N°02 - Débat d'Orientation Budgétaire Rapporteur M. le Maire

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M. MEI : Conformément aux dispositions contenues dans la loi du 6 février 1992 relative à l’Administration Territoriale de la République, un débat relatif aux orientations générales du budget est prévu dans les deux mois qui précédent son vote.

Malgré la politique de l’Etat en matière fiscale et en matière d’aide, nous maintenons les taux donc pas d’augmentation d’impôt du fait de la commune depuis une dizaine d’années.

Le maintien des investissements au niveau des années précédentes : un budget offensif positif.

Le taux d’endettement de la ville sera maintenu à 4% : un taux les plus bas des villes de la même strate avec en plus un maintien du tarif de l’eau.

Je signale que la Ville de Gardanne est une de celles, sinon celle, qui sera le plus frappée au niveau national par la suppression de la TP.

Cette année, et j’imagine pour 2012, la compensation de la perte de la TP va permettre un maintien de notre budget autour de 55 millions (40 millions d’euros en fonctionnement et 15 millions en investissements).

Je remercie mes collègues, Yveline en premier lieu et l’ensemble du personnel pour les efforts efficaces en matière de relecture des budgets. Des économies sont faites sans diminution de personnel et en maintenant un service public de qualité.

La solidarité est au cœur de la politique de la ville au travers de nombreuses actions que je ne pourrais citer tellement elles sont nombreuses dans tous les domaines, de l’enfance à la vieillesse.

La situation de nos concitoyens s’est particulièrement aggravée, la crise perdure. Le texte du projet d’orientation budgétaire énumère nos actions et celles de nos associations.

Nos objectifs en matière d’investissement :
- que Gardanne produise autant d’énergie qu’elle en consomme : biogaz, photovoltaïque, éolien, géothermie (nous allons diminuer les émissions de CO2 à travers les émissions de la ville, PAGE
- l’achèvement des travaux du cours
- la crèche à Biver. On espère commencer les travaux avant la fin 2011.
- aménagement de la deuxième aile de l’hôtel d’entreprise à Morandat

Les études :
- étude de l’aménagement du quartier Mistral
- étude pour le réaménagement du foyer et la Maison de la vie associative
- étude pour l’aménagement du pôle culturel et économique du puits Morandat, je parle des locaux, pas de l’extérieur

Mme CRUVEILLER : Sur les projets d’aménagements de notre Ville, nous souhaiterions débattre à nouveau sur les chantiers suivants. Tout d’abord sur la dernière tranche du Cours. Les travaux n’ont pas commencé et il est peut-être encore temps de se reposer une dernière fois la question sur la faisabilité d’un parking souterrain. Vous avez décidé de refaire la ville sur la ville et le nombre de places de stationnement, qui est déjà insuffisant actuellement, le sera encore plus à l’avenir avec la réhabilitation des logements de la vieille ville. Les technologies évoluent très vite et ce qui était impossible, il y a quelque temps est peut-être possible aujourd’hui.

En conséquence, nous vous proposons de lancer une nouvelle étude pour un parking souterrain au niveau du cours de la République. Si vous ne voulez pas prévoir l’avenir en réalisant un parking souterrain sur cette partie du cours, nous vous demandons de créer des places en épis, plus faciles d’accès, plus rapides et moins dangereuses pour se garer.

Par ailleurs, les horodateurs ne sont pas adaptés aux nouvelles plaques d’immatriculation et sont indépendants pour chacune des parties du cours. Ce qui revient à dire que l’on peut stationner quatre heures au même endroit en prenant un ticket différent sur chaque partie du cours. Le fournisseur vous a vendu des horodateurs à vocation payante et non gratuite et inadaptée aux nouvelles plaques d’immatriculation.

Le problème, vous le connaissez Monsieur le Maire, mais le surcoût nous inquiète. Nous avons une piste à vous proposer. Ces horodateurs sont équipés d’un logiciel informatique. Il suffirait peut être de les faire paramétrer à nouveau et exiger du fournisseur qu’aucun coût supplémentaire ne soit facturé.

