Economie

Les entreprises gardannaises créent de l'emploi Stéphane Conty

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En ce début d’année 2005 Gardanne compte trente-six entreprises et plusieurs dizaines d’emplois de plus qu’au début 2004. Dans un contexte régional où la pénurie de terrains disponibles pour du développement économique est plus sensible que jamais, la commune dispose de nombreux atouts pour poursuivre dans cette voie.

En ce début d’année, l’heure est aux bilans et à l’analyse des résultats de l’année 2004 pour les créations d’entreprises sur la commune et l’évolution de l’emploi. Pour Philippe Pintore, élu au développement économique, « les résultats sont globalement positifs notamment grâce au réseau dense de PME/PMI qui représentent 92 % des 1 096 entreprises de la commune. En 2004 ce sont 197 emplois qui ont été créés sur la zone Avon et son extension. Sur la zone d’activité de Bompertuis qui accueille déjà 27 entreprises pour 301 emplois, il y a 4 entreprises qui sont en cours d’installation et qui devraient se traduire par environ 25 emplois supplémentaires. Même si les statistiques fournies par le service public de l’emploi sont quelquefois à prendre avec la plus grande des précautions compte tenu des calculs à géométrie variable, il semble quand même que malgré un contexte national plus que difficile, la ville enregistre une baisse significative du nombre de demandeurs d’emploi. »

En effet, ils sont 500 de moins à Gardanne entre 1999 et 2004 (sources Insee/ANPE). Et cette dynamique semble bien partie pour se poursuivre en 2005 puisqu’il y a déjà des projets en cours de réalisation. Comme l’explique Nadège Lacombe directrice du service développement économique de la ville, « 20 permis de construire pour des créations d’entreprises sont en cours de traitement, avec bien entendu des emplois à la clé. 2005 doit aussi voir l’ouverture d’un Bricomarché à côté de l’Intermarché de Bompertuis, un magasin qui emploiera quand même 30 personnes. Il faut noter également que l’implantation de certaines structures sur la commune est fortement génératrice d’emplois, comme “La Maison” qui compte aujourd’hui 75 salariés. De même les projets en cours tels que La Chrysalide, la résidence sociale ou le foyer d’accueil d’urgence vont apporter leur lot de créations d’emplois. Enfin, la Maison de retraite qui sera inaugurée au printemps représente 42 emplois sans compter les emplois induits qu’elle va inévitablement entraîner. »

Un bilan plus qu’honorable si l’on considère que le taux de chômage ne cesse d’augmenter à l’échelle nationale, mais qui pour Philippe Pintore « est toutefois teinté de quelques inquiétudes concernant les projets industriels de deux des entreprises phare de la commune à savoir Pechiney qui a été rachetée par le canadien Alcan et la centrale thermique autrefois propriété de la Société Nationale d’Électricité et de Thermie (SNET) passée dans le giron de la société espagnole Endesa. » Bref, deux poids lourds de l’industrie française qui passent sous le contrôle de sociétés étrangères généralement plus soucieuses de rentabilité pour leurs actionnaires que de développement de l’emploi local.

Des entreprises dynamiques et innovantes

Les projets de créations d’entreprises ne sont pas en reste, avec de jeunes entrepreneurs dynamiques. Ainsi, Marc Valverde actuellement en rapport avec la plate-forme d’initiative local PACI (lire ci-contre Une aide à la création d’entreprise) nous expose son projet : « je travaille à Décathlon depuis une quinzaine d’années, et depuis 3 ans je suis responsable du service client. Il se trouve que Décathlon soustraite les livraisons-installations à domicile à de petites structures souvent mal adaptées pour cette activité. Partant de ce constat je me suis dit qu’il y avait une carte à jouer dans ce créneau, en insistant bien sur la fiabilité et la qualité du service. J’ai donc décidé de créer ma propre société “Logistiservices Valverde”. Pour cela j’ai contacté le service développement économique de la ville qui m’a aidé à trouver des locaux sur Gardanne et qui m’a orienté vers la PACI pour le montage du dossier et pour l’obtention de fonds dans des conditions avantageuses. C’est plus compliqué que ce que l’on pourrait penser au premier abord, mais c’est une fantastique expérience, surtout que je bénéficie de l’appuie de toute ma famille. »

