Social

Menaces sur le service public Loïc Taniou

Publié le

Perte de pouvoir d’achat, salaires, retraites, suppressions de postes, fermeture de services publics de proximité... De plus en plus de menaces pèsent sur le service public, c’est pour cela que de nombreux fonctionnaires ont manifesté le 8 février.

À l’appel des syndicats de la fonction publique, entre 15 000 et 20 000 fonctionnaires ont défilé à Marseille, le 8 février pour défendre les conditions de travail et d’exercice du service public. À l’origine de cette journée d’action, six fédérations syndicales de fonctionnaires –CGT, FO, CFDT, FSU, Solidaires et l’UNSA – représentant 80% des agents, qui ont préféré plusieurs défilés régionaux ou départementaux plutôt qu’une grande manifestation nationale.

Au-delà des revendications liées au statut des fonctionnaires, c’est la défense et l’amélioration des services publics, notamment de proximité, qui étaient au coeur des revendications. En effet, certains sont en danger, car la tendance actuelle est de privilégier la rentabilité économique au détriment de la qualité du service rendu aux personnes.

« Il s’agit d’une évolution, dénonce Jean-Luc Botella, Secrétaire général du syndicat CGT Poste 13, où des services comme ceux de la Poste s’efforcent de devenir plus rentables pour s’adapter à une directive européenne de mise en concurrence. »

Ainsi, le bureau de poste de Biver voit ses heures d’ouverture diminuer avec une fermeture le mercredi après-midi. « Ce qui rend l’accessibilité aux guichets moins aisée, souligne Jean-Luc Botella, avec à terme un risque de fermeture de bureaux comme à Ventrabren ou Meyrargues, le public étant obligé de se déplacer vers des bureaux centraux. Un éloignement géographique qui devient préjudiciable. »

Moins de proximité, plus de rentabilité

On retrouve la même démarche à EDF avec des risques de fermeture de certaines agences comme celle de Gardanne. Les arguments avancés par les responsables du centre régional d’EDF reposent essentiellement sur des statistiques de fréquentation et le constat du développement des liaisons téléphoniques (le fameux 0800) et d’Internet.

Si la fermeture se confirme, en cas de problème sur une facture ou de besoin d’un renseignement, il faudra se rendre à Aix. Ces mesures augmenteront les difficultés des populations les plus démunies ou fragiles qui ne maîtrisent pas le recours aux techniques de communication modernes ou qui n’en disposent pas. Bon nombre d’usagers se tourneront, sans nul doute, vers les services sociaux des communes qui sont déjà surchargés.

« Il faut rester vigilants car depuis quelques-temps, on assiste sur notre commune et bien d’autres à la disparition de services publics sociaux, alerte Georges Felouzis, directeur du CCAS. Par exemple, la Cram qui aide à instruire les démarches de retraites va déplacer ses permanences à Aix, à partir de cet été. »

D’un autre côté, une réunion entre la maire et le directeur de la Caf s’est tenue pour aider cette dernière à trouver de nombreux locaux et maintenir ses permanences (RMI ; allocation logement, prestaitions familiales...) car le maire souhaite tout mettre en oeuvre pour que la Caf maintienne sa présence sur la ville.