Café des parents

La trousse à outils des parents Energies 337 - Bruno Colombari

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Organisé par l’Espace Santé Jeunes, l’ADDAP et la CAF à l’Abribus, le café des parents du 27 avril a abordé la question des limites : savoir dire non à ses enfants. Nous avons demandé aux intervenantes comment elles s’y prennent pour aider les parents à s’exprimer.

S’il n’y avait que des mamans au dernier Café des parents, elles étaient tout de même huit, dont deux qui n’étaient jamais venues. Un petit groupe qui permet à chacune de s’exprimer librement en toute confiance. Car si le premier objectif des Cafés est d’aborder des questions liées à la parentalité, c’est aussi l’occasion de faciliter le lien entre les institutions et les parents.

Combien d’entre eux, en effet, n’osent pas franchir les portes de l’Espace Santé Jeunes, du Service jeunesse ou de la Caisse d’allocations familiales ? « Ici, les parents nous rencontrent dans un autre cadre, ils mettent un nom et un visage sur les institutions, et après le contact est beaucoup plus facile, » remarque Béatrice Bernole, de l’Espace santé jeunes. « On prend un temps d’accueil à l’arrivée des parents, explique Laurence Cormont, de l’Addap. On reprécise les règles à chaque fois. De même, afin de favoriser la prise de parole, on se sert d’un outil. Aujourd’hui, par exemple, on avait placé des papiers dans un chapeau de paille avec des questions. » L’objectif des animatrices n’est pas d’apporter des réponses toutes faites ou des solutions clé en main. « C’est le groupe qui donne des réponses lui-même, » constate Dominique Jean, conseillère en économie sociale et familiale à la Caf. « Chaque parent propose des idées. Des choses peuvent être dites ici et pas ailleurs, même si parfois c’est difficile à entendre. Mais c’est rassurant de voir que chacun réagit de façon différente, » ajoute Lucie Pichaud, de l’espace Santé jeunes.

Par exemple, lors du Café du 27 avril où il était question des limites à poser avec des enfants, plusieurs pistes ont été explorées : évaluer les besoins de chacun au moment de faire la liste des courses afin de ne pas réclamer n’importe quoi une fois au magasin, s’en tenir à ce qu’on dit même si c’est difficile, gérer les temps de repas pris ensemble...

« Nous n’émettons pas de jugement de valeur sur ce qui est dit. Parler sur ce que l’on vit, ça nous amène à réfléchir. Ce qui est dit peut mûrir à la longue, et permettre à chacun de trouver ses propres outils, » affirme Laurence Cormont. Une maman exprime par exemple une difficulté qu’elle rencontre avec un de ses enfants. Des anecdotes s’échangent avec les autres parents, et au final la maman constate que la source de son problème n’est pas son enfant, mais une situation conflictuelle qui est moins rare qu’elle ne le pensait.

D’autant qu’en partant d’un thème comme celui de savoir dire non, il est facile de déborder sur l’école (que faire quand un enseignant punit toute une classe ?), sur le couple, sur les enfants qui sont eux-mêmes parents... « Quand un couple vient, c’est bien, souvent il se passe des choses intéressantes. C’est important que les hommes participent aussi. » C’est d’ailleurs pour ça que le café suivant, qui a eu lieu fin mai, portait sur Comment partager les rôles quand on est parent. Vaste programme !

Le lundi 7 juin à midi, une projection sera organisée au Hang’art, avec un temps d’échange et un repas partagé, tout le monde étant invité à apporter un plat de son choix. Entrée libre. Prochain Café des parents le mardi 29 juin à 9h à l’Abribus sur le thème : Ces mots qui blessent.