N°12 - Engagement d'acquérir les emprises des puits Z et Yvon Morandat

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M. PINTORE : Il est proposé de confirmer notre volonté d’acquisition des puits Y et Z au prix de 1 847 200 euros conformément à l’avis des domaines.
- De s’engager à acquérir des terrains privés sur lesquels seront implantés en partie le bâtiment du parc et du magasin à l’amiable ou par voie d’expropriation si nécessaire.
- D’autoriser Monsieur le Maire à signer l’ensemble des actes correspondants.
Je vous ai préparé deux articles qui sont parus dans la presse : le premier concerne le mandat donné par la Sous-Préfecture à la mission d’industrialisation du bassin minier afin d’examiner tous les terrains disponibles en vue d’y implanter une zone d’activités. Le second, c’est un article de la Provence qui concerne une remarque des élus et des économistes du Pays d’Aix et qui nous informe qu’un tiers des départs d’entreprises est lié au manque de foncier.
Les puits Y et Z font partie de notre patrimoine. On a mandaté un cabinet pour nous aider à trouver la meilleure solution dans le domaine économique mais aussi culturel.

Melle PORTAIL : Dans la série "Mettons la charrue avant les boeufs", nous enfonçons encore une fois le clou, et quel clou, chers collègues. Vous vous êtes engagés à acquérir ces deux emprises de puits sans en connaître le prix. Or, ce montant de 1,8 ME (plus de 12 MF) me paraît suffisamment important pour que l’on ne le considère pas comme un détail. Le projet mis en avant pour cet achat est défini ainsi "pôle à vocations multiples d’équipements et d’activités en relation avec le développement économique, les entreprises innovantes et la culture"... Que de mots pour décrire un projet qui me paraît bien flou. Si l’on décode ce langage un peu "techno", on peut lire en fait : on ne sait pas encore vraiment ce que l’on va y faire mais on va acheter quand même !...
Seulement, une question me vient à l’esprit puisque nous parlons d’équipement, Monsieur le Maire : quel autre projet du programme municipal allons-nous devoir sacrifier cette fois-ci pour finir de boucler le financement de ce somptueux et inconsidéré achat ? Les Bivérois ont encore sur l’estomac leur salle des fêtes envolée au gré du vent. Alors, je sais, vous allez dire qu’avec la subvention initialement prévue pour cette salle des fêtes de Biver, nous allons finir de rénover les écoles du centre de Gardanne et finir de payer la grandiose piscine municipale.
Mais ce transfert surprise de subvention laisse penser que la gestion rigoureuse des ambitions municipales est un peu légère quand l’on sait que cette rénovation des écoles du centre dure depuis si longtemps sans plan de financement concret, qu’il ne faille déprogrammer une promesse de campagne pour continuer à en assurer le déroulement.
Je me réfère bien entendu au rapport de la commission permanente du 31 mars 2003 du Conseil Général qui stipule, je cite : "La commune de Gardanne ne souhaite pas donner suite au projet de réalisation d’une maison de quartier à Biver, comme initialement prévu. En raison de l’augmentation du coût des travaux des écoles du centre, la commune souhaite une réaffectation d’une partie de la subvention allouée à la construction de la maison de quartier de Biver sur ces écoles, ainsi que sur la piscine". Fin de citation.
Donc, je me demande, comme tous les Gardannais sont en droit de se le demander : qu’allons-nous devoir jeter aux orties pour voir réaliser ce nouvel épisode d’une saga chère à la municipalité qui consiste à acheter pour laisser tomber en ruine ensuite ? Cet achat part, certes, d’une intention louable, mais assurons-nous avant qu’il ne soit trop tard que nous pouvons acquérir, transformer, entretenir notre acquisition. Ce qui ne me semble pas être le cas aujourd’hui...

M. BALDO : Nous sommes intervenus à plusieurs reprises sur ce sujet. Une fois de plus, vous nous demandez de voter des délibérations dans le flou le plus total. Sur quelles informations allons-nous nous baser pour non prononcer, si ce n’est des numéros cadastraux et l’estimation des Domaines ? C’est un peu léger pour s’engager sur un investissement de 1,8 millions d’euros ! 12 millions de francs lourds, 1,2 milliards de centimes de francs... Une paille !
Qu’est devenu le groupe de travail évoqué lors du Conseil Municipal de juillet 2003 ?
Qui a eu connaissance du diagnostic de septembre 2003 ? Votre cabinet, Monsieur le Maire ? Ou bien le Conseil des Adjoints ? En tout cas, ni la Commission Urbanisme, ni les Conseillers Municipaux... De là à penser que les Conseils Municipaux ne sont que des Chambres d’enregistrement, il n’y a qu’un pas !
Vous sollicitez des subventions auprès du Conseil Régional mais vous n’évoquez pas les crédits de reconversion du Bassin Minier. Vont-ils encore une fois nous échapper ? Quels sont les autres partenaires de cette opération ? N’aurait-on pas pu négocier un effort des Houillères par rapport à l’estimation des Domaines, voire l’euro symbolique ?
Où en est la réflexion sur l’utilisation de ce site, tant au niveau des contenus qu’au niveau des modalités de gestion ?
Et surtout, quel sera le coût pour les Gardannais de l’aménagement et du fonctionnement de ce site ?
Monsieur le Maire, voilà presque un an que nous vous demandons des réponses à toutes ces questions. Vous n’en apportez aucune. Nous refusons donc de prendre part au vote sur les délibérations 12, 13 et 14.

