Charte de l’environnement

Page : des projets pour trois ans Energies 372 - Bruno Colombari

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Le plan d’action global sur les énergies (Page), lancé en 2010, passe à la vitesse supérieure avec un programme d’investissement sur les trois ans à venir (2012-2014). Isolation des bâtiments, régulation du chauffage et modernisation de l’éclairage public sont au programme, avec comme objectif une maîtrise de la consommation énergétique de la commune.

Vous n’y avez pas échappé : depuis quelques années, le coût de l’énergie flambe, qu’il s’agisse de l’électricité, du gaz, du fioul ou des carburants automobile : entre 2010 et 2011, le prix de l’électricité a augmenté de 6%, celui du gaz de 7,5%, celui du fioul de 23 % et celui de l’essence de 11%. Et ce n’est pas fini : Philippe de Ladoucette, président de la Commission de régulation de l’énergie a estimé en janvier dernier que le tarif de l’électricité augmentera de 30 % d’ici à 2016...

Autant dire que la maîtrise de la consommation d’énergie est déjà une question essentielle, aussi bien pour les particuliers que pour les collectivités locales. La ville de Gardanne dépense ainsi 1,4 million d’euros par an pour l’énergie (chauffage, électricité, carburants). Compte-tenu de la flambée des prix (et d’une première quinzaine de février glaciale), arriver à stabiliser ce budget pour l’année 2012 va demander de gros efforts.

Mis en place en 2010, le plan d’action global sur les énergies (Page) va désormais couvrir les trois prochaines années (2012-2014). « L’objectif du Page, c’était des petites actions avec des résultats rapides, afin de créer une dynamique et de motiver tout le monde, explique Anthony Pontet, Conseiller municipal délégué aux économies d’énergie lors d’une réunion publique le 25 février dernier. Et les résultats ont suivi, avec des économies d’énergie de 9% en 2010 et de 10 % en 2011. C’est quelque chose qui ne se voit pas forcément, un travail au quotidien de notre économe de flux qui passe ses journées à vérifier les consommations, installer des appareils de régulation, contrôler les contrats. Mais les résultats sont très positifs. Avec le plan triennal, on va passer à une autre phase. »

Trois axes prioritaires ont été ciblés : l’isolation des bâtiments, le chauffage et l’éclairage public. Sur l’isolation tout d’abord, l’effort va porter cette année sur quatre groupes scolaires  : Fontvenelle (isolation de la toiture), les Aires (isolation des plafonds), Elsa-Triolet (isolation des bâtiments), avec des remplacements de menuiseries, et la poursuite des travaux d’isolations aux Terrils Bleus à Biver. La toiture de la Mairie annexe sera isolée, ainsi que les plafonds du foyer du troisième âge. Enfin, un diagnostic thermique sera réalisé à la Médiathèque, dont le bâtiment a désormais dix-sept ans.

Sur l’éclairage public, un diagnostic échelonné sur deux ans va être lancé prochainement. « La première étape, explique Jean Rimauro, consiste à la mise à jour de notre base de données afin de connaître parfaitement le réseau existant et le type de lampes utilisées. L’objectif est ensuite de définir les meilleures solutions techniques pour réduire la consommation énergétique sans nuire évidemment à la sécurité, par la mise en place de variateurs de tension et la réduction de la puissance des lampes. »

Côté chauffage enfin, les efforts vont porter sur le raccordement de la Mairie annexe et de la future crèche de Biver au réseau existant au niveau des écoles (chaudière à bois), le remplacement des convecteurs électriques par des modèles à eau à la Mairie annexe, la pose d’un régulateur de chauffage, la pose de robinets thermostatiques à la Maison du Peuple, et l’étude sur la modification et la réfection du chauffage de l’école Pitty, où coexistent actuellement un chauffage électrique et un chauffage à gaz.

De son côté, le service de l’Eau et de l’Assainissement contribue à l’effort général : la Ville a signé un contrat “énergies vertes” de six ans avec EDF. « Cela ne signifie pas en pratique que les kilowattheures utilisés directement par notre station sont produits à partir d’énergies vertes, mais que EDF s’engage à ce que l’équivalent de nos kilowattheures consommés soit produit avec des énergies renouvelables, » explique Sylvain Foucheyrand, directeur.

De plus, une étude va travailler sur le projet de réutiliser les calories présentes dans les eaux usées pour chauffer des serres dans le cadre de jardins partagés. Enfin, en 2012, le groupe de surpression d’air (qui consomme le plus d’énergie) sera remplacé par un équipement moins énergivore qui devrait générer des économies de 20 à 30 % sur la consommation électrique de la station d’épuration.

« L’objectif, à terme, c’est que notre ville produise autant d’énergie qu’elle n’en consomme, a rappelé Roger Meï. Il va y avoir les panneaux photovoltaïques gérés par E.on au terril des Sauvaires, il y a déjà la centrale à biogaz de la Malespine, où depuis un an, 1,8 million de mètres cubes de gaz ont été valorisés et transformés en électricité... Là où nous devons encore progresser, c’est dans les comportements de chacun, que ce soit en matière d’énergie ou d’environnement.  »

Des actions de formation sont d’ailleurs prévues dans le Page : en direction des scolaires, des présidents d’association (qui utilisent les bâtiments municipaux comme les salles de réunion, les gymnases...) et des chauffagistes pour le matériel de régulation.