Service jeunesse

Les petits ateliers de Pâques Loïc Taniou

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De multiples ateliers proposés par le Service jeunesse se sont succédé et sont venus rythmer les vacances de Pâques. Entre pratiques artistiques, rencontres et échanges, la citoyenneté s’est exprimée au fil des ateliers et des projets.

Le plus populaire des ateliers mis en place par le service jeunesse dans le cadre de “Cité motivée” a été celui qui a proposé aux groupes de musique et aux jeunes d’enregistrer quelques chansons sur un CD. Pour cela, un petit studio d’enregistrement a été installé dans l’auditorium de la Médiathèque. Damien, ingénieur du son, assure les enregistrements tandis que Rachid “coache” les chanteurs. Chacun passe ainsi à tour de rôle dans une petite cabine pour chanter sur les différentes instrumentations proposées et trouver un peu d’intimité, dans l’auditorium très fréquenté.

« On a monté un groupe qui s’appelle Ritual Proz’. On écrit nos textes chez nous mais on participe aussi aux ateliers d’écriture aux Logis Notre- Dame, animés par Jamadjah, qui fait partie du groupe les 45 Niggaz. Mes textes parlent de ceux de mon quartier, de l’État, de la France de Sarkozy...  » nous explique Romain, alias Maro, avant de nous raconter sa journée passée à l’Auditorium. « Aujourd’hui, on enregistre nos textes sur une instru (un morceau instrumental) réalisée par Lo, un rappeur du groupe Carpediem de Marseille. Rachid nous aide à placer les textes, respecter les mesures, et Damien, l’ingénieur du son, enregistre. On fait aussi des sons de notre côté. On a installé un petit studio dans une chambre chez Ahmed, avec un micro, un anti-pop et un ordinateur. Mais là, c’est un enregistrement de meilleure qualité. On va plus loin. »

Le morceau enregistré par Ritual Proz, cet après-midi-là, s’appelle “L’armée du savoir”. Il va venir côtoyer une petite dizaine d’autres, réalisés par des groupes constitués ou par des jeunes qui s’essayent à la chanson comme Amel. « C’est la première fois que j’enregistre une chanson. Je l’ai composée à partir de textes que j’ai écrits à l’atelier d’écriture où je vais tous les mercredis après-midi. Nous sommes de plus en plus de filles à y participer. J’aime beaucoup écrire, ça m’aide à l’école, j’ai maintenant une bonne moyenne en français. En rédaction et écriture personnelle, j’ai maintenant des 16 et des 17. Ce trimestre, j’ai 13 de moyenne. Aujourd’hui, on a enregistré une chanson avec deux garçons, Abdhéla et Ahmed, sur une instrumentation calme, plutôt R’n’B » nous raconte Amel, 16 ans, résidente à la vieille-ville, visiblement heureuse de cette aventure.

à la recherche de la ville idéale

Beaucoup de convivialité, de bonne humeur, d’échange, de discussion règnent autour des ateliers proposés comme ceux liés à la pratique des arts plastiques, à la création d’un film vidéo, à la découverte du “slam” mêlant écriture et lecture de textes... Ça vit, ça collabore. C’est aussi ça la citoyenneté. Participer à un projet, être actif, s’impliquer, vivre des moments ensemble, participer à une oeuvre collective...

Durant ces vacances, un groupe de jeunes travaille à partir de l’Espace Bontemps sur un projet de ville idéale en vue d’une participation à un concours et à un forum sur Les jeunes dans la ville, initié par l’Unicef, qui se tiendra à Lyon début Juillet. Pour cela, ils ont imaginé et dessiné ce que pourrait être une ville idéale sur une fresque en couleurs de 4 mètres sur 2, réalisée à partir de grandes affiches. Ils ont écrit une histoire pour présenter les différents espaces qui composent cette ville et imaginer la vie qui va avec : celle d’un enfant qui découvre chez son grandpère dans le grenier une maquette enroulée dans un drap, réalisée par ce dernier qui était architecte.

« Une ville où les habitants résident en périphérie dans des maisons carrées et colorées. Les activités culturelles, commerciales, sportives et cultuelles se pratiquent directement dans le centre, conçu comme un vaste espace public. Une ville sans voiture, avec des petits trains électriques et des tapis roulants pour se déplacer » nous résume Stéphanie, animatrice. « Une lecture du projet sera faite en public avec la fresque qui servira de support. Les architectes de l’Unicef retiendront les meilleures idées proposées lors du concours. »

Une soirée de clôture au Hang’art

La fin des ateliers et des vacances a été marquée par une soirée au Hang’art, le vendredi 28 avril. Chacun a présenté ses réalisations. On a ainsi pu regarder un film vidéo retraçant la vie des ateliers de ces derniers jours. Le public a aussi écouté en avant première le CD réalisé, assisté à des démonstrations des ateliers du Cirque pouce, des lectures de textes poignants issus des ateliers “slam”. Des pratiques culturelles et des engagements collectifs qui vont se poursuivre jusqu’à la mimai avec la suite de cette édition de Cité motivée. Un festival de la citoyenneté qui offre des occasions de partager des expériences, des pratiques culturelles et des manières de vivre pleinement sa ville.