N°08 - Autoriser Monsieur le Maire à signer une convention avec Monsieur le Président de l’Association Gardanne Action Cinéma (GAC) Rapporteurs M. El Miri/Mme Souche-Guidini

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M. EL MIRI : Il est fait obligation, lors de l’octroi d’une subvention publique dont le montant excède un seuil fixé à 23 000 euros, de conclure une convention entre la personne publique qui octroie la subvention et la personne privée qui en bénéficie. Cette convention doit définir l’objet, le montant et les conditions d’utilisation de la subvention attribuée.

Mme CRUVEILLER : Je voudrais juste profiter de cette délibération pour savoir si les travaux de la salle n°1 ont commencé ou s’ils ont été programmés.

M. EL MIRI : L’étude vient d’être terminée sur les travaux et il s’avère que les travaux qui étaient prévus sont beaucoup plus lourds dans cette salle là. Leur montant s’élèverait entre 500 000 et 700 000 euros, ce qui demande une réflexion approfondie notamment en lien avec le projet que nous souhaitons développer et que nous avons présenté dans le cadre de la campagne municipale à savoir le centre des arts et des loisirs qui devait ou pas intégrer le cinéma. Donc c’est cette réflexion que nous avons : soit nous mettons 700 000 euros, voire 1 million d’euros, simplement pour remettre en sécurité le bâtiment, il n’y aura pas de rénovation avec cette somme. Soit nous incluons cette somme dans une nouvelle construction qui permettrait d’avoir un nouveau centre culturel intégrant un cinéma nouveau. Donc c’est la réflexion à laquelle nous sommes aujourd’hui affairés et c’est une décision qu’il ne faut pas prendre à la légère parce que si nous mettons les 700 000 euros, ça veut dire qu’il y aura un cinéma qui sera en sécurité mais qui sera toujours ancien et en mauvais état en terme d’équipements.

Mme APOTHELOZ : Bien entendu, nous allons voter pour cette convention, simplement j’attire votre attention sur trois points. Je propose donc la suppression de trois alinéas, les trois alinéas suivants. Il convient de supprimer d’abord, en fin de la page 2 : "à réaliser un plan pluriannuel de redressement permettant la résorption en trois ans du déficit". En effet, la dette est résorbée depuis plus d’un an, puisqu’elle a été résorbée en 2012 donc la dette s’est éteinte donc je pense que cet alinéa doit s’éteindre par là-même. Deuxième point de l’alinéa : "à développer un cinéma de qualité et de proximité en intégrant les techniques nouvelles en la matière (numérique)" toujours en bas de page 2. Vous ne semblez donc pas être au courant qu’en fait, les trois salles sont déjà équipées numériquement, y compris la salle 1 qui n’a pas été utilisée mais qui est déjà équipée.

M. MEI : C’est nous qui l’avons financé...

Mme APOTHELOZ : Troisième point, en haut de la page 3, il convient de supprimer : "à être partie prenante de la politique de la Ville sur Marseille Provence 2013" qui est clos, donc simplement, cette convention semble-t-il a été reconduite en l’état sans prendre en considération l’ensemble des événements et des actions qui ont été mis en place par le cinéma. Donc je demande simplement, en terme d’amendement, de supprimer ces trois alinéas.

M. EL MIRI : Sur le déficit, il n’est pas résorbé. C’est l’équilibre annuel qui est retrouvé mais le déficit lui, est toujours de 50 439 euros, donc il n’y a pas de résorption du déficit global. Par contre, la structure a été à l’équilibre pour cette année. Il y a l’équilibre budgétaire et puis il y a le déficit qui lui est un encours qui précède le budget 2013. Donc l’alinéa à ce niveau là sera conservé. Sur le numérique, bien sûr que nous sommes au courant, puisque nous avons voté au sein même de ce Conseil Municipal, lors du précédent mandat, et en fin de mandat, 45 000 euros de subvention exceptionnelle pour équiper la dernière salle en numérique.

M. MEI : En avance sur des sommes qu’ils ont perçues depuis...

M. EL MIRI : Ils ne les ont pas demandées malheureusement mais c’était en avance sur des sommes qu’ils devaient demander au CNC et apparemment, la demande de subvention au CNC n’a pas été faite mais il faut qu’on vérifie.

Mme APOTHELOZ : Si elle a été faite.

M. EL MIRI : Elle n’apparaît pas dans les comptes qui nous ont été transmis alors peut être que les comptes qui vous ont été transmis à vous sont plus précis que ceux qui ont été transmis à la commune.

Mme APOTHELOZ : Cela a été transmis en avril à la commune.

M. EL MIRI : Non, j’ai les comptes sous les yeux et ils n’apparaissent pas là dedans. Moi je ne peux parler qu’à partir de document officiel que je reçois et pas de document que je peux recevoir dans un couloir ou ailleurs.

M. MEI : Mme Apothéloz, si vous avez des informations, parce que ce sont des sommes importantes, je vous prie de vous rapprocher de M. El Miri pour lui fournir les informations dont vous venez de parler.