M. MEI : Deux carreaux, deux chevalements... C’est le coeur de l’histoire de notre bassin minier. C’est là où des mineurs sont morts... Est-ce que nous devions faire comme à Meyreuil ? J’ai vu des mineurs pleurer. C’est pour des raisons économiques qu’on a démoli ces carreaux... On ne pouvait pas laisser faire cela. Le Préfet nous a fait obligation pour le 31 mai de cette année de prendre une décision.
Croyez-moi, il y a des gens qui voudraient mettre la main dessus. Treize hectares, plus le puits Z, trois ou quatre hectares, au prix où nous allons le payer, c’est d’abord une bonne affaire pour la commune. Je reconnais que la mine a fermé avec plus de deux ans d’avance. Nous nous sommes trouvés avec tous les problèmes à régler à l’avance. Nous sommes devant un certain nombre de projets. Avant de les faire, il faut les étudier. Nous sommes donc en train de financer une étude de préprogrammation. C’est là que sera la salle des fêtes de la ville avec tout un ensemble culturel. M. Menfi est intervenu pour garder tout le matériel. Cela fait partie de quatre cents ans d’histoire.
C’est une opération financière de qualité et je voudrais rappeler que pour Meyreuil et la Mairie d’Aix, l’histoire de la Mine, ce n’est vraiment pas quelque chose qui les concerne. Nous, nous voulons à travers ce projet, faire un fac-similé de la mine.
Je voudrais aussi dire que nous avons des entreprises que nous allons probablement installer là. Nous sommes en train de voir les retombées que nous apporte l’école de microélectronique. Nous avons des contacts avec un grand couturier pour qu’il vienne s’installer. Nous ne manquons pas de projets. Ce ne sont pas des frais négligeables, tout cela est pris en compte, ne vous inquiétez pas.

M. PELTIER : Une précision sur l’aspect financier : Monsieur le Maire a bien demandé la rétrocession à l’euro symbolique. Les Houillères étaient prêtes à nous faire un rabais de 40 %. Le Préfet a interdit aux Houillères de faire une fleur à la Mairie de Gardanne. Le problème, ce n’est pas l’achat.

Mme SCHOLLER : Connaissez-vous le coût d’entretien du chevalement de Mazargues, du Puits Z ?

M. MEI : C’est la peinture.

Mme SCHOLLER : Qui doit être refaite tous les combien ?

M. MEI : Tous les dix, quinze ans.

Mme SCHOLLER : Nous n’avons pas les mêmes sources d’information. Dans dix, quinze ans, nous reposerons la question.

M. POUSSEL : Le plus gros entretien, ce n’est pas le puits Z, c’est le puits Y. C’est une tour immense qui va coûter une fortune à entretenir et on ne peut rien y mettre dedans.

M. MEI : On mettra, ne t’inquiète pas !

M. POUSSEL : C’est le patrimoine minier des dix dernières années alors que le plus fort du patrimoine minier date d’avant !

Mme SCHOLLER : M. Poussel est mineur quand même !

M. MENFI : Aujourd’hui, notre puits Yvon Morandat, c’est le plus profond. Nous conservons les deux. Est-ce qu’il fallait les démolir ? Moi, je suis un de ceux qui ont travaillé à Meyreuil. Maintenant, quand vous passez, il n’y a plus que la Centrale. Quelqu’un qui n’a pas connu ne saura jamais qu’un jour il y a eu des puits. Ne faut-il pas garder cette mémoire ?

M. POUSSEL : Quand on parle de mémoire, on parle de bassin minier. Je suis descendu à Meyreuil, au puits Gérard et à Yvon Morandat. J’ai remonté des blessés graves, je suis remonté blessé... ce n’est pas un bon souvenir pour moi, je vous le dis. Je suis pour la démolition de la tour. Charbonnages de France peut vous le faire gratuitement.

M. PIERAZZI : Au puits Gérard, ils ont gardé le chevalement. Les subventions ne sont pas les mêmes et ils l’ont gardé. Entendre parler comme cela en étant mineur...

M. POUSSEL : Le chevalement de Mimet, ils l’ont gardé pour l’ennoyage.

M. PIERAZZI : Je regrette que l’on n’ait rien gardé des puits de Meyreuil. Je ne trouve pas cela normal.

M. POUSSEL : Celui-là, il n’aurait rien coûté en entretien.

M. MEI : Je voudrais rappeler que le prix du charbon est en train de doubler. On a eu tort de fermer nos mines. Je voudrais dire que M. Poussel n’a pas à s’inquiéter. Nous gardons deux descenderies, nous gardons un certain nombre d’outils de notre histoire.

M. POUSSEL : Ce qui m’inquiète, c’est le coût d’entretien autour, pas le reste.

M. MEI : Je regrette qu’un mineur ait pu prendre cette décision.

VOTE
POUR   CONTRE
20 Majorité Municipale   M. Poussel
Mme de Feligonde
Mlle Portail
ABSTENTIONS
Mme Cloué
M. Rapuzzi
REFUS DE VOTE
Mme Bonnet
Mme Scholler
02 M. Baldo