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16 mars 2013 : les assises de la vie associative
« LA RÉNOVATION DES ÉCOLES et la construction de la crèche à Biver, la rénovation du Cours... tout ce qu’on fait se fait dans la concertation, explique le Maire Roger Meï. Ça nous permet de profiter de ce que les gens ont à dire, et diminuer les chances d’échec. La Maison des association est faite pour les Gardannais ? Alors elle doit se discuter avec eux. »
Ébauchée lors des premières assises de 2011, la Maison de la vie associative hisse aujourd’hui la grand voile, avec un début des travaux prévu en 2014. A la grande fierté de Guy Porcedo, élu aux Associations, qui précise, en faisant allusion au temps de gestation du projet : « que les points de vue s’exposent permet d’être plus efficaces, de ne rien oublier. Imaginez, vu la situation des communes aujourd’hui, que nous oubliions quelque chose d’important... c’est une question de respect de l’argent public. On ne fait pas un projet pour s’apercevoir cinq ans après qu’il faut le modifier, on n’a pas les moyens pour ça. Et puis en voulant aller plus vite que la musique, on passe à côté de choses importantes, on passe à côté de la part d’intelligence, de compétence, d’imagination que les gens peuvent apporter. Et ça, personne ne peut s’en passer ! »
SI LE PROJET A ÉTÉ MÛRI au départ par des groupes d’élus, il a donc très tôt associé les premiers concernés, président(e)s d’association et bénévoles, qui ont travaillé ensemble au gré de quatre réunions, jusqu’à ces Assises 2013, largement consacrées au “brainstorming,” aux échanges d’idées. « Il faut des salles de réunion de tailles différentes, car nous n’avons pas tous les mêmes besoins. Ce serait bien d’avoir un tableau d’affichage numérique, et un espace détente, » livraient les porte-parole des groupes de travail en fin de journée. Ou encore : « Il faudrait une salle pour des photocopieuses. Et des boîtes aux lettres. Et puis est-ce que la salle polyvalente pourra être cloisonnée pour des usages multiples en même temps ? »
Médusé, Mauro Veneziano, l’architecte retenu, venu présenter ses premiers plans et esquisses, n’en a pas perdu une miette. Et livrera plus tard, en aparté : « Je l’admets, nous n’avons pas l’habitude de travailler comme cela avec d’autres maîtres d’ouvrage publics qui préfèrent exclure les utilisateurs de la réflexion en mettant tout entre les mains de programmistes souvent peu pragmatiques. » Séduit et très à l’écoute, Mauro Veneziano assurait faire son maximum pour prendre en compte les remarques des associations, tout en prévenant d’emblée que certaines demandes seraient difficilement réalisables : « 200 à 250 boîtes aux lettres, ça prendrait une place inimaginable ! »
Guy Porcedo explique encore : « Les associations ont fait la demande d’un lieu ouvert, visible, qui marque symboliquement la force de la vie associative dans la ville. Et il devait être susceptible d’évoluer. Car a lieu figé, vie associative figée... Nous l’avons donc imaginé comme susceptible de s’étendre, de bouger en même temps que la ville. On ne s’est rien interdit. »
Ainsi, la Maison sera accolée à La Halle, et sa salle polyvalente (de 170 m2 environ) sera dans La Halle, afin d’optimiser le bâtiment existant et l’accessibilité. Elle intégrera une demi-douzaine de bureaux, un espace formation (élément fort du projet), au rez de chaussée d’un bâtiment qui accueillera à son étage le service Culture et Vie associative municipal. Un mariage de bon sens, scellé par une démarche BDM ou Bâtiment durable méditerranéen. Un label de construction verte spécifique à la région, élaboré par les professionnels du bâtiment depuis 2009 avec le soutien financier de la région Paca et de l’Europe.
La future Maison des assos pourra prétendre au grade “argent” sur une échelle qui en compte trois, bronze- argent-or, et dont les résultats sont mesurés jusqu’à deux ans après la construction. La construction se montera à 1,2 million d’euros environ, dont 300000 pour la reprise de la façade de La Halle.
ENFIN, IL EST BON DE NOTER que ni les élus, ni les associatifs n’ont voulu d’un lieu “dortoir,” où certaines grosses associations auraient leur “box” réservé au détriment de tout renouvellement, comme c’est le cas ailleurs. Les maîtres mots avancés par Guy Porcedo sont la “mutualisation” et le partage : des locaux, des moyens, des savoir-faire... et des formations. La municipalité donnera un coup de pouce avec ses services, mais les associations seront encouragées à travailler ensemble.
« Nous nous sommes appuyés sur toute la diversité qui peut émerger des projets des associations, de leurs pratiques. L’objet a été de travailler avec les assos pour voir comment on pouvait contribuer au développement de la vie locale, en construisant un projet commun sur une trajectoire de long terme. » Une trajectoire qui ne fait apparemment que commencer.