N°02 - Motion de soutien aux actions engagées contre la privatisation de la Poste Rapporteur M. le Maire

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M. MEI : Vous avez le texte d’une motion que nous désirons prendre contre la privatisation de la Poste. Nous avons intérêt à manifester notre volonté. Sans entrer dans les détails, nous nous opposons donc vigoureusement à cette privatisation et demandons que le gouvernement ouvre un grand débat public sur les missions de La Poste et sur l’amélioration du service rendu en réponse aux besoins de la population, ainsi que sur les nouvelles formes de gestion qui permettront de démocratiser les services publics en impliquant davantage les représentants des usagers, des salariés et des élus.

Mme FERRARINI : Concernant les motions des délibérations 2 et 3, nous estimons que la privatisation de la poste ou les décisions de gestion d’EDF n’ont pas à être débattues en Conseil Municipal. Par conséquent, nous voterons contre ces deux délibérations.

M. SANDILLON : Le débat en Conseil Municipal d’une motion portant sur la Défense du service public postal appelle une question préalable : est-il légitime d’aborder un débat de portée nationale au sein de notre assemblée ?

Je conçois mon rôle d’élu, et chacun d’entre vous doit le concevoir ainsi, comme celui d’un élu de la République. Notre République dont les fondements reposent sur un pacte social issu des grandes conquêtes de la gauche.

Il est donc de notre responsabilité, au-delà des débats intéressant notre cité, de nous emparer des grandes questions qui touchent à la vie quotidienne de nos concitoyens et aux services publics auxquels nous sommes tous attachés.

Je remercie Monsieur le maire d’avoir mis cette question à l’ordre du jour de ce conseil, car, plus que jamais, la remise en cause des services publics est à l’ordre du jour du quotidien des Français et des Gardannais.

La privatisation de la poste conduira à une inégalité d’accès à ce service, inégalité des territoires avec la fermeture prévisible de nombreux bureaux de poste, inégalité financière avec la fin du prix unique du timbre.

Par ailleurs, la remise en cause de l’épargne populaire et la disparition attendue du livret A, renforcées par l’introduction en bourse de l’entreprise, ne peuvent que nous inquiéter au regard de la crise financière qui sévit.

Va-t-on accepter que l’épargne de nos concitoyens et la qualité de ce service public soient remises en cause par le jeu de la spéculation et l’appât du gain à court terme ?

La poste, il est utile de le rappeler, c’est 10 milliards de chiffre d’affaires et 1 milliard de bénéfice cette année, loin devant de nombreux partenaires européens aujourd’hui privatisés.

Sous couvert d’une ouverture partielle du capital, on cherche à remettre en cause le statut des personnels et à recentrer les activités autour des seules prestations les plus rentables.

Cette politique de l’Etat minimal illustre la vision libérale avec laquelle le gouvernement aborde toutes les questions de service public, de la poste aux impôts, de l’hôpital à l’éducation, partout la même logique du désengagement, de la suppression massive des postes de fonctionnaires, la même logique de l’ouverture aux marchés et la même croyance aveugle au dogme de la concurrence.

La crise ne suffira pas à les ramener à la raison. La recapitalisation du secteur bancaire par de l’argent public met en évidence une nouvelle logique perverse qui fait que l’addition est soldée par le contribuable et non pas par ceux qui ont conduit ce système à sa faillite.

360 milliards d’euros en France, 1 700 milliards en Europe ont été mobilisés alors que l’on peine à trouver quelques millions pour financer le RSA ou le Grenelle de l’environnement.

Il est grand temps d’ouvrir un débat national, voire européen, sur la question du service public, d’évaluer les politiques publiques et de définir clairement les secteurs qui ne peuvent être ouverts à la concurrence en raison de leur aspect stratégique, je pense à l’énergie, ou du maintien de la cohésion et de la solidarité nationales.

Vous l’aurez compris, nous soutenons pleinement cette motion et sommes solidaires des personnels qui se battent pour maintenir un service public de qualité sur tout le territoire national.

VOTE
POUR   CONTRE
26 Majorité Municipale
02 Mme Bonnet
 ? M. Calemme
M. Sandillon
 

Mme Cruveiller
 ?Mme Ferrarini
M. Halil