N°19 - Création d’un poste de "Chargé de Mission" Marseille Provence 2013 Rapporteur M. El Miri

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M. EL MIRI : Afin que la collectivité adhère pleinement au projet "Marseille-Provence 2013" pour y développer et organiser les différents projets et manifestations culturelles, il est nécessaire de recruter un emploi de catégorie A. Ce Chargé de Mission devra faire avancer les propositions que nous avons faites, comme par exemple une année exceptionnelle autour de Festins du Monde, la réhabilitation du Pôle Morandat... En conséquence, il est proposé au Conseil Municipal d’autoriser Monsieur le Maire à créer, à compter du 1er avril 2010, et pour une durée d’un an, un poste de contractuel tel qu’il a été défini dans la délibération jointe en annexe.

M. SANDILLON : De nouveau, lors du Conseil Municipal, nous abordons les actions visant à participer à la préparation des animations et des festivités qui auront lieu en 2013, lorsque Marseille sera proclamée Capitale européenne de la Culture. Nous tenions tout d’abord à rappeler que la création de ce poste de Chargé de mission est à rapprocher des subventions déjà octroyées à Marseille 2013. Ainsi, en 2008, nous avons accordé une aide de 10 000 euros qui a été portée à 73 500 euros en 2009 !

Le poste que vous nous proposez est un poste d’équivalent cadre, ce qui représentera une enveloppe financière d’au moins 30 000 euros par an jusqu’en 2013 au moins. Ainsi, si nous poursuivons sur le même rythme, avec des subventions annuelles de 73 500 euros s’ajoutant aux frais de personnel, nous aurons dépensé près de 500 000 euros pour préparer Marseille 2013 ! Monsieur El Miri me répètera de nouveau qu’un euro investi en rapportera deux le moment venu, mais là, il sera difficile d’imaginer un million d’euros de retombées ! Ou alors, Monsieur El Miri a trouvé la solution à la disparition de la Taxe Professionnelle et je l’en félicite.

Plus sérieusement, je crois surtout que par les temps qui courent, ce n’est pas une priorité pour les Gardannais. Gonfler la masse salariale et ajouter des charges à un budget qui sera de plus en plus difficile à boucler est une attitude irresponsable.

Nous restons favorables à la participation de Gardanne aux festivités organisées à l’occasion de Marseille Provence 2013 mais il est de notre devoir d’y contribuer à la mesure de nos possibilités.

M. AMIC : Je voudrais rendre hommage à la poésie dont fait toujours preuve M. Menfi dans ses interventions. C’est un vrai plaisir de l’écouter. J’espère qu’un jour, on aura le même plaisir à m’écouter moi !

M. EL MIRI : C’est un réel investissement. Je suis d’accord avec vous sur la question de la charge du personnel, il faut faire en sorte de la maîtriser, mais il y a deux façons de concevoir cette maîtrise : il y a la manière de Sarkozy, tout à l’heure on a abordé la RGPP et le remplacement d’un fonctionnaire sur deux et ce dans toutes les administrations et puis il y a une autre manière qui consiste à réfléchir sur les charges liées au personnel comme un investissement qui fait qu’il faut que l’on réfléchisse aux succès des actions, au fait qu’elles soient réalisables et rentables mais pas simplement en terme « d’euros » comme vous l’avez posé et que personnellement je n’utiliserai pas, car cela serait réducteur.

Monsieur Sandillon, en tant qu’élu de gauche, nous devons concevoir la rentabilité du service public en tant qu’utilité sociale, en tant que bien être pour nos citoyens, en tant que possibilités de développement et de contribution pour les plus faibles, sinon notre rôle ne servirait pas à grand chose. Le culturel n’est pas un élément qui est à rapporter aux seuls chiffres même si cela en fait partie. Le fait que notre ville investisse dans MP 2013 doit être analysé en terme de service aux usagers, en terme de service public et ce n’est pas forcément une question d’un euro investi est égal à deux euros de gagné. Toutes les villes de notre territoire ont investi cette association, des villes de droite, comme des villes socialistes. Au sein de MP 2013, le principe de participation a pris en compte les tailles de villes, les contextes sociaux et économiques de chacune.

Vous intervenez régulièrement sur le fait que Gardanne est une ville isolée et puis lorsqu’arrive un projet qui lie toutes les villes et toutes les collectivités de notre Région et qui en plus associe une grande partie du pourtour de la Méditerranée, vous nous dites, il faut que localo-local, gardanno-gardannais, il faut se tenir à l’écart d’une telle initiative car elle coûte trop cher (73 000 euros par année). Être vraiment pour l’ouverture de notre ville, ce n’est pas seulement demander tous les jours à rejoindre telle ou telle structure administrative, c’est être capable de reconnaître les projets qui ont un sens, les projets qui font lien et d’y participer.

