N°28 - Rapport d’Activités du Centre de Stockage des Déchets Ultimes de Malespine – Exercice 2008 Rapporteur Mme Primo

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Mme PRIMO : Conformément à la réglementation en vigueur, l’exploitant, en l’occurence la SEMAG, adresse chaque année aux membres de la Commission Locale d’Information et de Surveillance (CLIS), dont la Ville de Gardanne, un rapport d’activité comprenant une synthèse des informations issues de l’autosurveillance, les résultats des analyses prévues par son arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter, ainsi que, plus généralement, une synthèse des aménagements et de l’exploitation de l’installation au cours de l’année écoulée.

L’objet de ce rapport est donc de présenter le fonctionnement de l’installation et les aménagements réalisés durant l’année 2008. Les faits importants en 2008 sont la poursuite des travaux de couverture finale de la partie basse, les travaux de réalisation de deux nouveaux drains pour le captage du biogaz, les travaux relatifs au nouveau réseau des eaux pluviales et la réalisation des études de faisabilité de la valorisation du biogaz. Par ailleurs, il est à noter que le site a reçu un peu plus de 35 000 tonnes de déchets dont 24 000 tonnes d’ordures ménagères.

Dans le document qui vous a été remis, l’ensemble des informations relatives à l’exploitation sont retracées et je demande à Monsieur le Maire de soumettre au Conseil cette délibération.

M. SANDILLON : Ce rapport a pour objet de dresser un bilan de l’exploitation du Centre de stockage des déchets de Malespine. Il présente plusieurs intérêts majeurs puisqu’il aborde à la fois des questions importantes liées à la pollution de l’air et de l’eau et qu’il évoque certains projets industriels de première importance. Les centres de stockage des déchets sont générateurs d’une pollution atmosphérique importante. En effet, les déchets ménagers en fermentant, produisent des biogaz constitués notamment du méthane (CH4) et du dioxyde de carbone (CO2). Ces deux gaz sont des gaz à effet de serre qui sont à l’origine du phénomène de dérèglement climatique. A Gardanne, d’après le présent rapport, nous produisons 814 tonnes de méthane et 5 924 tonnes de dioxyde de carbone.

L’enjeu est donc de valoriser ces gaz ou de brûler le méthane par le biais d’une torchère, ce qui permet de transformer le méthane en CO2 et de réduire les effets néfastes, le CO2 étant beaucoup moins nocif.

Dans ce cadre, nous pouvons nous féliciter du nouveau contrat signé avec l’entreprise Verdesis, filiale d’EDF Energies Nouvelles. Ainsi, la mise en place d’un moteur électrique utilisant les biogaz permettra de produire de l’électricité et de réduire les rejets de CO2 dans l’atmosphère. Ce projet était intégré au projet Premio mais n’a pas été retenu, nous privant de soutiens financiers et de retombées médiatiques plus importantes.

Le deuxième problème de pollution concerne le passage des eaux de pluie à travers le massif des déchets. Il peut engendrer une contamination des eaux souterraines, c’est pourquoi chaque exploitant a l’obligation de collecter et de traiter l’eau. Le rapport que vous nous avez transmis contient notamment une note technique du Bureau d’Etudes Arcadis portant sur cette question. Les conclusions de ce rapport sont inquiétantes puisqu’elles semblent pointer l’importance des volumes à traiter et la nécessité de réduire le volume stocké en fond de site. Merci de nous éclairer sur ce point.

Autre inquiétude contenue dans ce rapport, la diminution des apports de déchets. En effet, la Communauté du Pays d’Aubagne et de l’Etoile n’a pas renouvelé son contrat avec la SEMAG, ce qui devrait réduire les tonnages collectés d’environ 8 000 tonnes par an. Ceci est loin d’être neutre, d’autant que l’ensemble des tonnages collectés en 2008 a représenté 24 250 tonnes de déchets ménagers.

Rappelons également que l’autorisation préfectorale permet de collecter 50 000 tonnes par an. Quelle est l’incidence technique et financière de cette réduction des tonnages collectés ?

Je souhaiterais terminer mon propos en regrettant que la politique de communication menée autour de ce site soit si peu ambitieuse. En effet, le rapport précise qu’aucune journée porte ouverte n’a été organisée en 2008 et que les visites scolaires se sont limitées au Lycée Professionnel de l’Etoile. Il devient pourtant urgent de sensibiliser nos concitoyens, dès le plus jeune âge, aux conséquences de l’activité humaine, notamment la problématique des déchets. Merci de votre attention.

M. BASTIDE : Il y a eu une journée portes ouvertes il y a deux ans. Nous n’en avons pas fait cette année. Il y a quand même des visites des Recyclades. Par rapport à l’opération de valorisation du méthane, on avait du mal à avoir des subventions puisque c’est eux qui nous donnent de l’argent. Si on demande des subventions en plus, c’est très gênant. On fait le contraire. On fait un appel d’offres où on a reçu pas mal de sociétés. Sur la question des odeurs, quand le brûleur marche mal, la chaudière marche mal, cela occasionne des odeurs et les gens du quartier se plaignent. Des travaux sont en cours. Troisième chose, par rapport au tonnage, nous avons trouvé aujourd’hui d’autres tonnages en 2009. 15 à 20 000 tonnes qui vont rentrer sur 2010, 40 000 sans avoir pris les déchets de Nice.

M. CALEMME : Ils proviennent d’où ?

M. BASTIDE : Uniquement du département.

M. MEI : Ce n’est pas un problème d’accepter les ordures. Les Alpes Maritimes ont fermé leur décharge et ont envoyé leurs déchets sur Septèmes. C’est scandaleux ! Monsieur Velly, directeur de la SEMAG, peut peut-être nous dire deux mots.

M. VELLY : En matière de pollution de l’air, le fait qu’on installe ce moteur doit améliorer la situation dans la mesure où la société Verdesis est intéressée à capter un maximum de biogaz et en particulier tout le méthane qui part dans l’atmosphère. Pour la pollution de l’eau, on capte des lixiviats qui sont pompés sur notre site et ensuite envoyés à la station d’épuration et on a toutes les garanties de la station pour que ces eaux polluées soient bien traitées avant rejet dans le milieu naturel. J’ajoute que le projet de valorisation électrique que nous mettons en place va nous permettre d’utiliser la chaleur du moteur pour sécher les lixiviats et réduire ainsi le volume envoyé à la station d’épuration.

S’agissant de la communication, nous avons toujours été prêts à accueillir tous les établissements scolaires qui veulent venir nous voir, même s il y a des problèmes de sécurité dont il faut tenir compte. Nous nous sommes rendus compte que le comportement des adultes en matière d’environnement et de tri sélectif passe souvent par l’information des enfants qui viennent visiter la déchetterie.

M. MEI : Le méthane biogaz a un pouvoir quatre ou cinq fois plus fort que celui du CO2.

Mme FERRARINI : Je vais faire bondir peut-être beaucoup de personnes mais la pollution due au CO2 est un faux problème dans la mesure où il y a des millions d’années, au temps de dinosaures, il y avait cinq fois plus de taux de CO2. Le problème, ce n’est pas le CO2, c’est l’eau.

M. LAMBERT : On ne peut pas laisser dire des choses pareilles, à un mois et demi de Copenhague ! Dans certaines communes, il y a des engagements très forts autour de Copenhague. Nous ne le faisons pas mais ce n’est pas un souci. Je suis halluciné d’entendre des choses pareilles. Il y a 400 000 ans, moi je n’étais pas là.

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