Mme APOTHELOZ : Je pense que le plus simple, c’est de voir le président et de le rencontrer, il vous remettra le double de ce qu’il a déjà donné.

M. MEI : Vous parlez en son nom ?

M. EL MIRI : Merci, Madame Apothéloz, de nous donner des informations qu’apparemment le GAC ne nous donne pas.

Mme APOTHELOZ : Je répète qu’il vous les a données...

M. EL MIRI : Non, absolument pas. C’est ce que je suis en train de vous dire.

Mme APOTHELOZ : Parole contre parole...

M. EL MIRI : On n’est pas dans une cour de récréation où on parle les uns avec les autres. On est dans une institution... Je ne peux parler qu’à partir de documents officiels que j’ai reçus en tant qu’institution, et ils ne font pas état de cette demande. Maintenant, si cette demande a été faite et que vous avez l’information, je veux bien le croire, peut être que cette information finira par arriver à la municipalité. Il n’y a pas très loin, il y a 50 mètres ou 100 mètres entre le cinéma et la municipalité, pour l’instant, je ne l’ai pas. Je ne parle qu’à partir de documents que j’ai.

Donc le premier alinéa est conservé parce que le déficit est toujours là. Le numérique, ça concerne non seulement l’équipement de la salle, mais par le numérique nous entendons développer des pratiques qui sont liées aux usages, pas simplement en tant que spectateurs du cinéma mais y compris autour d’ateliers qui pourraient être faits dans le cadre du cinéma, qui pourraient être animés pour les enfants et de sortir du rôle simplement de salle de spectacle.

Et puis enfin, sur l’alinéa concernant Marseille Provence 2013, c’est celui qui est le plus en décalage, on propose dans un des paragraphes de la convention, de revoir ensemble avec le GAC et la ville la convention dans quelques mois. Donc l’idée là, c’est de permettre rapidement au cinéma de pouvoir toucher la subvention, sinon ils seront en difficultés financières et ils ne pourront pas payer leurs salariés et donc à partir de là, dans cette même convention, on prévoit de se revoir très rapidement pour aplanir la convention qui nous lie au cinéma et pour revoir ensemble ce qu’on peut développer dans ce cadre.

M. SANDILLON : Ce qui serait bien aussi, c’est que vous nous précisiez un peu, puisque vous dites que vous avez de gros doutes sur la pérennité de l’emplacement du cinéma et sur la viabilité des bâtiments à long terme par rapport au montant important des travaux à mener... Par contre, qu’en est-il de la viabilité de l’association ? J’ai bien compris que vous aviez un projet autre, ailleurs, mais ce projet se fera-t-il avec le GAC ? Et c’est ça la vraie question. Effectivement, elle vous a été posée par Mme Cruveiller, je la prolonge et je la complète.

C’est très important parce qu’aujourd’hui, on a des gens investis dans ce cinéma qui font un travail remarquable. Il y a eu quand même des résultats en matière de présence du public, les résultats se sont améliorés, Régine Juin fait un travail formidable sur la programmation. On a un événement qui est quand même reconnu à une échelle importante, une échelle régionale au moins, avec le festival, et on a une programmation exemplaire, originale, très différente avec un vraie fenêtre ouverte, comme vous le dites chaque année à l’ouverture du festival, sur le monde extérieur, d’ailleurs M. Lepoittevin, ça lui ferait du bien d’aller un peu au cinéma, et donc je pense qu’aujourd’hui se pose vraiment le devenir de l’association. Donc on aimerait avoir aussi des réponses par rapport à cela.

M. EL MIRI : C’est des vraies questions qui se posent. Pour moi, il y a deux choses différentes : il y a l’activité cinéma, le festival existait avant Mme Juin, et il existera après Mme Juin, puisqu’elle a vocation à partir à la retraite un de ces jours. Donc nous sommes attachés à ce festival, comme vous le dites, nous sommes attachés à l’idée de cette ouverture sur le monde, sur le cinéma Arts et Essais et sur le cinéma d’auteur. C’est une programmation originale, ce sont des choses qui se font et qui sont bien, mais c’est aussi des choses qui se font dans d’autres cinémas à côté, je pense à l’Alhambra, je pense au Mazarin, je pense à plusieurs cinémas dans la région. Peut-être que là il y a des choses à mettre en œuvre entre les différents cinémas qui sont dans le domaine Arts et Essais et qui sont en difficulté peut être pour mutualiser le travail qu’on aura.

Sur le bâtiment, de fait, la seule certitude que j’ai, c’est de dire que le cinéma persistera et existera encore à Gardanne et qu’il sera amélioré de fait si nous revoyons ce cinéma dans le cadre du nouveau projet. Avec quelle structure associative, ça, je n’en sais rien. Les associations, elles existent aujourd’hui, peut être qu’elles n’existeront plus demain. Notre objectif est de conserver des partenariats. Par contre, ce qui est sûr pour nous, c’est que ce soit le GAC ou n’importe quelle autre association, ce que nous voulons développer de manière un peu plus forte et de manière un peu plus permanente et régulière, c’est le lien avec les Gardannais, lien avec les Gardannais dans ce cinéma, qu’ils l’utilisent plus, que les Gardannais se réapproprient ce secteur là et pas simplement une ou deux associations. Et c’est le vrai travail auquel on va s’attacher avec le GAC actuellement, avec d’autres associations, avec d’autres structures, donc nous ne serons pas restrictifs en terme de vision.