Je rappelle simplement que Marseille Provence 2013 a confié sa présidence au président de la Chambre Régionale du Commerce et ce n’est pas parce M. Pfister est un philanthrope, et qu’il a particulièrement la fibre sociale, mais bien parce qu’il y a un enjeu économique important pour notre région et nous ne pouvons pas nous tenir à l’écart d’un tel enjeu. Nous ne devons pas nous recroqueviller sur nous-mêmes.

Je rappelle que nous avions voté l’adhésion dans ce conseil à MP 2013 et que la cotisation s’élevait à 1 000 euros d’adhésion. La contribution financière des villes s’élève à 5 % sur différents critères (que j’ai évoqués) pour Gardanne : cela représente 73 000 euros sur 5 ans, tout cela était marqué dans la convention qui a été votée. Le travail que nous menons aujourd’hui au niveau de la ville a besoin d’un cadre A.

Ce n’est pas parce que l’ensemble du personnel est constitué de 75 % de catégorie C de petits salaires (et d’ailleurs au passage je dis qu’il ne faut pas se contenter de cela, la ville investit fortement dans la formation pour permettre aux agents de changer de condition dès que des opportunités se présentent), qu’il ne faut pas embaucher de cadre A car il y a également besoin de cadre A. Nous estimons que ce travail nécessite un cadre A qui a les compétences pour suivre et comprendre les enjeux économiques et culturels du projet, valoriser ce que Gardanne présentera et fera valoir nos attentes.

Ce que Gardanne peut retirer de ce projet Marseille Provence 2013, c’est de créer une dynamique sur notre territoire pour rappeler qu’il fait partie intégrante des grands défis de la région et que nous comptons dans cet espace. Je rappelle que nous avons déposé trois projets dans le cadre de MP 2013 : le premier est le festival du cinéma et il y a là un enjeu pour redynamiser notre cinéma en valorisant son apport aux arts filmiques ; le second projet est Arts et Festins du Monde. Il s’agit de mettre en place une année spécifique d’Arts et Festins du Monde avec la volonté de renforcer notre image de ville moderne, ouverte sur le monde et solidaire et enfin le troisième projet, le pôle culturel Morandat qui comprendra une partie dédiée à la culture scientifique et une partie dédiée aux arts vivants.

Ce projet a besoin du soutien de tous, c’est un enjeu très important pour une ville composée principalement de catégories populaires. Ce qui est assez grave, c’est lorsque vous nous dites que ce n’est pas une priorité pour la ville dans cette période de crise et c’est justement pour cela qu’il ne faut pas laisser de côté la culture. Ce refrain a déjà été entendu à Gardanne : la culture ce n’est pas une priorité, les gens ont besoin de logements, de travail, c’est tout (ce qui est par ailleurs légitime). Si ce refrain avait été suivi, il n’y aurait pas à Gardanne de médiathèque, d’école de musique, d’école d’arts plastiques, d’événements culturels, cela serait réservé à quelques uns qui ont les moyens et pour qui la priorité, ce n’est pas le logement et le travail. Pendant que les uns travailleraient, les autres se cultiveraient, c’est un discours facile en période de crise et tentant par son simplisme.

Et bien, nous avons le choix inverse, nous pensons que la culture est une priorité même en période de crise et au même titre que le logement et le travail, la culture doit être accessible à tous et nous pensons que MP 2013 répond à ce défi et nous pouvons en être à l’écart par frilosité.

M. LAMBERT : Après cet excellent discours de M. EL MIRI qui a réussi à nous éloigner du sujet, je reviendrais sur des éléments plus terre à terre. J’ai encore l’impression qu’on met "la charrue avant les bœufs" en choisissant les moyens (en l’occurrence la création d’un poste) avant d’avoir débattu en Conseil Municipal de l’orientation et des objectifs que notre commune pourrait se donner dans le cadre de Marseille Provence 2013. Merci.

M. MEI : Cela ne coûte rien de plus. C’est important pour la population de Gardanne de pouvoir accéder à la culture malgré leurs faibles moyens.

M. CALEMME : Contrairement à ce que dit M. EL MIRI, je vois là la démonstration de notre isolement. Toutes les communes qui ont adhéré à Marseille Provence 2013 n’ont pas embauché une personne spécifique dessus. Il y aurait eu un travail à mener avec d’autres communes sur ce poste.

Mme CRUVEILLER : Je pense que Marseille Provence 2013, c’est un gros projet et il faut une personne qualifiée pour accompagner ce projet.

M. MEI : Je lève la séance et vous remercie tous.

VOTE
POUR   CONTRE
26 Majorité Municipale
Mme Cruveiller
Mme Ferrarini
 

M. Calemme
M. Sandillon

ABSTENTIONS

M. Lambert
M. Amic