Concernant la partie du cours qui vient d’être achevée, nous souhaitons attirer votre attention sur l’avenue Jules Ferry : vous avez décidé que cette voie soit à sens unique, pour limiter le nombre de véhicules dans le centre-ville. Cette décision appelle plusieurs remarques :
- Ne serait-il pas plus judicieux de conserver l’avenue Jules Ferry à double sens ?
- Il s’agit d’une sens unique entrant, ce qui signifie que l’on peut entrer dans le centre-ville par cette voie, mais on ne peut pas en sortir. Cela a pour effet d’augmenter le nombre de véhicules dans le centre-ville, contrairement à la proposition initiale puisque les véhicules présents dans le centre-ville à ce niveau sont désormais contraints d’y rester plus longtemps pour atteindre une autre sortie. Vous pourriez reconnaître que notre raisonnement est logique...
- Le sens unique concerne seulement quelques mètres entre le cours Forbin et l’avenue Jules Ferry et la chaussée est suffisamment large pour que deux voitures puissent se croiser. Que croyez-vous qu’il arrivât ? Certains automobilistes peu respectueux du Code de la Route et des autres empruntent le sens unique à contre sens pour sortir plus vite du centre-ville. C’est un réel danger pour les automobilistes qui circulent dans le bon sens et pour les piétons aux alentours, nombreux en raison de la proximité des écoles. Faudra-t-il attendre un décès pour corriger définitivement cette erreur ?

Les espaces verts : En 2011, vous avez lancé un appel d’offres pour l’entretien des espaces verts. Ce marché a pour objet les travaux d’entretien d’espaces verts sur le territoire de la commune de Gardanne. Il définit les conditions particulières dans lesquelles devront s’effectuer les travaux d’élagage, d’abattage, de dessouchage, de débroussaillement et de fauchage. Un coût supplémentaire pour la ville. Pourtant, nous avons des employés municipaux affectés à ce service public. Pourriez-vous expliquer aux contribuables votre choix ?

Le logement : Nous ne discernons pas, dans vos orientations budgétaires, d’ambition particulière pour que les jeunes familles gardannaises ou bivéroises puissent avoir un logement, en accession sociale à la propriété. Pourquoi refusez-vous l’accès à la propriété ?

La taxe d’ordure ménagère : Depuis plusieurs années, vous répétez à la population que la taxe d’ordure ménagère est gratuite. Certes, la ligne d’imposition sur leur feuille d’impôt n’existe pas, mais les familles comme les entreprises payent ce service des ordures ménagères par le biais des quatre taxes locales, mais sans connaître la part des ordures ménagères qui est, de fait, intégrée dans les taux des quatre taxes. Notons au passage que l’évolution du produit voté des quatre taxes jusqu’à présent a été plus forte dans les communes isolées que dans les autres communes selon une étude de la DGCL (Direction Générale des Collectivités Locales).

La législation offre aux communes le choix entre trois modes de financement du service d’élimination des déchets ménagers : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), la redevance d’enlèvement des ordures ménagères (REOM) ou le budget général.

Vous avez fait le choix d’inclure dans le budget général le service des ordures ménagères. Nous aurions fait le choix de la transparence, comme d’ailleurs 96 % des communes françaises (mes sources sont officielles : la Direction Générale des Finances Publiques et la Direction Générale des Collectivités Locales). En effet, en 2008, plus de 96 % des communes françaises ont prélevé directement ou par l’intermédiaire d’un groupement une taxe ou une redevance d’enlèvement des ordures ménagères pour un montant total de 5,56 millions d’euros. Un tableau comparatif des taux de la commune avec les communes de la même strate aurait été souhaité. Peut-être sur le rapport de 2012 ? Merci pour votre écoute.

M. MEI : Avant de laisser la parole à d’autres, je vais répondre à certains points de votre intervention. Je sais que vous avez de bonnes relations avec M. Antona et il vous a fait passer le message sur le projet des parcmètres et leur liaison, projet que nous sommes en train d’améliorer. Sur la question du parking souterrain, vous vous en doutez, c’est très complexe. Nous sommes en train de réfléchir à son intégration dans le projet lié à l’aménagement du quartier Mistral.

M. PELTIER : C’est impossible, c’est une zone inondable.

M. MEI : Concernant la taxe des ordures ménagères, évidemment, si demain nous étions intégrés dans une communauté d’agglomérations, ce seront les usagers qui la paieront puisque actuellement, elle est gratuite. Ce sera au minimum entre 200 et 300 euros de plus de fiscalité. A ce titre, je le répète : nous ne toucherons pas aux taux d’imposition communaux et j’espère que vous allez voter cette proposition. D’ailleurs, vous en conviendrez : ne pas voter d’augmentation d’impôts pour l’année qui vient, c’’est un miracle. Quant au cours, je vais laisser la parole à M. Menfi.