Et puis dernier point sur le cinéma de Gardanne, nous sommes entre le Pathé Plan de Campagne et le Cézanne. Pathé Plan de Campagne, c’est plus d’1 500 000 entrées par an, le Cézanne, c’est un peu plus d’1 million d’entrées. Donc nous sommes dans un étau et il faut faire preuve de plus d’originalité pour attirer les populations parce que quand on dit que le cinéma a augmenté le nombre de personnes qui rentrent, c’est vrai et c’est faux. Si on prend le chiffre du cinéma sur le budget 2013, le budget est excédentaire de 21 000 euros mais cet excédent est lié à l’augmentation des subventions parce qu’on constate par exemple qu’il y a une baisse des recettes liées aux entrées dans le budget qui nous été transmis par le cabinet comptable du cinéma.

Donc je nuance un peu cet enthousiasme que je rêverai voir, sincèrement, je rêverai voir les Gardannais entrer en masse au cinéma et augmenter leurs entrées. Ce n’est pas le cas dans le budget qui nous été donné aujourd’hui. Les recettes liées aux entrées ont diminué. Ce qui augmente, ce sont les budgets et subventions aux associations. Donc, il y a une vraie réflexion à avoir sur ce cinéma : soit on arrive à le rendre populaire, soit on arrive à faire en sorte que les Gardannais soient plus nombreux à y accéder, soit il sera en danger sur le long terme. Je le redis, le choix a été fait dans cette municipalité très tôt de créer ce cinéma, avant Mme Juin, et avant d’autres salariés et ce choix perdurera même après nous parce que c’est un vrai besoin dans la ville.

Mme APOTHELOZ : Il y a des choses que je ne peux pas laisser dire. D’abord, notre cinéma est déjà, des petites villes des Bouches-du-Rhône, celui qui fait le plus d’entrées en Arts et Essais. Sur ce premier semestre, il y a plus 36 % d’entrées uniquement sur les deux salles parce qu’il y a eu, pour expliquer le manque de la salle, beaucoup plus de séances qui ont été doublées, triplées ou quadruplées. Il y a un travail énorme qui a été fait autour de ce cinéma. Nous pouvons être fiers et ce que je viens d’entendre, je ne peux pas le laisser passer. Maintenant, si vous n’êtes pas convaincus, je ne sais pas quoi vous dire.

M. EL MIRI : Je crois qu’on ne peut pas laisser dire un certain nombre de choses et puis on peut se faire comme ça une partie de ping-pong pendant deux heures. Je répète ce que j’ai dit : nous sommes fiers de ce cinéma et ce cinéma vit sous la mandature de la majorité municipale maintenant depuis plusieurs mandats. Donc si ce travail fonctionne bien, il fonctionne bien aussi du fait des orientations de cette majorité. Ce n’est pas simplement d’un côté un cinéma qui travaille et puis quand il y a des critiques, elles sont envoyées à la majorité. C’est un travail en commun. Le cinéma existe, je le répète, c’est la majorité municipale et le maire de Gardanne qui ont très tôt eu l’idée et la volonté d’installer ce type d’équipement culturel dans une petite ville, comme vous venez le dire. Cette volonté, elle a ses résultats.

Ce que je dis, et je ne remets absolument pas en cause le travail des personnes, on n’est pas dans ce débat-là, ce n’est pas la question du travail des personnes, j’ai bien dit nous sommes situés entre le Pathé Plan de Campagne et le Cézanne. Ce sont d’autres enjeux. Ce n’est pas le travail des personnes qui est mis en cause ni des uns et des autres. Chacun fait ce qu’il peut. Ce que je constate, c’est que dans ce cadre là le cinéma est en difficulté et la seule manière de sortir de ces difficultés là, soit on se dit entre nous cocorico tous les quatre matins et on peut nous mêmes se féliciter avec Monsieur le Maire du fonctionnement et puis être aveugle, soit on regarde les choses avec réalisme : nous sommes fiers de l’activité culturelle, nous sommes fiers de ce cinéma, mais cette fierté ne doit pas cacher les difficultés. Sinon là, on serait totalement aveugles et irréalistes.

Donc oui, nous sommes contents du cinéma, et comme je l’ai dit, ce cinéma fonctionnait avant les personnes qui y travaillent et fonctionnera après et c’est notre objectif. Ce n’est pas un problème d’individus ou de personnes qui travaillent mal ou qui ne travaillent pas. Tout le monde travaille mais faire vivre un cinéma d’Arts et d’Essais dans une ville comme Gardanne nécessite un travail beaucoup plus important en terme de contact avec la population et c’est ce que nous allons nous employer à faire.

VOTE
POUR   ABSTENTION
Majorité municipale 25
M. Garella 2
Mme Martinez 2
Mme Apothéloz 2
M. Sandillon
 

M. Lepoittevin 2
Mme Cruveiller