Logement

Le logement, une préoccupation majeure Energies 371 - Stéphane Conty

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Lors d’une visite du chantier de construction d’un ensemble de 45 appartements locatifs à l’impasse Santa-Barbara, le Maire et Jeannot Menfi ont fait le point sur la situation du logement et les projets à Gardanne.

Avec 22% de logements HLM, ce qui représente 2 071 habitations, Gardanne est l’une des rares communes des Bouches-du- Rhône a être en règle avec la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain). Et elle entend bien poursuivre dans cette voie en partenariat avec les bailleurs sociaux.

Le 9 février dernier, Roger Meï et Jeannot Menfi, Adjoint au maire délégué au logement, étaient impasse Santa-Barbara en compagnie de Marc Tavernier, président du groupe Néolia, pour visiter un logement témoin dans un nouvel ensemble en cours de construction.

Situé au bord de l’avenue Sainte-Victoire, sur la colline du Cativel, ce projet compte trois bâtiments en R+2 de 15 appartements chacun, pour un total de 45 logements du T2 au T4 et de 45 places de stationnement en sous-sol. L’ensemble, d’un coût de 5,6 millions d’euros et qui doit être livré en fin d’année, comprendra douze logements en T2, vingt-quatre en T3 et neuf en T4. Les appartements vont êtres labellisés Qualité Haute Performance énergétique, garantie d’un excellent niveau d’isolation thermique.

Le chauffage sera assuré via un système individuel au gaz avec chaudière à condensation et micro accumulation. Les logements en rez-de-chaussée disposeront d’un jardin privatif et tous ceux des étages d’un grand balcon. La propriété sera clôturée, avec portail motorisé coulissant, et bénéficiera d’un aspect paysager travaillé, avec même un bassin de rétention végétalisé. Les loyers prévisionnels vont de 280 € hors charges pour un T2 à 415 € hors charges pour un T3.

Des tarifs que Roger Meï n’a pas manqué de relever lors de la réception qui s’est tenue en mairie suite à la visite. « Vous nous avez montré de belles choses aujourd’hui. Quand on pense que derrière nous dans le centre ancien certains louent des caves pour 500 € par mois ! A Gardanne la mixité sociale existe, et c’est pourquoi nous voulons faire des groupes de taille raisonnable. Il faut gérer son Plan local d’urbanisme pour favoriser la mixité. Vous nous aidez aussi pour la réhabilitation des logements dans le centre-ville, et je vous remercie de cet effort. »

Après la livraison des logements de l’impasse Santa-Barbara en fin d’année, Néolia gérera un parc de 450 logements à Gardanne, comprenant notamment les 99 logements de la résidence étudiants au lycée agricole de Valabre, et 14 logements au Ribassou, au bout de l’impasse Santa-Barbara. Dans ce patrimoine locatif il y a également les logements du patrimoine minier, à Gardanne et Biver, que le groupe a racheté à Charbonnages de France lorsque celui-ci s’est séparé de son patrimoine immobilier, et dont une partie a été revendue par Néolia aux mineurs comme l’a rappelé Roger Meï qui a tenu à « remercier ce bailleur social d’avoir tenu ses engagements par rapport à la vente des logements aux mineurs.  »

En dépit des ces constructions et réhabilitations, le service Habitat de la commune compte actuellement 817 demandes de logements, émanant majoritairement de personnes résidant déjà à Gardanne. Au-delà de la question du manque de logements, c’est le faible taux de rotation à l’intérieur du parc locatif HLM qui pose problème. Si à une époque le passage par le parc locatif social était souvent transitoire avant le passage au locatif privé ou à l’accession à la propriété, c’est de moins en moins le cas.

Une problématique encore plus nette en ce qui concerne les grands logements comme le souligne Jeannot Menfi, Adjoint au maire chargé du logement. « Il se libère de moins en moins de grands logements, T4 et plus, et les programmes futurs en prévoient aussi de moins en moins. La Mairie se bat pour encourager les bailleurs à en produire. Pour les familles nombreuses c’est problématique, surtout que les bailleurs nous disent de plus en plus vouloir destiner les T4 aux familles avec seulement deux enfants. »

Comme la Ville n’a pas de pouvoir de décision en ce qui concerne l’attribution des logements HLM, les relations avec les bailleurs sociaux peuvent être tendues au moment de l’attribution (lire ci-dessous). Avec un foncier devenu rare et cher et des coûts de construction toujours plus élevés, les bailleurs sociaux n’ont pas les moyens de multiplier les programmes de construction.

La Ville se tourne donc aussi vers les programmes immobiliers des investisseurs privés pour lesquels elle demande 30 % de logements qui devront êtres revendus à un bailleur social. Ainsi un programme de soixante logements en collectif dans six bastides est prévu en 2013 rue d’Arménie, avec vingt appartements en locatif conventionné. Sur la même période quatre autres programmes sont prévus à Gardanne, comptant eux aussi des logements conventionnés.

Mais le parc locatif HLM ce n’est pas que des programmes neufs, l’ancien est également concerné. « Dans la vieille-ville la commune continue de solliciter les bailleurs sociaux pour résorber l’habitat indigne en réhabilitant de vieux logements. Toutefois ces projets ont un coût élevé et les opérateurs ne se précipitent pas, surtout que certains connaissent actuellement des problèmes financiers, » souligne Jeannot Menfi qui conclut : « le logement c’est un problème difficile mais on s’y accroche car quand on on parvient à négocier avec les réservataires et les bailleurs pour positionner un de nos demandeurs, on fait le bonheur d’une famille. »

Jeannot Menfi* : « Neuf logements sur quarante-cinq réservés à la Mairie »

Comment se passe l’attribution des logements ?

Pour le programme de 45 logements de Néolia à Santa-Barbara, la Ville dispose seulement de neuf logements, ce qui signifie que pour ces neuf appartements nous pouvons proposer nos dossiers au bailleur à qui reviendra la décision finale. Les 36 logements restants sont réservés au bailleur, aux services de l’État et au 1% logement. En plus maintenant sur la part réservée de l’État, il y a les dossiers prioritaires de la loi Dalo du droit au logement opposable. En définitive nous risquons donc d’avoir des gens qui viennent de l’extérieur alors que nous avons déjà tellement de demandes rien qu’avec les Gardannais »

* Adjoint au logement