Solidarité

Le plan grand froid opérationnel Energies 387 - Carole Nerini

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Début décembre, à l’initiative des élus du Centre communal d’action sociale (CCAS), l’ensemble des partenaires directement concernés par le Plan grand froid se sont réunis en Mairie afin de faire un point sur l’accueil d’urgence en cette période hivernale. Depuis le 5 décembre tout est opérationnel au gymnase de Fontvenelle pour l’accueil des personnes sans logement.

La préparation et la gestion de la période hivernale, qui s’étend du 1er novembre au 31 mars, nécessite une vigilance accrue afin d’apporter des solutions de mise à l’abri pour les personnes concernées. Pour ce faire, un ensemble de partenaires agit, chacun à son niveau, pour les prendre en charge, tout en anticipant les actions en fonction des prévisions météorologiques.

Il y a quelques jours, au cours d’une rencontre qui a réuni les partenaires locaux en mairie, Georges Felouzis, directeur du CCAS, a rappelé les conditions d’hébergement d’urgence de nuit. « Comme chaque année, c’est le gymnase de Fontvenelle qui accueillera les sans-abris. Du lundi au vendredi, le bureau des gardiens du stade est ouvert pour une prise en charge de 20h30 à 21h30, et de 17h à 18h30 le samedi et le dimanche. Endehors de ces horaires, il faudra se présenter à la caserne des pompiers. Je tiens à souligner l’importance du travail réalisé par le personnel du service des Sports qui est sur place, qui organise les nuits tout en restant à l’écoute des personnes qui se présentent. L’an dernier, le gymnase a hébergé sept personnes sur 73 nuitées.  »

Les trois niveaux de mobilisation ressortent d’une décision préfectorale : niveau 1 temps froid, niveau 2 grand froid avec des températures qui restent négatives en journée et qui atteignent - 10 °C la nuit, et le niveau 3 en cas de froid extrême. Le CCAS et la gendarmerie reçoivent un bulletin météo sur trois jours, ce qui permet d’anticiper le travail des différents partenaires sociaux. Des fiches de recensement ont été crées sur la commune dans le but d’avoir bien avant l’hiver, une vision assez précise des sans-abris ou des mal logés.

« Nous avons actuellement connaissance de six personnes qui vivent dehors ou dans leur véhicule, poursuit Maryse Blangero, Adjointe aux affaires sociales. Le personnel du CCAS est en contact avec elles et nous savons où les trouver pour les encourager à utiliser le gymnase. Nous menons à Gardanne un très bon travail de partenariat qui s’améliore d’année en année. Et c’est grâce à cette implication que cela fonctionne. Cependant, la solidarité doit être l’affaire de tous. Je tiens à rappeler que tout citoyen qui repère quelqu’un qui a besoin d’une aide doit en référer aux services sociaux. »

Car même si chacun évolue dans des secteurs différents, les informations se croisent et les difficultés vécues par les habitants ne restent pas sans solutions. Le lieutenant de gendarmerie Christophe Sadler, précise pour sa part que « Les patrouilles de jour comme de nuit ont également la possibilité de repérer les personnes qui dormiraient dehors et de les prendre en charge au sein du dispositif d’urgence mis en place. »

Plus que jamais, les associations caritatives sont sur le pont. Le Secours catholique ouvre sa permanence le mardi et le jeudi de 14h à 16h. « La douche est ouverte deux fois par semaine, explique Christian Leloup, et nous mettons à disposition des kits de toilette. Il est évident que notre rôle va bien au-delà d’un simple accueil pour la toilette. Nous distribuons du linge et prenons en compte les difficultés des personnes qui viennent nous voir. Soit nous avons la possibilité d’y répondre directement, soit nous les orientons vers des associations ou des services qui les aideront. De plus en plus, les gens ont besoin de parler, d’être écouté et nous répondons toujours présent. »

Un rôle qu’ont appris à tenir les bénévoles des Restos du coeur qui ont bien conscience qu’être à l’écoute est devenu un réel besoin. « Nous accueillons cette année 275 familles et les chiffres peuvent encore augmenter, souligne Francis Freyer. Une hausse de 25 % par rapport à l’an dernier. En plus de nos distributions alimentaires et de produits d’hygiène, nous donnons ponctuellement des vêtements grâce à des dons ou des campagnes nationales, comme celle lancée par Burton il y a quelques semaines. »

Face aux besoins ressentis, les bénévoles des Restos tiennent également une permanence d’accueil le vendredi matin pour des familles qui viennent compléter leur dossier ou qui ont simplement envie de parler de leurs difficultés, d’être conseillées. Du côté du Secours populaire, « Nous intervenons sur des situations d’urgence, explique Christelle Cavaleri, sa Présidente. Depuis 7 ou 8 ans, le nombre de personnes que nous recevons et que nous aidons est en constante augmentation. Nous ne fonctionnons pas sur dossier mais étudions le cas de chacun en octroyant des aides ponctuellement, et nous essayons d’éviter qu’ils basculent dans une situation qui pourrait s’avérer plus difficile encore. »

Il y a quelques jours, les bénévoles du Secours populaire, les animatrices du CCAS et les retraités du foyer Nostre Oustau ont organisé un moment festif destiné aux enfants des bénéficiaires, autour d’un goûter “fait maison,” le Père Noël vert a distribué 75 cadeaux qui ont ravi les invités. Mais même sur le terrain de la solidarité, pourtant fortement présent à Gardanne, les menaces pèsent...

En effet, le PEAD (programme européen d’aide aux plus démunis) a été sauvé in extremis en 2012-2013 mais son avenir est plus qu’incertain pour la suite. Si l’Europe décide de supprimer ce programme, les associations qui oeuvrent au quotidien ont elles aussi un avenir bien compromis... Comme le souligne Christelle Cavaleri, « Un collectif rassemblant la Banque alimentaire, la Croix rouge, le Secours populaire et les les Restos du coeur a été créé, dès 2013, tout sera mis en oeuvre pour sensibiliser l’opinion publique sur la situation, en espérant que l’Union européenne revienne sur sa décision d’arrêt du programme en 2014. »

Numéros utiles

Urgences, gestion des places d’accueil en hébergement : 115
Samu : 15
Pompiers : 18 ou 112 à partir d’un portable
Gendarmerie nationale : 17
SPUE (service des procédures urgences enfance) : 04 13 31 93 11
Maison de la solidarité : 04 13 31 77 00
Police municipale : 04 42 58 34 14
Mairie : 04 42 51 79 00
CCAS : 04 42 65 79 10
Accueil de nuit, gymnase de Fontvenelle : 04 42 51 07 66
Restos du coeur : 04 42 51 16 60
Secours catholique : 04 42 65 86 99
Secours populaire : 04 42 51 28 72

En cas d’urgence la nuit, contactez la gendarmerie ou les pompiers. Pour tout signalement du lundi au vendredi, contactez le CCAS.