Environnement

La facture énergétique a encore baissé Energies 391 - Bruno Colombari

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L’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas. Dans le cadre du Plan d’action global sur les énergies, la Ville a mis en place depuis trois ans une démarche de réduction de la facture énergétique, avec des résultats encourageants. Bilan et perspectives pour l’année à venir.

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Terre d’énergies positives

En 2013, il va certainement être beaucoup question d’énergie. L’autorisation donnée par l’État à E.on d’exploiter la filière biomasse pour le groupe 4 de la centrale thermique et la mise en place au printemps du parc photovoltaïque au terril des Sauvaires sont deux avancées majeures de la transition énergétique, comme l’a souligné Roger Meï lors de la réunion publique sur le Page 2013 (Plan d’action global sur les énergies) le 5 février dernier : « D’ici quelques années, Gardanne produira autant d’énergie que ce que les habitants en consomment, et sans gaz à effet de serre. Nous avons aussi un projet de géothermie avec les eaux tièdes de la mine, où on pourrait utiliser des calories pour le chauffage en hiver et les stocker en été. Dans l’avenir, l’énergie sera beaucoup plus chère, il faut donc la préserver et faire des efforts dans tous les domaines. »

C’est pourquoi la Ville a mis en place en 2010 le Page, qui entame sa quatrième année. « C’est un travail de fond qui ne se voit pas, constate Anthony Pontet, Conseiller municipal délégué aux économies d’énergie. Nous avons maintenant un retour qui donne des estimations beaucoup plus précises. » Ainsi, en 2012, la baisse de la consommation énergétique municipale s’est poursuivie : -9%, contre -10% en 2011. « La priorité a été mise sur l’isolation des bâtiments, comme à l’école Fontvenelle ou à la Mairie annexe de Biver, précise Yazid Chebah, économe de flux. Ce sont de gros investissements qui demanderont plusieurs années avant d’être amortis, mais les résultats sont déjà visibles. »

La somme allouée dans le budget au Page est d’ailleurs passée de 130 000 € en 2010 à 220 000 € en 2012. Et l’an dernier, un plan triennal (2012- 2014) a été mis en place pour anticiper les gros travaux d’isolation. Une partie de ce financement provient d’ailleurs des économies réalisées sur les dépenses énergétiques.

Ces économies ont été conséquentes sur la consommation de gaz (-15 %) et d’électricité (-12 % en excluant le pôle d’activités Morandat) grâce à la pose de régulations de nuit et à l’isolation des bâtiments. Enfin, la consommation d’eau est maîtrisée (-1%) avec notamment la pose de kits économiques dans les écoles. Le coût de l’éclairage public (-1 %) devrait baisser dans les prochaines années. La Ville a commandé une étude sur l’état du parc actuel qui est vieillissant.

Parmi les projets pour l’année 2013, on parlera très bientôt de la future Maison de la vie associative, qui sera construite dans le prolongement de La Halle en 2014. « L’architecte a été choisi le 1er février, annonce Guy Porcedo, Conseiller municipal délégué à la vie assocative. Un gros travail en amont a été fait avec les associations et va se prolonger lors des Assises de la vie associative le 16 mars. Ce bâtiment doit être exemplaire en terme d’environnement et d’accessibilité. Nous nous sommes inscrits dans une démarche BDM, Bâtiment durable méditerranéen. »

Autre projet intéressant, celui de jardins partagés sur un terrain acheté par la Ville près de la station de dépollution, en bord de Luynes. « Le principe est que les habitants gèrent les parcelles collectivement, avec une mutualisation des produits agricoles, explique Stéphanie Olivero, Directrice du service environnement. L’eau de la station d’épuration pourrait être utilisée pour chauffer une serre. »

Autre projet à plus long terme, celui d’équiper le toit de La Halle de capteurs solaires pour produire de l’électricité. Une réflexion est en cours avec l’entreprise Urba Solar qui installe le parc photovoltaïque aux Sauvaires. Enfin, la Ville a adhéré il y a quelques mois au Plan climat énergies de la Communauté du pays d’Aix. « C’est de la coopération intercommunale choisie et pas imposée, » souligne Bernard Bastide, Adjoint au maire délégué à l’environnement.

Mais les investissements matériels ne seraient pas suffisants s’ils n’étaient accompagnés d’un changement des comportements individuels, que ce soit dans les services municipaux, les écoles ou les bâtiments utilisés par les associations. « Cette année, à Château-Pitty, on travaille sur les énergies renouvelables, témoigne Gilles Campana, Responsable de l’association Les verts terrils. Une maquette sera présentée au Forum des énergies en avril. C’est important d’enseigner ce qu’est l’énergie et comment l’économiser. Les enfants ne le savent pas beaucoup, mais je constate que les adultes le savent encore moins ! Ce que dit Yazid, je le répète dans les écoles, et ce que j’entends, je lui transmets, on travaille ensemble. »

L’association Écopolénergie, basée au Pesquier, informe les particuliers qui veulent engager des travaux dans leur maison, mais est aussi engagée dans la lutte contre la précarité énergétique avec les bailleurs sociaux dans le cadre de la rénovation des HLM. La Ville en fait de même via le CCAS qui a organisé une réunion publique fin janvier (lire p. 8) sur les économies d’énergie auprès d’un public en difficulté. « Je reçois tous les lundis des personnes en grande difficulté qui n’arrivent plus à payer leur facture d’électricité, souligne Maryse Blangero, Adjointe au maire déléguée à l’action sociale. Ce travail de sensibilisation est très important, il faudrait d’ailleurs l’élargir aux personnes âgées. »

Du côté des associations, des référents économies d’énergie ont été mis en place, sur le même principe que dans les services municipaux. « Nous sommes tous des citoyens, il n’y a pas de raison d’avoir un comportement différent quand on est chez soi et quand on utilise un bâtiment municipal, constate Guy Porcedo. Les associations passent beaucoup plus de temps que les services dans les salles qu’on leur prête, elles ont un rôle à jouer auprès de leurs adhérents. L’argent économisé peut ainsi être utilisé de façon plus efficace. »

L’électrique c’est fantastique

Dernièrement, le Maire Roger Meï et Anthony Pontet ont essayé la nouvelle voiture électrique achetée par la commune. Une acquisition qui répond à l’objectif municipal de s’équiper chaque année d’un ou deux véhicules électriques, en parallèle d’une meilleure maîtrise de son parc de véhicules. Une rationalisation qui en 2012 a permis à la Ville de réduire de 5% sa consommation de carburant. Pour les petits déplacements légers, les services ont également été équipés d’une vingtaine de vélos. La Ville poursuit donc le passage à l’électrique pour une partie de son parc de véhicules motorisés, une démarche débutée en 2004.