Perspectives pour 2020

PLU : la concertation a démarré Stéphane Conty

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Le mardi 15 mars de nombreux Gardannais sont venus prendre connaissance du diagnostic du Plan Local d’Urbanisme (PLU) dressant un état des lieux de la ville et permettant de dégager des pistes de réflexion concernant son évolution dans les 10 à 15 années à venir. Ce fut aussi une première occasion d’interroger les élus, de donner un avis et d’entamer ainsi la longue concertation qui aboutira à la définition d’un projet global pour Gardanne à l’horizon 2020.

L’une des particularités du PLU est qu’il doit favoriser un renforcement de la démocratie et de la participation des citoyens. Dans son discours d’ouverture, Roger Meï a placé ce principe au cœur de la démarche municipale en précisant que « durant toute la période de concertation et les réunions thématiques qui vont avoir lieu, les Gardannais seront invités à venir donner leur avis, leurs idées et points de vue sur l’aménagement futur de leur ville. Un questionnaire sera également inclus dans un prochain numéro d’énergies que chacun pourra remplir et retourner en mairie. La phase de concertation est une période ouverte où aucune décision n’est définitivement arrêtée. Toutes les idées et suggestions sont les bienvenues et nous en tiendrons compte dans la mesure où elles ne s’inscriront pas en porte à faux avec les grandes lignes directrices fixées par les élus. »

Ces grandes lignes, Roger Meï les a énoncées le 15 mars. Il s’agit d’abord de préserver et valoriser le cadre de vie, notamment en maintenant les 1 400 ha de zones naturelles du territoire communal ainsi que les surfaces agricoles sur la commune. Deuxième axe important, la maîtrise de l’urbanisation et la garantie d’une offre diversifiée de logements, que ce soit en location ou en accession à la propriété. Le PLU incite d’ailleurs les communes à favoriser « la construction de la ville sur la ville » par une optimisation de l’utilisation du foncier en ville afin de limiter son extension sur les zones agricoles et naturelles. Enfin, troisième point clé affirmé, le souci de favoriser le développement économique, que ce soit en améliorant l’existant, en développant de nouvelles zones d’activité comme Jean de Bouc, ou encore en valorisant les friches industrielles comme les puits Morandat et Z.

Débat engagé

La responsable du cabinet chargé d’accompagner la commune dans l’élaboration de son PLU a fait ensuite une présentation du diagnostic, de l’état des lieux de ce qu’est Gardanne aujourd’hui et a expliqué quelques-uns des enjeux que les Gardannais devront prendre en considération lors de leur réflexion sur le développement de la ville. Vous trouverez un document synthétisant cette présentation joint au prochain numéro d’énergies. Les personnes présentes ont ensuite posé des questions à Roger Meï et à Jean-Paul Peltier, adjoint à l’urbanisme. Ce moment d’échange a permis de faire ressortir un certain nombre d’interrogations.

Une des préoccupations de l’assemblée a concerné la nature et le déroulement de la concertation publique, sa mise en œuvre et de quelle manière les avis et demandes des Gardannais allaient êtres traités. L’interaction entre le PLU, les services de l’État et des différentes collectivités a aussi été à l’ordre du jour, notamment à travers la question des zones inondables et des risques sismiques et miniers.

La refonte du Cours, le stationnement dans le centre-ville et les dégradations de véhicules sur certaines aires de stationnement ont été abordés de même que les nécessaires améliorations de la voirie dans certains quartiers et les problèmes de circulation engendrés.

La situation préoccupante du logement est revenue sur le devant de la scène, surtout concernant les possibilités futures de constructions de logements et l’ouverture de terrains à bâtir. Cet aspect avait d’ailleurs fait l’objet de discussions entre les élus, les services de l’État et les représentant de sociétés HLM lors des réunions préparatoires ayant précédé cette présentation publique. En effet, il ressort qu’en raison du problème de la forte hausse du prix de l’immobilier, les sociétés HLM ont de plus en plus de difficultés à produire de nouveaux logements sociaux, les coûts de constructions étant devenus tellement élevés dans la région que le prix de sortie d’un programme les oblige à fixer des tarifs de location qui ne sont plus en rapport avec les revenus des publics visés. Et ce, même si certaines communes sont disposées à mettre gratuitement les terrains à disposition ! Un problème accentué par le fait que la durée de remboursement des prêts pour les constructions de logements sociaux avait été ramenée de 35 à 25 ans.

Enfin, l’environnement ne fut pas en reste avec la préoccupation de sauvegarder des espaces naturels, les problèmes de gestion des espaces boisés privés, surtout vis à vis des risques d’incendies et du coût des travaux d’entretien engendrés. Cette problématique a également été l’occasion d’envisager les interactions avec les communes limitrophes dans le cadre de l’élaboration du PLU. L’avenir de la carrière et de la décharge de la Malespine a aussi fait l’objet de questionnements, l’avenir de cette dernière s’inscrivant toutefois dans le cadre du Plan de gestion des déchets actuellement en cours d’élaboration par les services du département. Une rencontre qui a donc permis de clarifier certains aspects et d’ouvrir la voie aux futures consultations thématiques sur lesquelles nous reviendrons de façon régulière.

PLU, quelques explications

Le Plan local d’urbanisme (PLU) doit être porteur d’un projet et d’une stratégie d’aménagement et de développement durable, ce qui le distingue du POS. C’est également un document réglementaire en matière d’urbanisme, qui détermine notamment l’usage des sols et les droits à construire sur la commune. De fait, c’est donc aussi un document de droit public qui doit être respecté par tous, particuliers et administrations.