N°27 - Rapport d'Activités Interbus - Exercice 2006 Rapporteur M. Peltier

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Arrivée de Mme Chapuis Dominique

M. PELTIER : Le rapport annuel de l’année 2006 concernant INTERBUS a été adressé pour information à tous les conseillers municipaux avec l’envoi de la convocation et de l’ordre du jour du présent conseil municipal. Il est proposé d’en prendre acte par la délibération.

M. IMBERT : En venant ici, j’ai croisé deux bus... deux bus vides. C’est la raison pour laquelle je voudrais faire une intervention même si nous n’avons pas de vote à faire sur ce sujet là. Je cadrerai mon intervention sur le réseau Interbus hors circuits scolaires. A la lecture de cet important pavé, qu’observe-t-on ?

Le nombre de kilomètres parcourus en 2006 a encore augmenté et a atteint, avec 1 228 kms supplémentaires, 367 874 kms, presque quatre fois le tour de la terre. Si cette augmentation peut être logique en ce qui concerne le service des transports scolaires, cela n’est plus acceptable pour les lignes urbaines quand on la rapporte à la fréquentation.

En effet, le nombre de voyageurs transportés est en diminution significative : moins 7 460 voyageurs - moins 4,57 %. En encore, je démontrerai tout à l’heure que ce chiffre ne prend pas en compte certaines données.

Tous les circuits gardannais, sauf un, sont en diminution de fréquentation. Le sommet est atteint par la ligne 7 : Gare Routière – Cimetière qui a transporté... 19 voyageurs dans l’année. Ce bus a tourné à vide, sans aucun passager autre que le conducteur pendant 718 trajets ! A noter que devant cette catastrophe, un système de réservation a été mis en place et que, sur trois mois, aucune demande n’a été effectuée.

Cette baisse de fréquentation est accompagnée d’une baisse de ressources propres, d’une baisse de recettes compensées évidemment par des fonds publics, directement ou indirectement par nos impôts (par ceux qui en paient !). Diminution de l’achat d’abonnements, diminution de l’achat de carte de 10 %. Et tout cela, malgré un déploiement considérable de moyens publicitaires et promotionnels : distribution de coffrets senteurs pour les dames, de stylos et lampes torches, de viennoiseries, de tapis souris informatique, de sets de manucure, à grand renfort de décorations de bus et navettes gratuites.

A ce propos, j’ai parlé tout à l’heure de présentation de données faussant l’analyse. Le rapport se garde bien de déduire de ses tableaux certains chiffres signifiants, les 8 086 voyageurs transportés gratuitement. Si on décompte ceux-ci, la diminution de la fréquentation atteint presque 10 % et non 4,57 %.

Sur le plan financier, les recettes du trafic représentent à peine 7,5 % du coût du service. Le coût de 4,61 eurosdu km est l’un des plus élevé. La fourchette des coûts normaux se situant, en fonction des types de circuits urbains ou extérieurs entre 3 et 5 euros.

Une révision générale et drastique du système Interbus s’impose, donnant en seule priorité le transport scolaire, d’ailleurs largement financé par le Conseil Général. Je souligne que ces circuits scolaires représentent moins du quart du service en nombre de km parcourus et pourtant plus de 56 % des trajets effectués.

Gardanne ferait bien de s’inspirer des expériences de certaines communes dans lesquelles a été mis en place un système de déplacement à la demande. Ces systèmes permettent de cibler aussi les clientèles les plus en difficulté. Dans une ville de dimension proche de la nôtre que je connais bien, tout circuit ayant statistiquement transporté moins de quatre voyageurs est passé sous un système taxibus à la satisfaction des usagers.

D’ailleurs, les gardannais voient bien que les bus, hormis les trajets liés à l’évènementiel, au marché, aux pointes d’aller ou retour de travail, circulent à vide. Il faut vraiment être aveugle ou encore se mettre un bandeau sur les yeux pour ne pas le constater.

Je terminerai en soulignant le désastre environnemental que représentent ces cars qui tournent en permanence dans la ville quasiment à vide. Pourquoi ? Pour quel service rendu ? La charte de l’environnement devrait bien se pencher sur cette question. En effet, si le transport en commun est la forme de déplacement la plus écologique, encore faut-il qu’il existe en tant que tel. J’espère de tout coeur que mon message d’alerte soit entendu et que les décisions conséquentes soient prises.

Je vous remercie de votre attention.