M. MENFI : Je ne vais pas anticiper car tout à l’heure, sur la question 15, j’ai prévu une intervention qui sera une réponse.

M. AMIC : A travers le document que vous nous avez remis, vous présentez les orientations stratégiques pour l’exercice à venir. Cela devrait être l’occasion d’un débat constructif mais surtout objectif et non pas le catalogue des remarques politiques habituelles ou bien le recyclage de vieilles idées. Le débat, la démocratie... voilà de belles orientations fondamentales. Et d’ailleurs, c’est ainsi que dès la première page, vous nous annoncez votre combat contre les réformes qui, je vous cite, "étouffent la démocratie locale et éloignent les habitants des décisions". Eh bien, je vous dis "chiche"... si vous le meniez pour notre ville ici et maintenant ce combat, là où vous pouvez agir ? Si vous rapprochiez maintenant les habitants des décisions et d’abord leur représentation légitime que nous, membres de l’Opposition, sommes.

Et du coup, une question naturelle : que sont ces comités de pilotage, véritables dénis continus de démocratie, qui se réunissent sur tout, tout le temps, sans aucun membre de l’Opposition ? Plus nombreux de semaine en semaine, ils se substituent de manière linéaire et très bien organisée aux commissions légitimes dont certaines ont, de ce fait, tout bonnement disparu.

Oui, Mesdames et Messieurs les Elus de la Majorité qui débutez votre document budgétaire en dénonçant les atteintes à la démocratie, commencez par nous la rendre ici tout de suite. Ainsi, pour respecter le formalisme, je demande officiellement à cette assemblée de nous communiquer à l’écrit la composition complète de chaque comité de pilotage, de nous en donner les fonctions, comité par comité (c’est un travail de titan vu leur nombre) et d’y nommer pour chacun des élus de l’opposition s’il y en a. Et si tel n’est pas le cas, qu’il nous soit expliqué pourquoi vous refusez de voir l’opposition élue représentant 45 % des voix exclue du pilotage des projets de la ville (crèche, Morandat). On serait ainsi informés et aptes à participer, bref à honorer notre mandat correctement.

Pour le reste, votre document comporte essentiellement deux parties. En premier lieu, une analyse chiffrée et bien documentée, il faut le dire, des impacts des choix gouvernementaux sur la gestion des collectivités locales. Vous avez raison, la politique libérale de l’actuel gouvernement a des conséquences néfastes, très néfastes pour nous. Nos rentrées fiscales liées à l’activité économique stagnent, voire diminuent. Nous avons perdu le pouvoir de lever l’impôt sur les entreprises. Mais quand une réforme gouvernementale visant à ôter l’autonomie aux communes rencontre trente ans de volonté politique visant l’autarcie de la ville, c’est évidemment une crise pour Gardanne.

Situation dont évidemment, vous vous dédouanez. Votre crédo habituel est connu : la Majorité Municipale est formidable, le reste est minable. Croyez-vous vraiment que la ville de Gardanne soit l’une des villes qui perde le plus en France en autonomie financière de l’unique fait de cette réforme nationale ? N’y trouvez-vous pas çà et là matière à questionnement sur votre politique depuis des décennies ? N’y trouvez-vous pas l’occasion de réfléchir sur vos choix, même humblement ?

Loin des débats nationaux sur lesquels nous n’avons que peu de prise, avouons-le entre nous, comment réagir dans le cadre de notre gestion municipale, c’est cette réponse que nos citoyens attendent. Eh bien, la réponse à cette situation que vous développez dans la seconde partie, c’est l’attentisme. Un attentisme d’occasion, un attentisme que vous tentez de justifier mais surtout un attentisme dangereux. Devant, selon vous, l’incertitude des ressources des collectivités pour les années à venir une seule solution, le conservatisme. Mais vous confondez le principe de précaution et l’immobilisme.

