Le vendredi 13 mai, les fondateurs de
MBU fêtaient la création de leur entreprise
en compagnie d’élèves et personnels
de l’école, de Roger Meï, et
des représentants de divers organismes.
Deux ans après sa création, le
CMP héberge donc une première pousse
dans son incubateur. En effet, MBU
travaille sur un concept en parfaite adéquation
avec l’axe de développement
de l’incubateur, qui concerne justement
les produits sécurisés et les applications
sécuritaires.
Michel Fiocchi, responsable de l’incubateur
du CMP Georges-Charpak
nous explique son fonctionnement.
« L’incubateur est une structure qui se
situe au démarrage dans le cycle de
création d’une entreprise. Quelqu’un
a une idée qu’il souhaite développer
pour ensuite créer son entreprise. Dans
le cas du CMP il peut s’agir d’un élève,
d’un chercheur (CMP, FAC, CNRS...),
mais aussi d’un particulier, comme
c’est le cas pour MBU. A partir de là,
le créateur va mûrir son idée, finaliser
la mise au point technique du produit,
étudier les aspects marketing,
développer un business plan (prévisions
financières) et définir la forme
que va prendre sa société (SARL,
EURL...). Sur tous ces points il va pouvoir
bénéficier de l’assistance de l’incubateur.
»
Revitalisation
du bassin minier
« Concernant le CMP, notre intervention
porte principalement sur les aspects
techniques poursuit Michel Fiocchi.
Nous aidons les entreprises à arriver
à la maturité technique du projet. Tout d’abord nous hébergeons l’entreprise
au milieu de chercheurs qui travaillent
dans le domaine de compétences où
elle évolue. Chaque projet est suivi par
un enseignant chercheur qui connaît
bien le monde de l’entreprise et celui
de la microélectronique. Nous offrons
aussi un accès aux plateaux techniques
de l’école et de la structure CIM PACA.
Ainsi la start-up peut, selon des modalités
définies, accéder aux laboratoires
et profiter de l’expertise des
chercheurs. Elle bénéficie aussi du relationnel
de l’école au niveau industriel.
Nous assurons une mise en relation avec des entreprises bien établies pour
la production ou la sous-traitance par
exemple. Enfin, le présence de l’entreprise
dans les locaux de l’école donne
la possibilité d’intéresser les étudiants
au projet. Cet aspect permet à l’école
de faire participer concrètement ses
étudiants à la création et au développement
d’une entreprise, et, pour certains
de trouver un emploi.
En ce qui
concerne les aspects administratifs,
juridiques et en partie financiers, d’autres
structures spécialisées existent
déjà dans le département, et sur tous
ces aspects nous préférons assurer une
mise en relation et nous concentrer sur
la partie technique. »
Michel Fiocchi replace le projet dans
son contexte plus général : « Ce volet
d’incubation technique développé par
le CMP s’inscrit actuellement dans le
cadre de la revitalisation du bassin minier.
A terme nous souhaitons héberger
au moins cinq projets chaque année.
Il s’agit bien évidemment de drainer,
a minima, des projets de la France entière
concernant les produits sécurisés
et applications sécuritaires. Étant
donné nos domaines de compétences,
nous sélectionnons des projets déjà
bien formatés. Pour l’heure nous comptons
sur le Dispositif d’Amorçage de
Provence (DAP) pour cette sélection
comme cela a été le cas pour MBU. »
Guillaume Leduc un des fondateurs de
BMU retrace le cheminement.
« En
mai 2004 nous avons été les premiers lauréats du Dispositif d’Amorçage de
Provence, avec à la clé un prêt d’-
honneur de 40 000 euros. Dans le jury
de sélection il y avait Daniel Bois, le
directeur adjoint à la recherche du
CMP Georges-Charpak. Il avait pour
projet de développer un incubateur qui
serait orienté vers les produits sécurisés
et applications sécuritaires au sein
de l’école. Or notre projet entrait totalement
dans ce cadre. Nous nous
sommes donc mis en relation avec lui,
et voilà comment aujourd’hui nous
sommes installés dans les locaux du
CMP. »
MBU, une entreprise
innovante
« Cela nous a énormément aidé, surtout
qu’à la base, ni Lee-Jonathan (cofondateur
de MBU) ni moi-même n’avons
de compétences particulières en microélectronique.
Une start-up c’est non
seulement des créateurs, mais aussi
des employés qui souhaitent développer
l’entreprise et pérenniser leur emploi.
Nous essayons de développer une
ambiance agréable et dynamique. Si
un membre de l’équipe a une idée, nous
nous réunissons et en discutons tous
ensemble. Quand une décision est prise
avec l’accord de tous, chacun est
prêt à s’investir au maximum. »
Lee-Jonathan Ariu poursuit « Nous nous sommes connus quand nous étions élèves au Lycée Zola à Aix. Quand nous étions ensemble nous lancions souvent des idées de projets à développer, le plus souvent peu viables. Puis un jour, au cours d’un repas j’ai lancé l’idée de permettre à des particuliers ou des entreprises de numériser et stocker des documents justificatifs du patrimoine. L’idée m’est venue à la suite d’une rencontre avec une cliente qui avait perdu tous ses biens suite à un incendie et qui n’avait aucun justificatif pour les assurances. Les choses se sont enchaînées et aujourd’hui nous voilà au CMP à lancer notre société. Notre concept se décline en deux options. Nous scannons les documents patrimoniaux et les enregistrons sur CD. Une copie est donnée au client, une autre est placée dans un coffre à la banque. Autre solution, les données sont stockées sur un serveur sécurisé auquel on accède grâce à une carte à puce qui est fournie avec son lecteur et un logiciel pour assurer la mise à jour des données... »
A terme le concept devrait être développé auprès de courtiers en assurances, puis par la suite cette jeune société dynamique espère toucher directement les compagnies d’assurances. Un projet d’envergure qui débute sous les meilleurs auspices.