M. PELTIER : Je voudrais répondre à M. Imbert. On est toujours friand des expériences des autres... M. Imbert commence toujours ses interventions par des attaques concernant des dissimulations, des soi-disants faux chiffres... Au dernier Conseil Municipal, c’était les emplois fictifs... Chaque fois, il y a quelque chose comme cela qui ne peut pas nous convenir. Par rapport à un certain nombre de points, je pense que vous méconnaissez profondément le dossier.

Je regrette de vous dire que cela fait six ans qu’aucune des collectivités environnantes ne participe au financement du syndicat qui ne se finance que sur la taxe de transport aux entreprises. Ce ne sont pas les impôts locaux qui financent. On ne fait pas appel à d’autres fonds publics. Pour ce qui concerne le transport des scolaires, le Conseil Général participe d’une manière minimum au transport des scolaires et il est financé par les fonds normaux. Vous dites qu’il n’y a personne dans les bus ! Ce qui est vrai par contre, c’est que la section des bus sur le cours, c’est la section la moins fréquentée, c’est clair. Quand les bus circulent sur le cours, ce n’est pas entre la rue Carnot et le cours qu’il y a le plus de monde.

Le Syndicat des Transports a bien remarqué qu’à partir de 2005, il nous fallait faire un certain nombre d’efforts pour améliorer certaines fréquentations. Par exemple, créer des cartes scolaires à l’année, chose qui n’existait pas jusqu’à maintenant et qui fausse un petit peu les statistiques, créer le service à la demande, qui a été très rapidement abandonné. Quand on prend les expériences des services à la demande, ce ne sont pas des services comme les nôtres. Encore faut-il avoir un réseau structuré pour faire du service à la demande !

Nous avons créé en 2007 deux lignes : une du cimetière à la rue des Ecoles et une du cimetière au Centre Charpak. C’est une ligne que je qualifierais de "sociale". Nous avons fait le choix de dépenser plus à cet endroit pour le bien de quelques personnes, sachant que ces personnes là avaient besoin du transport. Certaines semaines, nous ne transportons personne au cimetière... C’est un choix.

Sur le cimetière, on s’est aperçu que le service à la demande ne marchait pas du tout et nous avons donc réinstauré un service normal. La population que nous avons sur cette ligne n’est pas une population qui sait utiliser les outils modernes. Il faut prévoir, il faut téléphoner... un certain nombre de personnes ne savent pas utiliser ce type de démarches. D’ailleurs, aux abords du cimetière, il y a la résidence sociale qui s’est créée et qui est maintenant desservie.

Je finirais simplement sur la pollution. Tous les bus sont Euro4. Lors du prochain remplacement, ils seront Euro5. Et bientôt, ils seront Euro6. L’idéal serait des bus électriques, sauf que en coût, en entretien et en qualité de service, c’est un petit peu difficile. Il faut des profils relativement plats. Voilà quelques remarques que je voulais faire.

M. EL MIRI : Je voulais intervenir sur la question de l’environnement. Pour le reste, je pense qu’Interbus est ouvert aux propositions constructives, chaque année il adapte son fonctionnement et s’il y a des choses à repenser ils le feront. Sur la question de l’environnement, je crois qu’il ne faut pas se tromper, chaque fois que le nombre de voyageurs baisse, c’est que ces populations prennent des voitures individuelles.

Penser qu’en supprimant des bus on sert l’environnement est une erreur, parce que les voitures polluent plus surtout lorsque leur nombre augmente. Il y a une habitude à faire 500 m en voiture et chaque fois que les voyageurs ne prennent plus le bus, ces 500 m il les font en voiture. Interbus consacre une part importante à la communication et ce n’est pas assez. La sensibilisation doit devenir une priorité, il faut renforcer la publicité et réfléchir sur comment toucher encore plus de gens.

L’avenir de la planète passe par le transport collectif, par notre capacité à faire en sorte que les gens quittent les voitures pour prendre les bus. Supprimer les bus n’aidera pas l’environnement, c’est le contraire que cela produira. Toutefois, s’il faut adapter les bus pour mieux sensibiliser les gens pourquoi ne pas y réfléchir. Si M. Imbert a des propositions constructives, je suis convaincu qu’Interbus les prendra en compte.

M. MEI : Nous sommes ouverts à toutes propositions nouvelles. Je vous propose maintenant de passer au vote. Il s’agit simplement de reconnaître que le rapport d’activités vous a bien été remis et que vous en avez eu connaissance.

VOTE
UNANIMITÉ