La Médiathèque nouvelle génération Bruno Colombari

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Neuf ans après son ouverture, La Médiathèque passe à une nouvelle phase en devenant accessible par Internet, en créant un fond de DVD et en renouvelant la totalité de son parc informatique. Elle poursuit également sa démarche de vulgarisation scientifique en accueillant jusqu’au 16 octobre l’exposition Trompe-sens.

Comme il paraît loin désormais, le temps des fiches cartonnées glissées dans les livres avec, écrite à la main, la date du retour. Le siècle a changé et les nouvelles technologies sont passées par là. La bibliothèque a quitté ses locaux trop exigus de l’avenue Léo-Lagrange (qui hébergent aujourd’hui énergies) en 1995, devenant du coup La Médiathèque et généralisant l’usage de l’outil informatique. Les CD, vidéos et cédéroms ont trouvé leurs places auprès des livres et les cartes à code-barre ont considérablement simplifié la gestion du prêt. Dans le même temps, La Médiathèque facilitait l’accès à Internet avec des postes en accès libre et des ateliers multimédia. Neuf ans plus tard, l’utilisation des nouvelles technologies s’est répandue comme une traînée de poudre (11 millions d’utilisateurs d’Internet en France en 2001, 24 millions en juin 2004).

Logique donc de retrouver désormais La Médiathèque et son fonds de 140 000 ouvrages sur la toile via le site www.mediatheque-gardanne.fr. On peut depuis chez soi rechercher un livre, une BD, un album ou un film, savoir s’ils sont disponibles et les réserver en ligne (sauf pour les nouveautés). Il est également possible de consulter son propre compte pour retrouver les références des ouvrages empruntés et leur date de retour. Pratique pour les familles avec des enfants, quand il s’agit de retrouver dans la maison une douzaine de BD, des vidéos, des CD... Pour sécuriser l’opération, un mot de passe sera attribué à chaque inscrit quand il se présentera à l’accueil de La Médiathèque.

Le site donne aussi des informations sur la vie de la structure, les horaires, les modalités d’inscription, le règlement intérieur, et à terme, les annonces des conférences, projections vidéo, expositions et concerts. « Nous avons mis aussi en place une sitothèque, explique Marie-Hélène Bastianelli la directrice. C’est une sélection de deux cents sites classés par thèmes de recherche et dont le contenu est de qualité. Une mise à jour est faite en permanence, de nouveaux sont ajoutés et d’autres sont enlevés. » Quiconque a passé des heures dans les centaines de références trouvées par les moteurs de recherche appréciera.

La réouverture du 14 septembre a été également marquée par la mise en place d’un rayon DVD, en complément du fonds vidéo. « Nous avons constitué un fonds de référence pour les films de fiction, en accordant aussi une part importante au documentaire. Mais pour une médiathèque, un DVD coûte très cher, 50 € en moyenne. » Soit plus du double du prix grand public. D’autant que, contrairement à sa réputation de support inusable, le DVD est relativement fragile : rayé, fendu à partir du centre, voire cassé en deux. « Paradoxalement, la cassette vidéo est beaucoup plus solide, même si la qualité de l’image est inférieure. » Si vous souhaitez que le fonds DVD s’étoffe rapidement, prenez soin de ceux que vous empruntez afin de limiter au maximum le remplacement. « On a un autre problème avec le fonds de cédéroms : pour une grande partie d’entre eux, le prêt est interdit, on ne peut faire que de la consultation sur place. »

Le mieux, c’est de venir faire un tour à La Médiathèque et d’en profiter pour découvrir l’étonnante exposition Trompe-sens (voir ci-contre). Et le 16 octobre, une journée des lecteurs et des lectures vous permettra de vous exprimer au cours d’une assemblée générale (à 10h30), qui prendra la forme d’une rencontre-débat avec le personnel de La Médiathèque, Roger Meï, Mustapha El Miri, adjoint à la culture et Clara Gilloux élue chargée de la lecture. L’après-midi se poursuivra avec la projection d’une vidéo d’artiste (à 14h) et une lecture de Sandra Moussempès, accompagnée par le musicien Joffrey Ferry (à 15h). Une carte blanche aux poètes gardannais (à 16h), un spectacle littéraire avec des chansons de Bertolt Brecht (17h) et un apéro des lecteurs (18h30) compléteront la journée.

Mais n’oubliez pas les nouveaux horaires d’ouverture (voir encadré). Ils ont été élaborés pour mieux répondre aux attentes des lecteurs et utilisateurs, avec deux journées continues le mercredi et le samedi, deux après-midi jeudi et vendredi et une longue après-midi le mardi. En revanche, l’ouverture à midi le mardi n’a pas été conservée, faute de public à ce moment-là. « Au total, cela fait 28 heures d’ouverture hebdomadaire, contre 19 heures pour la moyenne nationale. »

Enfin La Médiathèque reprend et approfondit ses cycles. Regards sur l’enfance, qui s’intègre dans le cadre du contrat éducatif local, Un endroit où aller, qui explore les musiques contemporaines, Courte-échelle, un tremplin pour les jeunes groupes locaux à la Maison du Peuple avec le service culturel, Films d’animation, pour les petits, Écrans documentaires, pour les plus grands, Lectures plurielles, avec des auteurs et comédiens, Lectures de l’art, en partenariat avec l’école d’Arts plastiques, Tous contes faits, qui cette année se déplacera dans les quartiers dans le cadre du dispositif Ville lecture et enfin le petit dernier, Sciences et idées qui aura pour but de développer la culture scientifique, avec le magazine Terres Marines et l’école des mines de Saint-Étienne. Avec une telle diversité dans sa programmation, La Médiathèque se pose désormais comme un carrefour de la connaissance dans la ville.

Vous n’en croirez pas vos yeux

Vous connaissez bien sûr le terme trompe-l’œil, qui désigne des images à plat donnant l’impression d’un relief. Le CCSTI (centre de culture scientifique, technique et industrielle ) de Marseille a élaboré autour de ce principe une exposition interactive baptisée Trompe-sens qui vous fera voyager dans un monde d’illusions : par exemple, votre vue vous jouera des tours à partir d’un simple miroir, vous découvrirez la machine à loucher, le stroboscope vous expliquera pourquoi les roues de charrette semblent tourner à l’envers et votre toucher vous trahira au contact de surfaces chaudes, froides ou tièdes. Il y a ainsi onze modules, installés dans le hall de La Médiathèque, avec lesquels vous pouvez jouer jusqu’au 16 octobre. Et pour comprendre le rôle crucial du cerveau, chargé d’interpréter les signaux transmis par les capteurs (yeux, oreilles, nez, peau, langue), une conférence du cycle Sciences et idées vous dévoilera les secrets de la perception. Ce sera le mardi 26 octobre à 18h30 (Comment le cerveau est trompé), avec Jean-Pierre Ternaux, directeur de recherche au CNRS.