Afin de démocratiser la science auprès du public, chaque année depuis 1991 a lieu la fête de la science. La ville de Gardanne s’y est inscrite fortement cette année car ce type d’initiatives correspond à une volonté municipale : promouvoir la vulgarisation scientifique notamment auprès des jeunes, et en faire l’un des principaux moteurs de l’économie locale dans les années à venir.
L’installation dans notre ville du Centre Microélectronique de Provence (CMP), lieu de formation et de recherche, a constitué un élément accélérateur. Avec cette implantation, fruit d’une volonté politique forte, la ville est entrée de plain pied dans l’univers de l’une des technologies phares présentes et futures. Et ce n’est pas un hasard si cette école d’ingénieurs porte le nom de Georges Charpak, prix Nobel de physique mais surtout initiateur d’une méthode de vulgarisation scientifique à destination des enfants nommée la main à la pâte.
Le centre comme différents autres lieux de Gardanne (l’Entente Interdépartementale pour la forêt, la déchetterie de la Malespine, la station de dépollution ou encore la station de traitement de l’eau potable) a donc ouvert ses portes au public dans le cadre de cette semaine de la science sous la coordination de l’équipe de l’Office de Tourisme.
A la pointe de la technologie
Le mot science englobe des disciplines aussi variées que différentes qui pendant longtemps sont restées l’apanage de groupes restreints d’initiés. Pourtant, si la recherche fondamentale demeure encore obscure pour le grand public, ses applications ont totalement envahi notre quotidien y compris dans les endroits où on l’attend le moins. Ainsi, dans le domaine du traitement de l’eau, la station de dépollution des eaux-usées de Gardanne utilise les techniques de pointe dans son domaine et s’est ouverte au public pour une visite commentée. Comme le fait remarquer Elsa Assante du service municipal de l’environnement, « l’endroit est d’autant plus intéressant qu’il regroupe en un même lieu l’application de plusieurs domaines scientifiques tels que la mécanique, la biologie, ou encore la chimie. Dans un premier temps l’eau fait l’objet d’un prétraitement, puis elle passe dans des bacs qui récupèrent les matières fines (sable, terre, gravier) et les matières grasses (huiles, graisses, hydrocarbures). Elle est ensuite traitée biologiquement avec des bactéries qui éliminent les matières dites “dissoutes” qui n’ont pu être supprimées lors du prétraitement. Ces bactéries sont des variétés sélectionnées issues de la recherche. Lors du traitement elles forment des boues qui seront utilisées ensuite comme engrais, pour la production d’énergie par incinération ou encore comme “couverture” pour les décharges par exemple. »
L’industrie est un autre creuset du développement scientifique. Gardanne où l’activité industrielle est bien implantée depuis le 19 e siècle compte deux entreprises à la pointe de la technologie dans leurs domaines spécifiques. D’une part la centrale thermique, élément clé de l’alimentation électrique de la région PACA, d’autre part Alcan-Pechiney et ses alumines techniques dont les applications touchent même l’aérospatial.
Le prochain rendez-vous scientifique de Gardanne aura lieu à La Médiathèque qui a instauré un cycle sciences et idées. Le directeur du centre microélectronique de Provence, Philippe Collot, donnera une conférence le 23 novembre sur le thème des futurs développements et applications des puces électroniques.