« Sucre, miel ou confiture ? » C’est avec un sourire sympathique qu’Annie Gracia, présidente de l’amicale des donneurs de sang bénévoles de Gardanne, accueille, une crêpe à la main, les volontaires, ce mercredi 7 février à la Mairie annexe de Biver, pour la première collecte de l’année. Car créer un climat convivial, les bénévoles de l’association savent faire !
Outre l’annonce des futures collectes et la pose de la signalétique, c’est même l’une des principales missions de cet entité, support de l’EFS (Établissement Français du Sang). Mettre à l’aise les nouveaux-venus, tous comme les fidèles de l’opération, et créer des liens d’amitié restent des impératifs...
Pour le premier rendez-vous de l’année, alors même que les deux médecins et les deux infirmières de l’EFS s’affairaient auprès des volontaires, l’amicale improvisait ainsi sa chandeleur, entre crêpes, buffet sucré-salé et jus de fruits. Peut-être l’une des recettes qui font le succès des collectes gardannaises.
Car les locaux sont généreux, quand il s’agit de faire don de leur sang : « nous avons un solide noyau de fidèles et un nombre de nouveaux volontaires en constante progression. Notre commune affiche une des moyennes de dons les plus élevées dans la région. Nous avons même connu une augmentation en 2006, par rapport à l’année précédente, alors que nous avons organisé une collecte de moins qu’en 2005, » avance Jacques Brangier, trésorier de l’amicale.
Ce que l’opération du 7 février dernier a tout naturellement confirmé : 80 volontaires, 71 donneurs, dont 9 nouveaux venus... Le bilan est nettement positif pour ce dernier, tablant en amont que « si l’on atteignait 50 à 60 donneurs, ce serait déjà une belle moyenne... »
Un faible taux de donneurs en France
Et la région en a bien besoin : au début de l’hiver, dans les hôpitaux marseillais, des opérations ont failli être annulées, faute de stocks disponibles, pour réserver les poches restantes aux seules urgences... Depuis la création de l’Établissement Français du Sang, jamais une telle pénurie, en Provence, n’avait été signalée.
Par ailleurs, il était impossible de compter sur les stocks des régions voisines, elles-mêmes déficitaires, alors qu’elles réservent et fournissent habituellement une poche sur 5 en Paca. La faute, en partie, aux épidémies hivernales, telle la gastroentérite, contre-indiquées avec le don du sang. Ne restait plus qu’une solution, pour l’EFS en Paca : mobiliser âprement ses propres donneurs. Tout s’est peu à peu rétabli...
Une situation en flux-tendu d’autant plus problématique que le nombre de donneurs potentiels, en France, reste infime : seulement 5 à 6% de la population de l’hexagone cultive ce réflexe, et se rend aux collectes de l’EFS. Un faible taux pour diverses sources d’explication : « Certains appréhendent, et ne supportent pas l’idée de se faire prélever du sang, bien sûr, mais ce n’est pas la seule raison. Car n’est pas donneur qui veut : avant 18 ans et après 65, on ne peut être volontaire. Idem lorsqu’on est atteint de maladies lourdes, lorsqu’on a des carences, notamment en fer... »
Pour s’assurer que l’on ne présente pas de contre-indications, tout commence ainsi par un questionnaire de santé, rempli lors d’un entretien mené par un médecin de l’EFS. En aval, suite au prélèvement, le sang est analysé. Si la moindre anomalie est détectée, l’EFS prévient la personne automatiquement...
« Tout cela explique d’ailleurs que le sang ait un coût. En lui-même, il est gratuit. En revanche, la logistique déployée lors des collectes, les médecins et les infirmières collaborant au sein de l’EFS, les laboratoires d’analyse, le matériel, les seringues et les poches à usage unique : tout cela revient forcément un certain prix, » évoque Jacques Brangier.
Recherche O négatif
Toute cette activité s’avère donc très cadrée. En outre, tous les antigènes, en fonction des besoins, ne sont pas forcément les bienvenus : « les stocks en A et en B sont suffisamment importants pour l’instant. En revanche, nous manquons souvent de O, surtout de rhésus négatif, » précise Jacques Brangier. Ce filtrage ne s’opère pas sans bonne raison : « le sang a une durée de vie limitée, puisqu’il se conserve, en tout et pour tout, 40 jours seulement, » explique le docteur Paule Bourgeois, coordinatrice de l’EFS sur le pays d’Aix.
C’est pour cela que l’EFS et l’Amicale des donneurs de sang bénévoles, à Gardanne, échelonnent leurs collectes tout au long de l’année. Prochain rendez- vous, donc : le 4 avril à partir de 15 heures, Mairie annexe de Biver.