Par accident, Gardanne sur grand écran Energies 442 - Jeremy Noé

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En septembre 2014, l’équipe du long-métrage de Camille Fontaine posait ses valises à Gardanne pour dix jours de tournage. Un an plus tard, le film est sur les écrans. Revue de détails, avec les premiers spectateurs du film au cinéma 3 Casino.

Une émigrée bien sous tous rapports mais sans papiers, amra, renverse un piéton qui reste entre la vie et la mort. Une jeune infirmière délurée, Angélique, vient miraculeusement témoigner en sa faveur. Leur amitié naissante se heurte à la culpabilité d’Amra et à la personnalité “borderline” (limite) d’Angélique... Ce premier film de Camille Fontaine s’est tourné pour une bonne partie à Gardanne en septembre 2014. On y reconnaît facilement beaucoup de lieux de la ville : l’avenue de La Halle, le Cativel, l’usine Alteo (filmée de jour, de nuit... la réalisatrice semble en être tombée amoureuse), jusqu’au parking du cinéma 3 Casino qui apparaît dans les premières secondes du film. À la sortie de la projection, une fois passé le vertige de voir des lieux si familiers sur une diagonale de cinq mètres de long, les premiers spectateurs gardannais se livrent. « J’ai trouvé le film bizarre. Il y a une suite ? On m’a dit qu’il y avait une suite. C’est la fin qui laisse perplexe, » lance Marouenn, 20 ans.

« Gardanne est très belle, on sent qu’elle a un passé, qu’elle est chargée d’une histoire. D’ailleurs dès qu’on y met un pied, dès qu’on pose sa caméra, la ville raconte quelque chose. » Camille Fontaine, réalisatrice, septembre 2014

« Moi j’ai été figurant. Mais le pire c’est que je me suis pas trouvé dans le film ! Sourit Michel, 75 ans. Sinon il est très bon, j’ai trouvé que les deux actrices jouent très bien, elles sont très sensibles, il y a un bon scénario je trouve, avec une atmosphère qui se fait petit à petit angoissante. » « Moi c’est la première fois que je vois une course-poursuite en voiture avec des femmes au volant, s’amuse Camille, 76 ans. Sinon le décor de Pechiney rappelle des souvenirs. Le massif de l’Étoile et tout le reste sont très bien filmés. Sur l’histoire, c’est intéressant de voir les ravages que peut faire la culpabilité dans certains cas, ça c’est très bien exploité. Et j’ai apprécié de voir dépeint un couple maghrébin moderne, dans leur langage et dans leur comportement. » « C’est un film très bien monté, avec de supers acteurs, et à la fin on se pose vraiment des questions. Après, je suis Gardannaise depuis peu, j’étais à Marseille avant et depuis quelques années on s’habitue à voir des images de la région sur grand écran. Mais le fait que ce soit Gardanne, une petite ville, que ce soient des lieux familiers, on est encore plus dedans, dans une histoire très prenante, » conclut Odile, 57 ans.