Logement

Notre-Dame, la rénovation commence Stéphane Conty

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Après deux réunions de présentation du projet aux riverains en septembre 2006 par la société d’HLM Érilia et sur l’insistance des élus municipaux, les travaux de réhabilitation des Logis de Notre-Dame ont commencé début 2007. Un projet ambitieux qui nécessite deux ans de travaux et concerne l’ensemble des logements.

Bâtis à la fin des années 70 sur une architecture originale, les Logis de Notre- Dame avaient besoin d’une cure de jouvence. La société d’HLM Érilia, propriétaire, après quelques contretemps a finalement pu engager les 17 millions d’euros nécessaires à cette rénovation. Un investissement conséquent qui concerne 410 logements du T1 au T5, répartis en habitat collectif, semi-collectif et individuel.

Les intérieurs presque entièrement refaits

Les travaux, organisés par secteurs ont débuté par les quartiers Vieux pont et La plaine, avec le remplacement des chaudières au gaz dans les habitations. Ces chaudières assurent le chauffage et fournissent l’eau chaude dans la salle de bain et la cuisine. Dans l’individuel et le semi-collectif elles sont équipées d’un système de sécurité avec évacuation directe vers l’extérieur qui évite tout risque d’intoxication.

Les cuisines sont équipées d’un tuyau de gaz fabriqué dans une matière spéciale qui est garantie à vie et qui n’a pas besoin d’être changé régulièrement, tout en garantissant un niveau de sécurité supérieur.

Toujours dans le registre de la sécurité, les panneaux électriques dans les logements vont être remplacés par un système plus récent et mieux sécurisé. Tous les logements sont également équipés d’un système de ventilation contrôlée mécaniquement (VMC) moins bruyant.

L’isolation, phonique et thermique, est l’une des priorités de ces travaux. Ainsi, dans l’habitat individuel et semicollectif, l’ensemble des fenêtres est remplacé par un modèle à double vitrage. De nouveaux volets monoblocs en PVC viennent compléter ces travaux.

Dans l’habitat collectif, seules les fenêtres des chambres seront changées. Des portes isolantes (phonique et thermique) et blindées avec un système de fermeture 5 points doivent être posées. Des plaques d’isolation sont également prévues sous les rampants du toit. Le confort n’a pas été négligé dans ce projet qui prévoit notamment le remplacement du revêtement de sol existant par la pose de carrelage, excepté dans les chambres. La faïence a été privilégiée pour habiller les murs de la cuisine autour de l’évier et du plan de travail, ainsi que dans la salle de bain, carrelée jusqu’au plafond et équipée pour accueillir une machine à laver. Les sanitaires (évier, lavabo et baignoire) doivent aussi être changés. Tous les logements sont d’ailleurs équipés d’une baignoire, sauf demande exceptionnelle du locataire et avec justificatif médical.

Dans l’habitat collectif, les halls d’entrée vont être littéralement réaménagés du sol au plafond avec changement des boîtes aux lettres et des portes qui seront équipées d’un système de contrôle d’accès avec badge. Le même système de sécurité par badges va d’ailleurs être utilisé pour fermer les garages auxquels les seuls propriétaires de boxs auront accès.

« Ce ne sont pas des prestations que l’on voit partout » souligne Bruno Charpentier, en charge du projet chez Érilia qui ajoute, « même le système TV va être refait, notamment pour éviter toutes les antennes paraboliques individuelles qui ont été installées au fil des années. Les locataires pourront non seulement capter toutes les chaînes hertziennes et la TNT, mais aussi les chaînes par satellite. »

Le souci de l’aspect extérieur de la résidence va se traduire par un certain nombre de travaux externes. Comme pour les intérieurs, l’isolation thermique des bâtiments a été privilégiée et des plaques isolantes de plusieurs centimètres d’épaisseur vont être posées sur les façades. Une fois l’isolant en place, les bâtiments seront repeints de couleurs vives (jaune paille, ocre rouge...) selon un code couleur spécifique à chaque ensemble. Une disposition prise notamment pour faciliter l’orientation et les déplacements à travers le dédale de ruelles que constitue l’ensemble de la résidence. Toujours dans un souci de circulation aisée, l’enrobé des voies de circulation communes va être refait.

