Environnement

Le BRGM gère l'après-mine Bruno Colombari

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Depuis janvier 2007, le BRGM a installé au pôle d’activités Morandat une unité territoriale après-mine (UTAM) chargée de surveiller les ouvrages miniers de six régions du Sud de la France. Douze personnes y travaillent.

Partout en France, l’activité minière a modifié le sous-sol. Même lorsque l’exploitation est terminée, comme pour le charbon à Gardanne depuis janvier 2003, il faut encore surveiller les sites, mesurer la montée des eaux et la pression des gaz, ou encore intervenir rapidement en cas d’affaissement de terrain. C’est pour cela que l’État, garant de la sécurité, a chargé le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) de créer un département prévention et sécurité minière. Quatre unités territoriales (Utam) couvrent tout le territoire, et celle qui gère la partie Sud (de l’Aquitaine à Rhône-Alpes et à la Corse) est installée depuis début 2007 au pôle d’activités Morandat.

« Ce choix s’est fait naturellement, souligne Jean-Paul Icard, responsable à l’Utam Sud. Les agents de cette unité travaillaient avant pour Charbonnages. En s’installant ici, il y a une certaine continuité des savoirs du Bassin minier de Gardanne. Enfin, d’un point de vue logistique, le pôle d’activités Morandat est idéalement placé : nous sommes proches des axes autoroutiers vers l’Italie, vers l’Ouest et le Nord, il y la la gare TGV, l’aéroport de Marignane et même le port de Marseille pour aller en Corse. »

Avec douze agents, dont huit sont amenés à intervenir dans six régions du grand Sud, il est en effet essentiel de ne pas être isolé. « Quand la Drire d’une région nous appelle, pour un affaissement de terrain par exemple, on doit être en mesure de partir dans l’heure qui suit. Notre travail consiste d’abord à mettre les lieux en sécurité, avec l’aide des pompiers et de la police si nécessaire. Puis on fait exécuter les travaux de mise en sécurité définitive, sur financement du ministère de l’écologie et du développement durable. »

Intervenir et surveiller

Une autre mission du BRGM est la surveillance des sites miniers. Ce qui ne concerne évidemment pas que le charbon : sur les 135 concessions du grand Sud, il y a des anciennes mines d’argent et de fer (dans les Alpes), d’or (dans l’Aude), de soufre (à Marseille) ou de cuivre (en Corse). Dans le Bassin minier de Provence, des capteurs mesurent la pression et la nature des gaz repoussés par la montée des eaux dans les galeries souterraines. Et cette montée des eaux est également mesurée régulièrement.

« En mai 2003, quand le pompage a été arrêté, explique Marc Nicolas, directeur de l’Utam Sud, l’eau était à 1 140 mètres sous le niveau de la mer. Aujoud’hui, elle est à – 210 mètres. On estime qu’elle atteindra la cote de la galerie de la Mer (+14 mètres) vers 2013. » A cette date, l’eau sera pompée et rejetée à la mer par la galerie qui part de Biver, au niveau du Puits Gérard, et qui débouche près de l’Estaque.

La mémoire du sous-sol

A partir de l’automne 2008, les bureaux du BRGM seront installés dans l’ancien bâtiment Parc et Magasin du carreau Morandat. Mais d’ores et déjà, un local d’archives de 600 mètres carrés a été aménagé dans le grand hangar des pièces détachées. Entièrement aux normes des archives nationales (isolation, température et hygrométrie constante), ce local accueille les documents techniques du sous-sol de la région Sud, dont plus de vingt mille plans et cartes. Certains datent du 17 e siècle et doivent être conservés à plat, d’autres sont numérisés afin d’être facilement consultables en ligne par les organismes concernés.