintenant, je suis formatrice, je gère d’autres animateurs. Je veux devenir professeur, c’est dans la continuité des choses. »

Aider un enfant, c’est facile

Danielle Tell, pour sa part, représente ces bénévoles qui s’investissent hors d’une structure associative. Leur situation ressemble en fait à l’entraide qui peut exister dans une famille ou entre voisins. « J’ai commencé en avril dernier. Le service enfance m’a indiqué une petite fille de cours préparatoire qui allait probablement redoubler. Je m’en suis occupée tous les soirs pendant deux mois, et finalement elle est passée au CE1. Je continue à la voir deux fois par semaine, le lundi et le jeudi après l’école. Je m’occupe aussi d’un petit garçon qui est en CE1, le mercredi et le samedi. Je l’aide pour ses devoirs et surtout en lecture, où il a de grosses difficultés. » Danielle n’a pourtant pas fait carrière dans l’enseignement. « J’étais comptable. Mais ce que je fais, n’importe qui peut le faire : aider un enfant en lecture, jusqu’au CE2, c’est facile. » Pour autant, si d’autres bénévoles se déclaraient, Danielle serait prête à intégrer une association. « On pourrait confronter nos points de vue, avoir une salle pour faire travailler les enfants. »