PLU, quelles perspectives pour l’habitat ?

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Fin 2009 Gardanne adoptera définitivement son Plan Local d’Urbanisme. Un projet essentiel pour l’avenir de la ville, qui va conditionner son évolution notamment en matières d’environnement, d’économie et, dernier enjeu particulièrement important, d’habitat.

Si la commune à travers son PLU peut définir la destination des différents espaces qui constituent son territoire, elle doit cependant tenir compte des dispositions réglementaires fixées par l’État. Parmi celles-ci on retrouve la loi Solidarité et Renouvellement Urbain qui impose le respect de certains principes tels que limiter l’étalement urbain et privilégier la construction de la ville sur la ville, ou encore d’avoir au moins 20% de logements sociaux et assurer la mixité urbaine et sociale.

A Gardanne, le nouveau PLU ne devrait cependant pas bouleverser le visage de la ville comme le souligne Jean-Paul Peltier, adjoint au maire en charge de l’urbanisme. « Pour l’élaboration du PLU nous avons gardé les grands équilibres du Plan d’Occupation des Sols qui prévalaient jusqu’à maintenant. Le PLU nous donne surtout les moyens de travailler plus en détail des espaces précis, et nous permet de requalifier des surfaces inutilisées en centre-ville, répondant ainsi à l’un des axes forts de ce PLU, le renouvellement urbain. En termes de croissance démographique nous avons souhaité conserver le même rythme, mesuré, que celui des 15 dernières années. »

Permettre aux familles de construire pour leurs enfants

Le dernier recensement donne une population de 21 000 Gardannais, le PLU fixe un objectif de 23 000 Gardannais à l’horizon 2018. Une évolution démographique qui correspond à un rythme de 120 nouveaux logements construits chaque année qui, tout en répondant à la volonté communale de préserver ses espaces naturels, ne sera pas synonyme d’étalement urbain.

« A Gardanne l’espace n’est pas utilisé uniformément, certains quartiers même proches du centreville sont très peu urbanisés et offrent des possibilités de densification de l’habitat. Une augmentation moyenne de 30 % du Coefficient d’Occupation des Sols (COS) va notamment permettre de renforcer le bâti là où il existe déjà. Par exemple dans un lotissement avec des parcelles d’au moins 700m2, la construction d’une deuxième maison serait envisageable, ce qui permettrait à certaines familles d’apporter une réponse à l’impossibilité rencontrée par les enfants de quitter le domicile des parents faute de moyens suffisants. Dans d’autres cas, l’augmentation du COS va permettre de monter des opérations immobilières pour du petit collectif là où il y avait de l’individuel et ainsi densifier l’habitat » explique Jean-Paul Peltier.

La loi n’autorisera plus la construction de maisons avec fosses septiques

L’un des objectifs du PLU, en accord avec les impératifs fixés par la loi SRU, est aussi de conserver la mixité du logement telle qu’elle était déjà pratiquée à Gardanne. Mixité entre le collectif et l’individuel, entre la propriété et le locatif. « Dans la vieille-ville et sur le Cours, déjà denses en matière d’habitat, il sera aussi possible d’aligner la hauteur d’une maison sur celle du bâtiment le plus haut de la rue. Dans les quartiers éloignés de la ville en revanche il n’y aura pas de densification. Le PLU, tel que le prévoient les nouvelles dispositions réglementaires, n’autorisera plus la construction de maisons avec fosses septiques. »

En effet, maintenant quand la Ville accorde un permis de construire, elle doit être en mesure de connecter le nouveau bâtiment aux réseaux d’assainissement et d’eau potable, opération d’autant plus coûteuse que l’on s’éloigne des réseaux déjà existants. Tout comme le POS, le PLU compte aussi des zones à urbanisation future. « Nous nous sommes laissés la possibilité de pouvoir les utiliser si le besoin s’en fait sentir dans quelques années, et toujours avec la même philosophie de mixité. Mais pour l’instant ce n’est pas nécessaire  » conclut Jean-Paul Peltier.

Jeannot Menfi * : « Veiller à garantir une offre diversifiée de logements »

Quels sont les principaux objectifs du PLU en matière de logement ?

Il s’agit en premier lieu de veiller à garantir une offre diversifiée qui réponde à des attentes variées. Accession à la propriété et locatif, petites et grandes surfaces habitables pour personnes seules ou grandes familles, projets privés et sociaux, habitat collectif et individuel, aménagements spéciaux pour personnes âgées ou à mobilité réduite, les demandes ne manquent pas. Nous entretenons des relations étroites avec les sociétés d’HLM pour le développement de programmes de qualité comme la résidence Abbé-Pierre ou les logements étudiants à Valabre. Pour tout projet privé dans du collectif, la loi prévoit maintenant d’assurer 30 % de logement social, et nous devons veiller à son application.

Et pour l’existant, le PLU aura-t-il une incidence ?

Outre les possibilités d’agrandissement, c’est surtout en termes qualitatifs qu’il y a à faire. Nous avons remarqué que lorsque la Ville fait des travaux d’amélioration et d’embellissement dans un quartier, les maisons alentours sont elles aussi souvent rénovées par leurs occupants. Nous pouvons donc créer une dynamique dans ce sens, notamment dans le centre ancien en créant des ouvertures et en résorbant l’habitat insalubre. C’est aussi pourquoi nous voulons relancer des opérations programmées d’amélioration de l’habitat dans le centre-ville. L’amélioration du confort et des performances énergétiques sont aussi des enjeux importants. D’ailleurs dans les nouveaux programmes de logements, nous sommes très attentifs au respect des critères de Haute Qualité Environnementale.

*Adjoint au maire en charge du logement