Environnement

Nos forêts, un patrimoine à gérer Carole Nerini

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La gestion de la forêt gardannaise, qui représente prés de 1 400 hectares, est répartie entre la Ville, l’Office national des forêts (ONF) et le Canal de Provence. Chaque année, d’importants travaux d’entretien et de mise en sécurité de ces espaces naturels sont programmés par la municipalité, la lutte contre le risque d’incendie restant prioritaire.

La forêt privée représente près de 90 % de l’ensemble du patrimoine forestier de la ville : une particularité propre à Gardanne qui freine parfois l’avancement de projets environnementaux. La partie communale provenant du legs de Gueydan (au Nord et Nord-Ouest de la commune) s’étend sur 80 hectares. Cette zone a été donnée en gestion à l’ONF qui a réalisé l’an dernier d’importantes opérations, notamment la pose de barrières le long du sentier de La Luynes, sur le circuit du Mur de Gueydan, le fauchage et l’entretien de la chênaie, l’abattage d’arbres, la surveillance, la création et l’entretien d’un chemin d’exploitation. En 1994, la commune a entrepris l’étude d’un PIDAF (Plan intercommunal de débroussaillement et d’aménagement forestier) auprès de la société du Canal de Provence et d’aménagement de la région provençale. Il concerne le Massif du Piémont de l’Étoile sur 1 000 hectares environ (partie Sud) et a constitué la première étape d’une collaboration entre la commune et les propriétaires privés. Il couvre environ 66 % du territoire communal de Gardanne. Seule la colline du Cativel est gérée directement par le service environnement de la Ville.

La gestion de ces espaces est parfois un casse-tête : des dossiers refusés, des subventions qui tardent à venir, des propriétaires réticents, quand ils ne sont pas introuvables. Et en attendant, la forêt progresse, il faut agir, la priorité étant donnée aux travaux qui vont permettre d’éviter les départs de feux, de limiter leur propagation et de faciliter l’intervention des secours. Comme le souligne Claude Gioanni, technicien forestier au Canal de Provence, « il nous arrive de faire des retenues collinaires à certains endroits, lorsqu’un sentier pédestre passe ou que nous avons réalisé des travaux pour créer des pistes, des installations hydrauliques. Nous agissons toujours en concertation avec les chasseurs, les pompiers, pour éviter les problèmes. Les interventions, financées à 80 % par le Conseil général 13, le Conseil régional et l’État peuvent aller de l’installation de barrières à des opérations d’éclaircies, de débroussaillement, à des créations de pistes pour les promeneurs et les secours. » Puis des projets à plus long terme sont étudiés lorsqu’il s’agit d’interventions plus importantes. « Nous pensons par exemple à réintroduire des bergers dans la forêt, explique Bernard Bastide, adjoint à l’environnement. Nous essayons, chaque fois que nous le pouvons d’acquérir des espaces, comme nous venons de le faire à Verdillon sur 33 hectares. L’entretien est beaucoup plus facile lorsque la mairie est propriétaire. On peut plus librement faire des coupures avec des oliviers, des vignes ou des chênes truffiers entre deux massifs pour canaliser le feu. » Il faut noter que dans la mesure où des interventions sont urgentes et relèvent de la sécurité des biens et des personnes, les forestiers sapeurs peuvent être amenés à effectuer certains aménagements rapidement sans que cela coûte quoi que ce soit à la commune.

Les propriétaires ont des devoirs

Il est important d’être vigilant face à la multiplication des zones de friches qui peuvent devenir à terme de véritables poudrières. Si les communes ont des devoirs à respecter en matière de débroussaillement et d’entretien des forêts, les propriétaires sont aussi concernés. Les obligations légales sont les suivantes : débroussaillement à 50 mètres autour des habitations, chantiers, travaux, à 10 m de part et d’autre de voies privées, à 3 m de part et d’autre des voies de chemin de fer, à 5 m de part et d’autre des voies ouvertes à la circulation publique (autres que autoroutes, routes départementales et nationales), à 10 m de part et d’autre de l’axe de lignes électriques basse tension et 20 m autour des poteaux. Si les intéressés n’effectuent pas les travaux prescrits, la commune peut y pourvoir d’office après mise en demeure du propriétaire et à la charge de celui-ci.