Provençal

Lei pichoun de l’escolo Elsa-Triolet Energies 351 - Carole Nerini

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En collaboration avec les conseillers pédagogiques de l’Éducation nationale, Annick Rochier, directrice de l’école maternelle Elsa-Triolet et son équipe pédagogique ont mis en place des séances de provençal dans leur classe. Un projet qui a déjà montré son efficacité dans bien des domaines.

Nous serons toujours agréablement surpris de la facilité avec laquelle les tout-petits se familiarisent avec les langues étrangères ou régionales. Impulsé par Giuseppe Innocenti, Inspecteur de l’Éducation nationale, un projet de développement de la langue provençale a été mis en place dans cette école maternelle. « J’ai tout de suite été séduite par ce projet, explique Annick Rochier. J’en ai donc fait part à l’équipe enseignante, les personnes intéressées ont suivi une formation d’une semaine et ont ensuite commencé le travail en provençal dans les classes. Nous prenons les élèves dont les enseignantes n’ont pas souhaité suivre cette formation afin que l’ensemble des enfants de l’école puisse participer à ce projet. » Dans l’école, toute la signalétique est indiquée en provençal, dans les classes, la langue régionale est omniprésente.

Des moyens ont été donnés à l’école afin d’aider les enseignantes comme des supports pour créer des histoires et celle de la galino leur plait particulièrement. Des conseillers pédagogiques sont également très investis dans cette aventure, un soutien important pour l’école. « On ne sait jamais comment les élèves vont réagir lorsqu’on propose des activités inhabituelles, poursuit Annick Rochier. Ils ont très vite adhéré au programme, et les résultats au niveau de la langue se sont rapidement fait ressentir. J’ai entendu des enfants parler en provençal alors qu’ils avaient du mal à prendre la parole par ailleurs. L’intérêt linguistique a fait ses preuves, ce qui nous encourage à poursuivre nos efforts. Dans les classes où les enseignantes ont suivi la formation, c’est un peu au quotidien que l’on pratique le provençal, quand on leur demande de faire quelque chose ou quand on travaille sur la date. Il arrive fréquemment qu’ils nous répondent en provençal, pour eux, c’est aussi un jeu. Pour les autres élèves, nous intervenons environ une heure par semaine. »

Afin que cette initiative ne s’arrête pas brutalement après la maternelle, l’école primaire Château-Pitty prend le relais et des cours de provençal sont également dispensés au collège. Les parents, malgré quelques réticences au départ ont totalement adhéré au programme. « Ils constatent eux aussi les résultats, poursuit Annick Rochier. Même les Atsem s’investissent dans le projet. A la cantine, il n’est pas rare de les entendre parler en provençal avec les élèves. »

Prochainement, l’école Elsa-Triolet sera labellisée Centre d’enseignement continu. Pour l’équipe, c’est une reconnaissance dont elle n’est pas peu fière, et pour cause. Ainsi, chaque élève bénéficiera de trois heures de provençal par semaine. Enfin, un projet commun est mené avec l’école Beausoleil. A la fin de l’année une rencontre entre les élèves sera organisée sur la base d’échanges, de chants, de recettes de cuisine.