Les façades isolées et repeintes

Dans tous les types d’habitats, des jardinières en béton ornent les terrasses. Dans l’individuel et le semi-collectif elles vont être enlevées et remplacées par des gardes-corps en métal. Elles ont en effet des problèmes d’étanchéité et entraînent des dégâts des eaux. Un problème que l’on retrouve aussi au niveau de chenaux qui bordent certains toits dans l’individuel et le semicollectif. Pour y remédier, les toitures seront prolongées jusqu’en bordure de façade. Une couverture qui concerne également quelques 159 petites terrasses inaccessibles, réparties sur l’ensemble du quartier.

Autres aménagements importants prévus au programme, la reprise de tous les réseaux d’évacuation tels que le pluvial et les eaux-usées. Ils permettront par ailleurs la création d’un accès spécifique à l’école maternelle Elsa-Triolet pour les véhicules de livraison qui actuellement doivent passer à l’intérieur de la résidence. Enfin, de nouveaux locaux pour les déchets ménagers seront installés et le tri sélectif sera facilité.

Lors des présentations des travaux aux riverains en 2006, certains avaient demandé la création de places de stationnement supplémentaires. Ace propos Bruno Charpentier de la société Érilia explique que « la question a été étudiée, malheureusement la surface dont nous disposons n’étant pas extensible, rien ne peut être fait dans ce domaine, même en essayant de modifier l’existant. »

Un chantier de cette envergure nécessite en outre un dialogue constant avec les résidents. « La difficulté d’un tel chantier est que les gens habitent dans les locaux où les travaux doivent être réalisés. Notre objectif est donc de générer le moins de gêne possible. Pour effectuer des travaux dans les logements nous prenons rendez-vous avec les locataires, qui parfois doivent poser des congés pour nous recevoir. Nous nous devons donc d’être particulièrement rigoureux pour tenir nos engagements. Mais globalement tout se passe bien et nous recevons un bon accueil, d’autant que nous avons aménagé des appartements témoins et que les gens ont pu constater les améliorations que nous apportons à leur logement  » explique Bruno Charpentier.

La fin des travaux est prévue pour le premier trimestre 2009. Un chantier sur lequel nous reviendrons.

Jeannot Menfi* : « La Ville apporte un financement conséquent »

Comment la Ville de Gardanne s’inscrit-elle dans ce projet de rénovation ?
La Ville a souhaité être un partenaire de cet important chantier pour lequel nous nous étions battu avec les locataires. Cela signifie que la Ville apporte un financement conséquent, un million d’euros de participation, mais au-delà, souhaite travailler avec Érilia et les locataires afin que ce chantier, important dans son ampleur comme dans sa durée se passe le mieux possible et que les engagements pris soient respectés. Plusieurs rénovations avaient été envisagées dans cette résidence qui n’étaient pas allés à terme. Ce quartier dispose d’un cadre exceptionnel, en bordure d’un parc de plusieurs hectares, la dégradation des batiments rend aujourd’hui indispensables ces travaux pour retrouver une qualité de vie.

Quels sont les autres projets de la ville en matière de logement ?
Ils sont très divers avec un projet de logements HLM au Pesquier, l’ouverture de la résidence sociale Abbé-Pierre, la réhabilitation des logements insalubres et l’exigence de logements à loyers modérés dans les programmes neufs privés. Nous nous saisissons de tous les moyens à notre disposition pour répondre aux demandes en logement de notre population, tout en sachant qu’une ville seule ne peut faire face à une crise d’ampleur nationale.

* Adjoint au Maire délégué aux travaux et au logement