Quel dommage pour la ville ! Et c’est ainsi que votre plume toujours extrêmement habile, il faut bien le reconnaître, déroule toutes les actions de votre Majorité. Actions dont il faut souligner la qualité pour certaines, pourquoi le nier ? Il va ainsi pour la politique à l’endroit de nos anciens dont nous soutenons nombre des aspects mais aussi les actions culturelles ou d’autres initiatives pour nos jeunes. La Ville peut heureusement compter sur ses formidables énergies.

Mais ces actions ne sont-elles pas le reflet du travail d’un personnel municipal engagé ou encore le résultat d’anciennes initiatives à présent solidement ancrées dans le paysage gardannais comme l’opération Coup de Pouce créée sous le précédent mandat ? Où est l’ambition ? Vous dites que votre budget est ambitieux ? Ambitieux dans quels domaines ? Où sont les solutions des vraies problématiques que chacun connait relayée jusqu’aux gros titres de la presse ? Prenons deux exemples : l’emploi et la sécurité.

Sur l’emploi : vous rappelez le constat. A Gardanne, le chômage augmente plus vite qu’ailleurs. Oui, il y a la crise. En voilà une analyse profonde ! Mais posez-vous une question : quels dispositifs actuels efficaces n’existaient pas il y a trois ans ? Répondons-nous aux problèmes de 2011 avec les outils de 2008 ? Votre réponse est le OUI sans hésiter. A nouveau, le paradoxe de votre immobilisme triomphant.

Mais le pire, le plus inquiétant reste votre action sur la sécurité que vous expédiez sur vingt lignes mais sur laquelle nous souhaitons nous arrêter. Vous nous parlez que l’année 2011 sera l’occasion d’évaluer le Contrat Local de Sécurité signé en 2000 (onze années séparent l’action de son évaluation, c’est une méthode ça...). Vous nous dites que ce travail d’évaluation durera sur trois ans... En quoi va-t-il consister ? Laissez-moi vous citer et merci à chacun de ne pas perdre le fil des propos (page 19 en haut pour ceux qui veulent suivre). Bon courage à tous les lecteurs non avertis car il va s’agir de :
- 1/ Préparer un calendrier d’actions et réalisations en termes de projet qui vont être mieux adaptées aux spécificités de la ville
- 2/ Faire un bilan d’étape et un diagnostic partagé en partenariat avec les acteurs institutionnels
- 3/ Effectuer une évaluation objective

La différence entre diagnostic partagé et évaluation objective n’est pas à la portée de tout le monde, je vous laisse la méditer. Mais vu que vous la proposiez déjà dans le précédent DOB, on a eu le temps d’y réfléchir. Il manquait l’optimisation pour couronner le creux de cette palabre. Telle est l’orientation de votre conclusion sur la sécurité où vous nous assurez que vous mesurerez, le moment venu efficacité et efficience (encore une différence obscure)... avec pour but à terme d’optimiser, justement, les actions.

Mais que voulez-vous dire ? Que voulez-vous faire ? Qui comprend ce langage ? Vos effets de style ne trompent personne désormais. Pour résoudre le problème, il faut d’abord le voir en face. La réalité, nous en sommes désolés, est que notre ville connait à présent de graves problèmes de délinquance et il ne s’agit ni de populisme ni d’idées reçues de mauvaise réputation que de dire que les trafics, incivilités en tout genre se multiplient. Rendez-vous compte, vous êtes capable de faire un laïus complet sur la sécurité sans une seule fois parler de la Police Municipale. Pas un mot. Pas une allusion. Ce non sens même imprime le sceau de l’échec de votre politique dite de tranquillité publique.

Encore un doux euphémisme. Car de tranquillité dans la ville, il n’y a plus. Et il n’est pas nécessaire d’aller blâmer l’Etat ou la crise mais plutôt regarder en face votre politique. Il faudra bien que les responsables de votre Majorité en charge de ces dossiers depuis des années s’expliquent. Nous vous demandons à nouveau d’ouvrir un débat large sur la Sécurité avec les vrais chiffres et pas uniquement le calcul très savant du nombre d’appels à la Maison du Droit, d’ôter le tabou que vous nourrissez depuis des années sur le recrutement de nouveaux agents municipaux.

Une idée : la création d’un vrai Comité de Pilotage avec des élus représentatifs pour prendre ensemble à bras le corps ce fléau. Alors, j’ai eu beau chercher le budget offensif ou encore la politique ambitieuse promise, nous n’avons trouvé que l’annonce convenue ultra formatée, toujours auto-satisfaite. Bref, des orientations à 2011 kilomètres des préoccupations légitimes des citoyens gardannais.