Des atouts à faire valoir pour l’avenir

Notre département connaît une demande foncière pour l’implantation d’entreprises supérieure à l’offre disponible. Pour Philippe Pintore, « Gardanne, grâce notamment à une gestion foncière raisonnée et maîtrisée de longue date, dispose aujourd’hui de nombreux atouts pour tirer son épingle du jeu dans le domaine du développement économique. Avec l’acquisition des puits Yvon-Morandat et Z, nous disposons respectivement de 14 et 3,5 ha qui peuvent être tout ou partie dédiés à l’économie. Évidemment, de par leur nature même, ces structures ne peuvent pas êtres vendues et utilisées en l’état et demandent un certain nombre de travaux et autorisations pour être exploitables dans un cadre légal, et cela prend du temps. Nous profitons des délais de sécurisation et de mise aux normes pour réaliser une étude sur les possibilités d’aménagement et de valorisation du site. Quand nous aurons les autorisations nécessaires pour pouvoir l’exploiter, nous pourrons partir sur des bases solides établies à partir de préconisations fiables. Qui plus est, même si la ZAC (Zone d’Activités Concertées) Jean de Bouc a rencontré des difficultés de financement suite à une réaffectation de certains crédits des pouvoirs publics au profit de l’École de microélectronique, les 35 ha initialement prévus pour ce projet gardent leur vocation économique. »

Philippe Pintore* : “privilégier les entreprises créatrices d’emplois”

Quels sont vos projets pour l’aménagement de la zone Jean de Bouc ?
Nous avons sorti ce périmètre du statut de ZAC lors du conseil municipal du 3 février 2005. Nous redémarrons sur un projet en deux temps, avec en premier lieu une simple modification du Plan d’Occupation des Sols (POS) et l’aménagement d’un première tranche de 10 ha. Un cabinet d’étude va travailler sur la présentation d’un projet d’aménagement. Les 25 ha restant qui seront bien évidemment dédiés à de l’activité économique vont être intégrés au Plan Local d’Urbanisme qui est en cours d’élaboration.

Quel type d’entreprises souhaitez-vous y accueillir ?
Créer une zone dédiée à de l’activité économique est une première étape capitale, mais encore faut-il que les entreprises qui s’y implantent soient génératrices d’emplois. Il n’est pas question d’aménager un site pour accueillir des entreprises de type logistique qui occupent des surfaces conséquentes pour ne créer que très peu d’emplois et qui de surcroît engendrent des nuisances en termes de circulation de poids lourds et tous les désagréments que cela entraîne. Il est donc probable que la ville s’occupera de la commercialisation afin d’apprécier au mieux le type d’entreprises qui viendront s’y installer.

* Élu au développement économique et à l’agriculture


Une aide à la création d’entreprise

En 2001 la commune de Gardanne a adhéré à la plate-forme d’initiative locale (PFIL) Pays d’Aubagne - La Ciotat Initiative (PACI) afin d’aider les créateurs ou repreneurs d’entreprises à s’installer sur son territoire.

Frédéric Valverde, vous êtes animateur et collaborateur de direction. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la PACI ?
Nous intervenons à toutes les étapes du projet, avec en amont des conseils, une aide technique à l’élaboration et une expertise de viabilité. Nous apportons également une aide financière à travers un prêt d’honneur à 0 %, des garanties bancaires ou l’obtention de prêts à la création d’entreprises. Enfin, en aval nous assurons un suivi et un accompagnement de l’entreprise. Notre force est de bien connaître les différents acteurs du monde économique et institutionnel de notre territoire d’intervention. Nous pouvons ainsi les mobiliser autour de projets concrets de création ou reprise d’entreprises génératrices d’emplois. Pour l’heure nous opérons sur 16 communes, soit un territoire allant de Gardanne à La Ciotat, avec en projet une extension vers l’Ouest toulonnais. En ce qui concerne Gardanne nous souhaitons développer notre partenariat avec les acteurs locaux tels que chefs d’entreprises, organismes bancaires, experts comptables.

Virginie Helie, animatrice en charge du suivi, pouvez-vous nous décrire le parcours du créateur-repreneur qui vous sollicite ?
La personne nous contacte par téléphone et nous explique succinctement son projet. Si celui-ci correspond à notre cadre d’intervention nous lui proposons un rendez-vous avec un animateur d’accueil. Lors de cette première rencontre il présente son projet plus en détail et nous lui remettons un dossier à remplir. Éventuellement nous le mettons aussi en relation avec un expert-comptable ou avec tout autre organisme susceptible de lui apporter une aide. Une fois le dossier complet, le demandeur passe devant un comité technique composé d’experts-comptables, de banquiers, de représentants institutionnels (services économiques, ANPE...) auquel il expose son projet. Si le comité technique juge le projet viable, le candidat passe ensuite devant un comité d’agrément composé de chefs d’entreprises et qui décide de l’accord du prêt et les modalités de sa mise en œuvre. Pendant toute la durée du prêt nous assurons un suivi des entreprises avec des ateliers collectifs tous les deux mois où des experts interviennent sur des thèmes tels que le bilan ou la trésorerie. Tous les mois j’assure aussi avec des experts-comptables des ateliers de gestion. Enfin, tous les trimestres nous rencontrons individuellement les chefs d’entreprises pour faire le point.