Fête de la science

Les entreprises présentent leur savoir-faire Energies 364 - Carole Nerini

Publié le

La Fête de la science avait pour thème cette année “La chimie dans tous ses états.” Les industries gardannaises E.on, Surschiste, Durance granulats, EVD et Rio Tinto en ont profité pour présenter leur savoir-faire aux visiteurs. Une occasion unique de comprendre notre environnement industriel.

Une centrale thermique à la pointe, la production d’électricité grâce à des procédés innovants, de la vapeur qui sort de grandes cheminées... Mais encore ? Le monde industriel qui nous entoure finit par faire partie du paysage. La fête de la science a constitué une occasion pour certaines entreprises d’expliquer leur procédés de fabrication ou de production.

Ainsi en est-il pour le personnel d’E.On (gestionnaire de la centrale) présent à l’école des Mines durant cette semaine. « Nous sommes heureux de constater que même les plus jeunes s’intéressent à leur environnement. Nous avons installé sur le stand un schéma expliquant le fonctionnement de la chaudière à lit fluidisé circulant et nous adaptons les données en fonction du public demandeur d’informations. Ce procédé permet notamment de réduire considérablement les émissions de dioxyde de soufre. »

Les efforts mis en place pour limiter et mesurer les émissions de poussières, le traitement de l’eau et celui des cendres ont été au coeur du débat. Il y a deux ans ces cendres étaient encore jetées, mais grâce à une étroite collaboration avec Surschiste (filiale de la Snet) et Durance granulats, ces dernières sont désormais récupérées et valorisées pour être utilisées comme liant routier.

Philippe Joffre, Directeur commercial de Durance Granulats a expliqué le principe aux visiteurs. « Les cendres récupérées à la centrale thermique servent à la composition d’un nouveau liant routier que l’on a baptisé gardalithe. Réemployer ces cendres améliorent le comportement mécanique des sables et des sol argileux. Ce produit fini sert de base ou de couche de fond pour les routes. C’est une importante innovation. A ce jour, ce sont 90 000 tonnes de grave traitées qui ont déjà été utilisées. Ce liant a la capacité de s’adapter à des sols que d’autres liants n’arrivent pas à traiter.  » Sur le stand, les matières sous différentes formes sont exposées pour une meilleure compréhension.

A l’entrée du village des sciences, le personnel de l’usine d’Alumine Rio Tinto a installé une belle exposition de photographies de l’usine et procède aux nombreuses inscriptions pour visiter l’usine. Dans une salle équipée, les personnes intéressées ont assisté tout au long de la journée du samedi à une projection détaillée expliquant les procédés de fabrication de son activité d’alumines de spécialités.

Non le site de Gardanne ne fabrique pas d’aluminium, mais que commercialise-t-il ? La fête de la science a offert l’occasion quasi unique à plusieurs centaines de visiteurs de mieux connaître l’activité de cette usine, construite dans la ville en 1892. La bauxite, qui arrive de Guinée jusqu’à Fos est ensuite acheminée vers Gardanne. Pour produire 2 tonnes d’alumine, 4 tonnes de bauxite sont utilisées. Cette alumine produite sert notamment en chimie pour des produits pharmaceutiques, elle permet de fabriquer des réfractaires, des céramiques, des abrasifs, des verres spéciaux...

Numéro un sur le marché des alumines de spécialité en Europe, l’usine de Gardanne compte 450 employés, fait travailler 250 sous-traitants, 764 fournisseurs dont 25% dans les Bouches-du-Rhône. De lourds investissements ont été effectués en matière d’environnement pour des filtres presse, d’autres sont prévus et dès 2015, Rio Tinto cessera ses rejets en mer avec un investissement d’une trentaine de millions d’euros. Dans la journée, près de 400 personnes ont participé à une visite guidée de l’usine en bus. La veille, cinq classes de collégiens et lycéens ont également découvert l’usine.

La société EVD (Extraits végétaux et dérivés) issue des sociétés Ricqlès, Car et Zan, est installée sur la commune depuis 1977. Durant la fête de la science, son personnel a tenu un atelier visité par de nombreuses classes mais aussi par un bon nombre d’adultes curieux. A partir de racines de réglisse extraites à l’eau sont fabriqués des sucs de réglisse en poudre, en blocs, sous la forme semi-liquide et des dérivés pour l’industrie du tabac, l’industrie alimentaire (confiserie, âromes, boissons), l’industrie pharmaceutique et l’industrie cosmétique.

En 2010, elle employait 39 personnes qui ont contribué à la fabrication de 3 063 tonnes d’extraits et 25 tonnes de dérivés. Présentée sous ses différentes formes sur le stand, la réglisse a occasionné bien des grimaces, évidemment, la différence est grande entre le produit brut de base et ce qu’ils ont plus l’habitude de trouver dans le commerce ! C’est en tout cas avec passion que les employés ont expliqué les procédés de fabrication aux visiteurs.

La Régie municipale de l’eau et de l’assainissement a également participé à cette manifestation. Avec ses 5 000 abonnés, ses 150 kilomètres de réseaux, ses procédés de traitement et sa station de potabilisation à la pointe, elle a trouvé toute sa place au sein de la fête de la science. Comme l’a souligné Sylvain Foucheyrand, Directeur de cette Régie, « nous organisons des visites tout au long de l’année, six classes du primaire au lycée s’y sont inscrites dans le cadre de la fête de la science. Nous nous sommes rendus à l’usine de production d’eau potable des Ballons puis à la station de traitement à Gardanne. Suite à cette semaine, d’autres professeurs nous ont contactés, souhaitant à leur tour emmener leurs classes sur ces sites. »

La présence de ces entreprises venues à la rencontre du public est une grande première dans le programme de la fête de la science. Elles y auront trouvé toute leur place.