Solidarité

Les Gardannais se mobilisent pour la paix Carole Nerini

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Huit heures avant que ne commence une nouvelle guerre contre l’Irak, les Gardannais ont réaffirmé leur volonté de promouvoir la paix par le biais d’un rassemblement public. Le soir-même du 20 mars, la Ville a adhéré à l’Association des communes pour la Paix.

L’histoire retiendra que l’offensive américaine sur l’Irak a commencé le jeudi 20 mars, à 3h50 heure française. A Gardanne, on se souviendra qu’une des toutes dernières manifestations pour la paix aura eu lieu ici, le mercredi 19 mars à 19h. Sur la place Dulcie-September (cette militante de l’ANC assassinée par un commando pro-apartheid), une centaine de personnes se sont rassemblées à la tombée du jour, à l’appel d’un collectif d’associations (syndicats, CIQ, anciens combattants entre autres) et de la Ville. Gilbert Bagnis, représentant local de la FNACA, avait été désigné pour lire l’appel commun : " Nous, habitants et habitantes de Gardanne, de sensibilités, d’origines, de convictions différentes rappelons notre attachement à la paix. Notre commune, comme les 36 000 autres communes de France porte sur son monument aux morts la liste de ceux qui sont tombés lors des précédents conflits. Nous savons le prix d’une guerre, en souffrances, en vies humaines, en destructions. Alors que se prépare une guerre qui est réprouvée massivement par les peuples du monde, nous tenons à faire entendre notre voix, si modeste soit-elle, pour dire : Non à la guerre, oui à la paix et à l’amitié entre les peuples ! Nous nous engageons à œuvrer pour faire de notre ville une ville de paix. "

Après le discours, écouté dans un silence total et ponctué d’applaudissements nourris, trois enfants de Gardanne ont lâché une grappe de ballons blancs, emportant dans le ciel une colombe bleue. Dans la foule, les conversations reprenaient, avec un mélange d’inquiétude et de détermination : " Jusqu’au bout, je pensais qu’on éviterait la guerre, mais là je crois qu’ils vont y aller, " avançait une femme. Du côté des militants, on se préparait déjà pour d’autres mobilisations : " le jour de la déclaration de guerre, on manifestera devant le consulat des États-Unis à Marseille, " expliquait un adhérent d’Attac.

De son côté, la paroisse avait inclus à sa soirée de Carême du 13 mars un temps de prière pour la paix. Pour le CCFD et le Secours Catholique, coorganisateurs de la soirée, c’était l’occasion de revenir sur des initiatives pacifiques. " Nous mobilisons la communauté chrétienne pour qu’elle participe aux manifestations pour la paix et qu’elle signe des pétitions, " affirme Christine Verilhac, du CCFD. notamment en Israël : " nous organisons un dialogue intercommunautaire entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre du réseau Caritas, " explique Jacqueline Fache, bénévole au Secours catholique. De même, une campagne est lancée en direction des compagnies pétrolières, minières et gazières qui exploitent des gisements dans les pays en développement, exigeant plus de transparence sur les sommes versées aux États.

Gardanne rejoint 500 villes du monde pour la paix

Fondée il y a 21 ans à l’initiative des ville japonaises de Hirohima et Nagasaki, la Conférence mondiale des Maires pour la paix par la solidarité inter-cités compte désormais 510 villes issues de 103 pays. Hanovre (Allemagne), Manchester (Royaume-Uni), Côme (Italie) ou Volgograd (Russie) font entre autres partie du conseil présidé par le maire d’Hiroshima. Le principe de cette structure est que les collectivités locales ont un rôle important à jouer pour l’émergence de mouvements citoyens et de structures publiques développant la culture de la paix, de la tolérance et de la solidarité. En 1997, des communes françaises ont créé l’Association française des communes, des départements et des régions pour la paix. Elle travaille étroitement avec l’UNESCO. Gardanne vient d’adhérer à cette association par une délibération du Conseil municipal du 20 mars dernier. Elle y rejoint une quarantaine de villes et de départements dont Saint-Denis, Poitiers, Dieppe, Nanterre, Oradour sur Glane, l’Allier ou le Val de Marne.