Petite enfance

Les parents à la crèche Bruno Colombari

Publié le

Comme chaque année, le personnel des trois centres multi-accueil collectif a rencontré, en présence du maire Roger Meï et d’Yveline Primo première adjointe, les parents pour leur expliquer comment leurs enfants sont accueillis pendant la journée. L’occasion de parler repas, sieste, propreté, autonomie et socialisation.

Ce lundi glacé d’octobre, la Farandole est restée ouverte plus tard que d’habitude. A vingt heures, il y a encore beaucoup de monde derrière les baies vitrées qui donnent sur l’avenue Léo-Lagrange : le personnel du multi-accueil, des parents, mais pas d’enfants. Ce soir-là, pour la troisième fois en une semaine, le maire Roger Meï, Yveline Primo (première adjointe, en charge de la petite enfance) et Bernadette Crest (responsable du service municipal petite enfance) ont invité les parents à venir à la rencontre du personnel qui, cinq jours par semaine, s’occupe de leurs chers petits.

Et il y en a, des “zérotrois ans” dans ce que l’on appelait il n’y a pas si longtemps des crèches : 103 places disponibles simultanément à Fontvenelle (La Souris verte, 26 enfants), à l’avenue Léo-Lagrange (La Farandole, 39 enfants), aux Côteaux de Veline (Veline en comptines, 24 enfants) et chez les assistantes maternelles du multi-accueil familial (14 enfants). Au total, cela représente 160 familles inscrites au service petite enfance. A quoi il faut ajouter la centaine d’assistantes maternelles agréées sur la commune, une partie d’entreelles étant regroupées dans l’association A petits pas.

Dans la salle du conseil de la mairie, la directrice de la Souris Verte, Michèle Esline, présente à la trentaine de parents présents les projets de l’année, notamment la fabrication d’un petit train en carton à l’occasion de la semaine des droits de l’enfant : neuf wagons, neuf droits. « A la Souris Verte, nous en avons choisis trois : le droit de s’exprimer, le droit de se reposer, le droit d’être rassuré. Un illustrateur de livres pour enfants, Jean-Michel Zurletti, vient régulièrement pour nous aider à le réaliser. » Aux parents, la directrice explique : « c’est difficile d’abor der avec vous au quotidien ce que votre enfant a fait pendant la journée, à quoi il a joué, ce qu’il a découvert. C’est pourquoi ces temps de rencontre sont importants, pour nous comme pour vous. » Les éducatrices jeunes enfants, les auxiliaires de puériculture, les puéricultrices, les agents d’animation et les assistantes maternelles sont là, se présentent et répondent à toutes les questions, par petits groupes. L’accent est mis tout particulièrement sur le jeu, car, comme le dit un panneau décoré de photos, l’enfant ne joue pas pour apprendre, mais il apprend en jouant.

Diversifier les menus

Un des soucis récurrents des parents quand ils arrivent en fin d’après-midi, c’est de savoir si leur enfant a bien mangé. C’est pourquoi, lors de la deuxième rencontre avec le personnel deVeline en comptines, la diététicienne Christèle Gouin, du service municipal de la restauration est venue donner quelques explications : « nous avons fait le choix de préparer les repas sur place, ce qui permet de réagir plus vite en cas d’allergies ou d’intolérances alimentaires. Nous utilisons le plus possible de produits frais, en variant les menus. On va leur faire découvrir des choses qu’ils ne connaissent pas. C’est important, parce qu’on constate que plus les enfants grandissent, moins bien ils mangent. »

Dans la salle, la maman de Justine se dit parfois « surprise du contenu des menus. D’ailleurs, je les garde toujours sur moi pour savoir ce que ma fille a mangé à midi. » Ivelyne Bourderioux, directrice de Veline en Comptines, affirme qu’en raison de la petite taille de la structure, « les parents se connaissent, ils connaissent les autres enfants et le personnel, c’est une ambiance familiale. On retrouve ça avec le voisinage, d’ailleurs. Il y a des mamies au balcon ou assises sur le petit muret quand il fait beau, et les enfants apprennent à leur dire bonjour. »

L’importance du jeu

La Farandole est la plus ancienne des crèches de Gardanne. La plus grande aussi, avec ses trois sections et sa quarantaine d’enfants accueillis chaque jour. Après une vidéo montrant une journée type rythmée par l’accueil, les jeux, les repas, les activités d’éveil et la sieste, les parents se répartissent dans les différents espaces pour découvrir de près le cadre de vie de leur enfant. Dans la section des 15-25 (mois) sont exposés des instruments de musique, de l’argile, des gommettes, du matériel de coloriage et un bac de manipulation contenant du riz soufflé, et un drôle de jouet en plastique qui ressemble à un saladier et qu’on peut indifféremment se mettre sur la tête ou s’assoir dedans. En voilà, des idées de cadeaux pour Noël !

Mais très vite, on repasse aux choses sérieuses : « la propreté, ça commence à quel âge ? » Pour Nicole Collin, la directrice de la Farandole, la découverte doit être ludique, sans contrainte, au risque de compliquer l’apprentissage. « Il faut entendre ce que disent les parents, explique- t-elle, les sécuriser. Les méthodes d’accompagnement des enfants ont beaucoup changé, la demande est différente, ça nécessite de s’adapter. »

L’inscription d’un enfant en multi-accueil peut se faire à partir du troisième mois de grossesse au service petite enfance (17, rue Borély, 04 42 65 77 30). Une liste d’attente est alors constituée, et dès qu’une place se libère sur une des trois structures, celle-ci est proposée aux parents qui peuvent l’accepter ou non. Il n’y a pas de secto - risation par quartiers. La liste des assistantes maternelles agréées fournie par le Conseil général est disponible au service petite enfance.

Yveline Primo* : “l’accueil collectif est porteur de socialisation”

Quelles contraintes font peser les fermetures de classes en maternelle sur la Ville ?

C’est l’exemple-type du transfert de charges de l’Éducation nationale vers les collectivités locales. Des enfants de deux ans et demi n’ont pu entrer en maternelle, il y a donc une demande plus forte des parents. Gérer une crèche coûte cher à la collectivité. De plus, le nombre de naissances est passé de 204 en 2004 à 287 en 2006, ce qui aura des conséquences sur les effectifs scolaires très bientôt.

Les modes de garde des tout-petits ont-ils changé ces dernières années ?

Oui. On constate que dans les centres multi- accueil, il y a une forte demande de garde tous les jours de la semaine, même si on garde des créneaux pour de l’accueil à temps partiel, ce qui se faisait en halte-garderie auparavant. Et le modèle ancien où les grands-parents gardaient leurs petitsenfants disparaît petit à petit : ils sont moins disponibles, souvent encore actifs et n’habitent pas forcément à proximité. L’accueil collectif est porteur d’ouverture et de socialisation pour les enfants, entre la maison et l’école.

* Yveline Primo est première adjointe, chargée de la petite enfance.