N°02 - Motion contre la privatisation de La Poste Rapporteur M. le Maire

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M. MEI : Je vous propose deux motions ce soir, dont une concerne La Poste afin que soit organisé un référendum pour ce service public. Quelques mots pour vous rappeler que c’est le début d’une privatisation, le doigt est mis dans un engrenage. Ici, localement, avec Charbonnages de France, nous avons eu un exemple fort : celui-ci est devenu, à travers la SNET, le producteur d’électricité que vous connaissez. La SNET a été vendue à Endesa et maintenant à E.ON. De plus, nous venons d’apprendre que l’Etat, qui possédait 35 % du capital, a vendu sa part à E.ON donc la Centrale est à ce jour totalement privatisée. C’est pourquoi nous avons de bonnes raisons supplémentaires de nous opposer et de demander que les citoyens soient consultés par référendum.

M. SANDILLON : Nous ne pouvons que nous réjouir devant l’ampleur de la mobilisation citoyenne à Gardanne, dans le Bassin minier, comme partout dans le pays pour sauvegarder le service public postal. Le Gouvernement ne peut pas ignorer, ne doit pas ignorer l’expression de plus de deux millions de français, de l’ensemble des syndicats, des forces politiques de progrès, de la mobilisation de milliers d’élus de toutes sensibilités qui ont montré leur attachement à la Poste.

Le projet du Gouvernement ne porte aucune perspective de développement de l’entreprise et ne répond en rien aux besoins de la population ni aux besoins financiers nécessaires à un établissement public ambitieux. Rien ne justifie ce changement de statut, ni les directives européennes, ni la législation française. C’est une entreprise publique dont l’utilité économique et sociale n’est plus à démontrer.

L’Etat souhaite se désengager du service public postal comme il vient de le faire à la Centrale thermique. L’Etat a vendu les parts qu’il détenait encore dans le capital de l’entreprise pour laisser le groupe allemand E.ON comme seul actionnaire.

Rappelons que cela signifie notamment l’abandon des projets industriels initiés par l’Etat et les collectivités locales mais également, à terme, la fermeture de la tranche 4 qui s’accompagnera d’un nouveau plan social.

En choisissant de transformer la Poste en Société Anonyme, ouvrant ainsi la voie à une privatisation rampante, la Droite fait un choix idéologique, le même que pour France Télécom transformé par Alain Juppé en SA en 1996 (dont on mesure aujourd’hui les conséquences dramatiques) et pour Gaz de France en 2007. A l’époque, Nicolas Sarkozy avait pourtant assuré que GDF resterait public.

Parallèlement au combat mené par nos partenaires, il nous appartient, en tant qu’élus locaux, de continuer à nous mobiliser pour demander le gel de ce projet de loi et l’organisation d’un référendum national sur l’avenir de la Poste.

Mme FERRARINI : Outre le fait que vous nous demandez de voter une délibération dont le contenu n’est divulgué qu’à l’instant du vote, vous nous soumettez une fois de plus une motion qui ne concerne pas le Conseil Municipal. C’est une attitude purement politicienne et nous persistons : le Conseil Municipal de Gardanne se réunit pour s’occuper des intérêts des Gardannais, des Bivérois et de la commune. Nous vous demandons de retirer cette délibération. Nous voterons contre cette délibération.

M. AMIC : Nous n’avons peut-être pas à débattre des enjeux, nous avons surtout à nous en défendre. Je ne reviendrais pas sur la situation de La Poste mais concernant la situation d’Aluminium Pechiney Groupe Rio Tinto Alcan et en particulier pour le site de Gardanne, nous sommes très inquiets du CCE officiel et extraordinaire de fin octobre.

Les salariés de notre ville sont visés par la suppression directe de 59 postes selon les dernières annonces. Nous ne sommes pas étonnés de cette attitude de la direction qui vise à marquer les esprits des salariés par une suite d’annonces négatives au niveau des résultats financiers. Cette stratégie est habituelle en essayant de convaincre les salariés du côté indispensable des futures décisions économiques et sociales. Nous estimons qu’il n’y a rien d’inéluctable ! En effet, la situation actuelle dégradée ne doit rien au hasard, c’est la résultante de choix passés par les dirigeants successifs.

Bien évidemment, cette situation subit l’effet d’accélérateur négatif de la crise mondiale actuelle. Une riposte commune est actuellement envisagée par les différents syndicats de la société, nous sommes pleinement solidaires des salariés touchés par ces suppressions d’emplois, je le répète 59 personnes seraient concernées sur l’usine de Gardanne.

De telles annonces, si elles se concrétisaient, constitueraient une catastrophe pour ces salariés et leurs familles et au-delà pour le tissu économique de notre ville. Nous ne pouvons l’accepter et vous demandons, Monsieur le Maire, si cela se confirme de proposer une motion de soutien à cette légitime lutte dès le prochain Conseil Municipal. Merci.

M. MEI : Je pense que vous avez lu la motion où nous citons la même démarche que pour la SNET, en ce qui concerne Pechiney. Nous avons rencontré le directeur et demain, nous rencontrons les syndicats pour faire le point avec eux et nous serons peut-être amenés à réfléchir. Permettez moi de rappeler que M. le Président de la République s’est écrié "Comment cela se fait-il que je n’ai pas su cela" et avant que Rio Tinto devienne propriétaire, je lui avait écrit mais je n’ai jamais eu de réponse. Vous avez raison, nous allons tous exprimer notre solidarité aux travailleurs de l’usine Pechiney et vous y serez associés. C’est écrit dans la motion.

M. AMIC : Comme nous ne l’avons eue qu’aujourd’hui !..

M. MEI : Madame Ferrarini, la Poste de Gardanne, c’est un fait national et nous sommes concernés par tout ce qui se décide. Je vous propose une motion sur la décentralisation qui est en cours.

Mme FERRARINI : Je ne dis pas de ne pas défendre ses idées mais pas en Conseil Municipal. Ce n’est pas le lieu.

VOTE
POUR   CONTRE
26 Majorité Municipale
M. Calemme
M. Sandillon
M. Lambert
M. Amic
  Mme Cruveiller
Mme Ferrarini