M. MEI : Je vais laisser répondre Mme Primo sur les problèmes de sécurité. Mais je vous précise que nous avons été élus et, faut-il le rappeler, vous n’êtes pas dans notre majorité. Quand j’ai besoin de faire avancer un dossier, je réunis mes collègues et les cadres concernés. Vous tenez à être dans un comité de pilotage ? Le comité de pilotage, c’est l’exécutif qui l’organise pour mieux comprendre les problèmes et pour mieux partager les décisions. C’est une bonne méthode pour trouver les solutions les plus adéquates.

M. AMIC : Vous vous réunissez entre vous !

M. CALEMME : C’est la démocratie locale...

M. MEI : Chômage et sécurité, il s’agit d’un problème national... Les villes industrielles sont plus touchées que les autres : 60 emplois supprimés à Pechiney, autant à la Centrale et 35 à COMECA. Tous ces emplois perdus proviennent du secteur industriel. C’est un problème national qui est le résultat d’une politique dont le seul but est la rentabilité financière.

Quant à la sécurité, c’est un échec total et la grève des magistrats et des policiers en cours le montre. C’est bien un échec national ! Notre rôle n’est pas celui du Ministère de l’Intérieur. Pour autant, nous faisons un excellent travail en matière de prévention de la délinquance et de sécurité, tant avec la justice, que la Gendarmerie et l’Education Nationale. Vous pouvez vérifier.

Mme PRIMO : Je voudrais dire deux choses : la première, ce que vous avez traduit du Débat d’Orientation Budgétaire est très réducteur et à ce titre, vous n’avez retenu que l’explication du travail qui va s’engager sur l’évaluation du CLSPD. C’est une procédure obligatoire pour les communes qui œuvrent dans le cadre d’un CLSPD. Cette évaluation devant conduire à un ajustement des actions, voire à de nouvelles propositions avec l’ensemble de nos partenaires. Le deuxième point, il y a une situation à Gardanne qui n’est pas en-dehors du débat national. Sur cet aspect de la sécurité, on peut dire, et il y a des éléments à l’appui, que l’on travaille plutôt de manière efficace, tant en prévention de la délinquance qu’en terme de sécurité.

D’ailleurs, les chiffres, vous le verrez au travers de cette évaluation qui devrait se terminer au mois de septembre 2011, démontreront, c’est la tendance actuelle, que nous sommes dans les mêmes moyennes que les villes de même strate. Sachant que ces chiffres, je vous le rappelle, sont des chiffres de l’Etat produits par la gendarmerie et la police nationale. Comme vous le savez, un travail important est réalisé vu le taux de chômage des jeunes dans notre pays et à Gardanne, tant par les actions menées par la MAIO, que par la mise en oeuvre de chantiers d’insertion et de projets de formation en collaboration étroite notamment avec le Conseil Régional. Dans tous les cas, il vous sera difficile de contester les chiffres de la gendarmerie. En ce sens, je vous laisse la responsabilité de vos propos.

M. AMIC : Je n’ai pas cité la gendarmerie.

Mme PRIMO : Je suis en train de vous dire que ces chiffres sont des chiffres donnés par la gendarmerie et je m’inscris comme partie prenante du travail engagé entre la Police Municipale, la Gendarmerie, la Justice, la Maison du Droit et l’Education Nationale, sachant que c’est ce travail en commun qui permet l’amélioration de la situation.

Donc, je conçois que vous pouvez très bien considérer que ce travail est insuffisant et voire le nier mais je continue à penser avec nos partenaires qu’il est au contraire important, même s’il est difficile. D’ailleurs, je vous invite à aller rencontrer tous les acteurs du CLSPD qui souhaitent tous poursuivre ce travail engagé dans la durée et dans le respect des compétences et des responsabilités de chacun.

M. AMIC : C’est bien que nous ayons ce débat... En cinq minutes, vous n’avez fait aucune proposition. Vous avez parlé d’évaluation, de diagnostic... Aucune proposition ! Vous nous renvoyez la responsabilité de nos chiffres alors que nous n’avons cité aucun chiffre. N’êtes-vous pas en charge de la Police Municipale ? Oui ou non ? Pouvez-vous nous détailler les chiffres dont vous disposez ? Et enfin, nous donner accès réellement à la politique de sécurité dans cette ville. Si vous nous invitez à venir à ces commissions, nous viendrons. Monsieur le Maire ne veut pas que nous participions.

