Reconversion économique

Le FIBM à Morandat Bruno Colombari

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Installé depuis mai dernier au Pôle d’activités Morandat, le Fonds d’industrialisation des bassins miniers (FIBM) a survécu à la disparition de Charbonnages de France. Sa mission, aider les entreprises industrielles, durera encore deux ans.

Juste en face des bureaux de la Semag (société d’économie mixte qui gère notamment les zones Avon, Bompertuis), pas loin de ceux de NeoWave (jeune entreprise innovante) et du futur hôtel d’entreprises : les nouveaux locaux du FIBM sont installés depuis mai dernier. La mission FIBM, comme il faut désormais l’appeler, compte huit personnes, dont quatre basées à Gardanne, trois à Forbach (Lorraine) et une à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron).

« La Provence, la Lorraine et l’Aveyron sont les trois bassins miniers où la mission FIBM se prolonge jusqu’à la fin de l’année 2010, » explique Philippe Roché, directeur. La mission FIBM subventionne, avec des financements d’État, des entreprises industrielles ou de services à l’industrie qui s’installent ou qui se développent, à condition que des emplois soient créés. La FIBM revendique : « Depuis 1993, huit mille emplois ont été créés dans le bassin minier de Provence grâce au FIBM. Même si tous n’ont pas été pérennisés, c’est un chiffre important. »

De l’étude de marché à la zone d’activités

Depuis un an, trois entreprises gardannaises ont ainsi bénéficié de subventions : NeoWave(clés USB sécurisées), MP Industrie (plasturgie) et ASM (montage de machines industrielles). Auxquelles on peut ajouter deux autres ins tallées au Puits Gérard, entre Biver et Mimet : Spiroflux (transformation de matières plastiques) et Brume de rêve (cosmétiques). 1,5 million d’euros ont ainsi été distribués dans le bassin minier de Provence (6,5 millions d’euros au niveau national).

« Dans le bassin minier, il existe un maillage très important entre le FIBM, le service développement économique de la Ville, Provence Promotion et Pays d’Aix Développement, auxquels on peut ajouter la Drire, la Chambre de commerce, le Conseil régional et le Conseil général. Quand une entreprise s’adresse à une de ces structures pour obtenir un financement, l’information circule. »

Mais le FIBM n’aide pas que les entreprises : il intervient également dans le financement de zones d’activités (1,5 million a été investi dans la reconversion du pôle Morandat), des pépinières d’entreprises (comme à Meyreuil) ou pour des actions collectives (subvention à la Maison de la formation à Biver pour 90 000 €).

« L’intérêt, c’est de pouvoir aider une entreprise sur la durée. On peut verser jusqu’à 40000€ avant même la création d’une société, pour financer les études de marché notamment. Ensuite, on l’aide à s’installer dans une pépinière, puis dans un hôtel d’entreprise comme il en existe au Canet de Meyreuil et bientôt à Morandat, et enfin dans une zone d’activité. »

Une question reste en suspens : une partie des sommes investies à créer des emplois éphémères n’aurait-elle pas été plus utile pour développer l’exploitation et l’utilisation propre du charbon ? En ces temps de crise énergétique cette évaluation reste à faire.