Portrait

Lionel Parrini : « chez moi, l’écriture c’est viscéral » Energies 326 - Carole Nerini

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Lionel Parrini, jeune Gardannais de 35 ans, passionné de lecture, d’écriture et de théâtre, n’oublie pas que c’est ici, à Gardanne, qu’il a puisé toute son énergie pour vivre aujourd’hui sa passion.

Après des années d’écriture, d’interprétation de ses textes sur scène par des comédiens, l’animation d’ateliers d’écriture, Lionel Parrini ne cache pas son émotion lorsqu’il se produit sur la scène gardannaise, devant un public qu’il connaît bien. C’était le 3 octobre dernier, lors de Mines d’artistes, une soirée cabaret organisée par la Ville pour promouvoir les artistes locaux. Ce soir-là, Lionel a réalisé une partie de son rêve, celui de pouvoir s’exprimer publiquement dans la commune qui a fait naître cette passion pour l’écriture et dont il est si fier...

« C’est ici que j’ai fait toute ma scolarité, de la maternelle aux écoles du centre, jusqu’au BTS au lycée Fourcade. C’est ici, à la centrale thermique que j’ai eu mon premier emploi, c’est également ici au service culturel de la Ville que j’ai effectué mon service militaire en tant qu’objecteur de conscience. L’option théâtre choisie au lycée a été une révélation, une révélation fortement encouragée. Je me suis mis à écrire des textes, bruts, au fur et à mesure que les personnages évoluaient, j’avais l’impression que c’étaient eux qui me dictaient la suite, c’est un sentiment très profond, très étrange, très fort. J’ai tenu lors de “Mines d’artistes” à m’exprimer sur ma ville avec “Passerelles” dont les deux premières parties ont été écrites spécialement. Je voulais remercier Gardanne de m’avoir ouvert les portes de la culture et celles du théâtre. »

La première pièce qu’a écrit Lionel Du thé, du sucre et quelques orgasmes a été jouée dans un théâtre parisien pendant huit mois en 1997, grâce à une troupe professionnelle que connaissait Marc Pistolesi, comédien gardannais et ami fidèle de Lionel. « Là, j’ai quitté la Centrale difficilement, je suis parti à Paris, c’était insensé, mais je n’avais pas envie d’être sensé à ce moment-là. Quand j’ai vu ma pièce jouée, mes personnages vivants, mon histoire se dérouler, là devant moi, ça a été impressionnant, ce que l’on ressent est inexplicable. Depuis, ce sentiment ne m’a plus quitté. Je peux être capable d’être n’importe où, l’esprit pourtant occupé ailleurs, une phrase me passe par la tête, je l’écris, une histoire naît. Au départ, c’est viscéral, comme un jeu, j’écris tel que cela me vient, puis je reprends les textes, j’adapte. » Au total, Lionel a écrit une dizaine de pièces, dont cinq montées, deux dont les textes ont été édités, une troisième qui le sera dès janvier.

Avant de revenir dans la région, Lionel est resté quelque temps à Paris, menant à bien sa passion pour l’écriture, tout en ayant trouvé du travail. De retour à Marseille, il connaîtra le licenciement économique. Depuis, il a bénéficié d’aides au montage de son projet autour d’ateliers d’écriture, un projet qui se développe petit à petit, qui avance pas à pas et qui plonge Lionel dans un océan de bonheur, en toute simplicité. Vous pouvez retrouver Lionel Parrini, ses écrits, ses projets sur lionelparrini.com.