Sur ce que vous venez de dire, je n’ai rien compris ! Ce n’est pas la première fois, je l’avoue. Nous sommes certainement nombreux dans ce cas qui n’ont rien compris à votre politique de la sécurité de la ville, même parmi votre majorité.

M. MEI : Ils ont tous compris ! Nous avons discuté de ces choses là. Il n’y a que vous qui n’avez pas compris... Mme Primo pourrait vous recevoir pour mieux vous expliquer. Je vais donc procéder au vote.

M. CALEMME : J’ai une autre intervention.

M. MEI : Monsieur Amic est le représentant de votre groupe. Vous vous êtes déjà exprimé.

M. AMIC : Vous avez du mal à concevoir le travail en équipe, je le sais.

M. MEI : Je vais laisser parler M. Calemme quand même.

M. CALEMME : L’obligation légale qui vous est faite de procéder à un Débat d’Orientation Budgétaire est pour notre assemblée l’occasion d’échanger sur ce que doivent être les priorités du budget de notre ville pour l’année à venir. Nous connaissons tous le contexte difficile dans lequel les collectivités territoriales doivent aujourd’hui évoluer. Nous combattons, comme vous, la politique économique et sociale du Gouvernement, la réforme dangereuse des collectivités et dénonçons toujours la suppression de la Taxe Professionnelle qui remet en cause notre autonomie financière. Par contre, répéter comme vous le faites dans les sept premières pages de votre document (sur vingt pages) que tous les maux de notre commune trouvent leur origine uniquement dans la politique du gouvernement et dans les conséquences d’une crise économique et financière hélas toujours d’actualité, c’est un peu léger ! A Gardanne, on n’est jamais responsable de rien, c’est toujours la faute de quelqu’un d’autre !

Mais la situation délicate de nos finances et les difficultés dans lesquelles est plongée une grande partie des gardannais, c’est aussi la conséquence de vos choix budgétaires passés. Rappelons qu’en 2008, vous avez augmenté les impôts locaux et que vous avez contracté de nouveaux emprunts. En 2009, vous avez décidé d’augmenter l’ensemble des tarifs de services publics municipaux (crèches, cantines, garderies...), et vous avez procédé à une amputation de plus de 10 % des subventions accordées aux associations de notre ville (décision irresponsable sur laquelle vous êtes contraint de revenir régulièrement, comme ce soir à la délibération n° 16 concernant la subvention exceptionnelle à l’Entraide des Communaux). Tout ça pour avoir gagné si peu de marges de manœuvre.

Lorsque les Gardannais viennent nous rencontrer, ou lorsqu’ils viennent vous voir en rendez-vous à la Mairie, ils ne nous parlent pas de l’éolienne au puits Morandat ou de Marseille Provence 2013. Ils nous parlent d’emploi, de logement, de sécurité ! Ce sont à ces problèmes que nous devons nous attaquer en priorité, c’est sur ces sujets qu’ils attendent des réponses concrètes et efficaces. Dans ces domaines prioritaires, pas ou peu de propositions de la part de la majorité municipale comme l’a indiqué auparavant mon collègue Bruno Amic. Nous avons bien compris que vous souhaitez faire des économies tous azimuts mais vos choix ne sont pas judicieux.

Dans le domaine des transports, au-delà du choix d’un prestataire qui s’est fait à l’encontre des avantages acquis dont bénéficiait le personnel, force est de constater un recul massif du service rendu aux Gardannais. Alors oui, le ticket sera peut être moins coûteux et la participation de la ville très raisonnable, mais en attendant, des quartiers entiers ne sont plus desservis, même le service rendu aux scolaires a été réduit et désorganisé. Quelle incohérence pour une municipalité qui dénonce la casse du service public au niveau national et qui organise un tel recul sur son propre territoire !

Vous mettez en place une tarification dite "sociale" des tarifs municipaux qui n’a de "social" que le nom. Pour aucune famille de Gardanne, il n’y aura de baisses mais par contre pour plus de 45 % des familles, cela se traduit par une augmentation parfois très importante ! Sans parler des économies réalisées sur la carte éco-sport, sur les travaux de voirie qui sont devenus indispensables ou sur le personnel communal dont vous avez tenté au mois de juin dernier de geler les évolutions de carrières provoquant une importante grève, toutes catégories confondues.

