Politique culturelle

Ouvrir la culture à d'autres publics Carole Nerini

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La saison 2002-2003 aura apporté 33 % d’entrées supplémentaires aux spectacles programmés par le service culturel de la Ville. En matière de lecture, bien qu’on assiste à une baisse de prêts de livres non négligeable, Gardanne arrive en seconde position nationale après Épinal quant au rapport entre le nombre d’inscrits à la Médiathèque et le nombre d’habitants. Mais si les structures culturelles de la ville fonctionnent à plein, le souhait est d’ouvrir la culture à d’autres publics qui ne sont pas encore des habitués de ces lieux. Pour ce faire, la municipalité vient de mettre en place un collectif culture pour tous qui réunit, outre les services municipaux, l’AAI (association d’aide à l’insertion des RMIstes), Contacts, le comité chômeurs, le secours catholique, le secours populaire et les restaurants du cœur. « L’objectif de ce comité consiste à évaluer les besoins et à essayer de proposer des animations culturelles et des spectacles sur place, dans les quartiers, souligne Mustapha El Miri, élu à la culture. La culture est un moyen de créer des liens, elle doit être ouverte à tous. » Dans cet esprit, la municipalité prévoit dès la rentrée de septembre un système de prêt gratuit d’instruments de musique pour ceux qui n’ont pas les moyens de les acheter (un saxophone vaut par exemple près de 1800 euros).

Les auditions des élèves que l’on connaissait jusqu’à présent prendront la forme de concerts plus réguliers à la Maison du Peuple. Quant aux concerts courte-échelle (tremplins pour les jeunes groupes), l’opération continue et la municipalité réfléchit à un accompagnement plus poussé en direction des groupes locaux. Côté école d’Arts plastiques, l’atelier photo, vidéo et son numérique va être développé et se déroulera avec La Médiathèque pour permettre aux deux structures de travailler ensemble et aux pratiquants de se rencontrer. Quant à cette dernière, un important programme de réinformatisation et de modernisation sera mis en place pendant l’été (lire détails dans notre prochain numéro). La Médiathèque continuera également à proposer des concerts, des projections, des rencontres, des conférences sur l’enfance, sur l’art, sur les sciences. Une grande exposition scientifique en direction des enfants et des jeunes aura d’ailleurs lieu à partir du 14 septembre.

« Pour ce qui est des spectacles, ils seront à nouveau variés avec du théâtre, de la danse, de la musique poursuit Mustapha El Miri. En même temps, nous réfléchissons à une convention qui pourrait être signée avec l’Éducation Nationale pour la programmation jeune public. Nous travaillons également avec le cinéma pour relancer son activité, mais aussi dans un esprit de transversalité entre les différents services municipaux. Quant au Cirque Pouce, nous devons continuer à partager les mêmes objectifs avec un souci majeur d’ouverture sur la ville et de pratique accessible à tous. Sans cette prise de conscience, l’avenir de cette collaboration reste incertain. »

Clara Gilloux : "Il y a une vraie soif de connaissance"

Clara Gilloux est conseillère municipale déléguée à la lecture publique. Lors du dernier Conseil municipal elle a proposé une démarche en faveur de la culture scientifique. Rencontre.

Pourquoi cet intérêt tout particulier pour la culture scientifique ?
Ce n’est pas vraiment une nouveauté dans la commune, puisque divers secteurs de la vie municipale interviennent dans ce domaine, notamment les animations péri-scolaires, les centres aérés, le service jeunesse et déjà La Médiathèque. La culture scientifique est le parent pauvre de la culture dans notre pays. On le paye cher aujourd’hui avec un désintérêt dramatique des jeunes pour les carrières scientifiques, une recherche dans l’état que l’on sait.

Pensez-vous que ce soit le rôle d’une commune de s’investir dans une telle démarche ?
Bien évidemment, au même titre que nous intervenons sur les autres champs de la culture. Le succès des conférences comme celles qu’organise La Médiathèque sur des thèmes aussi divers que l’histoire de la peinture, l’enfance, le sport, pour ne citer que les dernières, témoigne qu’il y a là une vraie soif de connaissance. Je pense que nous franchirons un pallier en la matière avec l’implantation de l’école des mines dont le directeur a déjà prévu un centre scientifique associé et un parrainage des collégiens gardannais par les élèves ingénieurs, dans l’esprit du Prix Nobel Georges Charpak.