Au lieu de réaliser ces économies de bouts de chandelles : commencez d’abord par renoncer aux dépenses somptuaires du service communication. Revenez sur votre décision de confier au groupe EON l’installation de panneaux photovoltaïques sur le terril des Sauvaires pour confier ce beau projet à un opérateur public, dans la fidélité de nos valeurs et dans l’intérêt financier de nos concitoyens. Révisez votre participation à l’opération Marseille Provence 2013 qui coûtera au final plus de 500 000 euros aux Gardannais. Rejoignez au plus tôt le pays d’Aix comme l’ensemble des communes qui nous entourent et qui ont toutes tiré profit de leur adhésion en termes d’équipements nouveaux et de mutualisation des moyens. Mais vous refusez d’anticiper la décision inéluctable du Préfet.

Alors que nous étions en droit d’attendre des orientations nouvelles, offensives et protectrices pour les Gardannais, nous retrouvons un budget de reconduction, de simple continuité, en complet décalage avec les attentes de notre population.

Avec cet écran de fumée reposant sur le même type de discours alarmiste pour la 4ème année consécutive de ce mandat, vous faites diversion et ne répondez pas aux aspirations légitimes de nos concitoyens. Alors, quand les Gardannais vont lire la belle plaquette coûteuse et amusante sur la présentation du budget de notre ville, qui accompagnera, comme chaque année, le journal Energies, ils se poseront de nombreuses questions. Vous allez devoir faire preuve de beaucoup de pédagogie et d’astuces pour leur faire croire que vous allez transformer leurs quotidiens et améliorer leur qualité de vie.

Le document de ce soir augure bien mal du budget qui nous sera présenté le mois prochain. Nous ne partageons pas vos orientations budgétaires, nous n’avons pas le même sens des priorités pour notre commune et nos concitoyens. Merci de votre attention.

M. MEI : Il y a eu un appel d’offres en ce qui concerne les transports. A l’unanimité, les élus de Gréasque, comme nous, ont voté pour la proposition qui représentait une économie de 350 000 euros pour notre syndicat, sachant que le cahier des charges du marché était le même pour tous. Sachez que la mise en route est toujours difficile, surtout que nous avons redéfini un nouveau réseau avec des fréquences plus importantes et de nouveaux services. Nous avons également repris tout le personnel, soit quinze chauffeurs, avec les avantages contractuels qu’ils avaient auparavant. Nous avons même été au-delà.

Si aujourd’hui nous avions voté pour l’autre proposition, soit 350 000 euros de plus, qu’est-ce que vous diriez, d’autant que nous avions obtenu toutes les garanties du nouveau prestataire qu’il était en pleine capacité de réaliser le marché dans les conditions prescrites ? J’imagine Monsieur Amic en particulier, avec sa grosse voix, s’exprimer là-dessus !

Il va y avoir une diminution des coûts qui va favoriser l’utilisation des bus. Attendez un peu que les choses se mettent en place... Je mets donc au vote le débat d’orientation budgétaire.

M. PARLANI : Je voudrais rajouter quelque chose à propos du débat sur la sécurité : est-ce que vous pensez vraiment que si l’on doublait les effectifs de la police municipale, cela résoudrait le problème de la sécurité ? C’est faux ! A l’heure actuelle, la sécurité, c’est une affaire d’Etat. C’est une fonction régalienne de l’État. Au plus on augmentera le nombre des policiers municipaux, au plus l’Etat se désengagera jusqu’à ce que le maire devienne un shérif.

M. AMIC : La Police Municipale, elle dépend de qui ! De nous ou de l’Etat !

M. PARLANI : De nous. Quand j’entends "je ne suis pas en sécurité à Gardanne"... Franchement, je n’ai pas peur de sortir à trois heures du matin. Je suis policier à Marseille et c’est tout à fait autre chose, comme sur Marignane, Vitrolles...

M. MEI : Monsieur Parlani est agent de police à Marseille et nous pouvons croire un petit peu son intervention.

M. AMIC : Il est surtout dans votre majorité.

VOTE
UNANIMITÉ