Gardanne et vous

La Maison du droit libère la parole des jeunes Energies 431 - Jeremy Noé

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En 2015, la Maison du droit et du Citoyen de Gardanne ouvre son action auprès des jeunes sur des thématiques au plus près de leur quotidien : travail, logement, justice, famille... ces deux derniers mois, une quinzaine d’ateliers-débats ont libéré leur parole.

La maison du droit et du citoyen est le lieu municipal “ressource” au service de la défense des citoyens, des consommateurs et des victimes, partie intégrante de la stratégie de prévention de la délinquance de la Ville. Déjà munie de 19 permanences gratuites, la structure a décidé en 2015 d’intensifier son travail auprès des jeunes. Ces deux derniers mois, avec l’aide de juristes du Conseil départemental de l’accès au droit, une quinzaine de débats ont réuni un éventail de jeunes gardannais autour de thèmes tels que “Mon employeur et moi”, “Mon premier logement”, “Je crée mon entreprise.”

« L’idée est de les sensibiliser sur les différentes thématiques du droit qui les préoccupent et de leur faire découvrir la Maison du droit comme lieu d’accueil, d’information, d’orientation... un lieu de proximité, » souligne Christelle Cavaleri, responsable du service. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça fait des étincelles.

DE LA SPONTANÉITÉ DANS LE DÉBAT

Ce 20 février au matin, ils sont une quinzaine a être venus écouter Camille et Audrey sur “Le respect, les discriminations, et leurs déclinaisons au quotidien.” Les deux jeunes femmes sont à une page du Code Civil de prêter serment au barreau, et on s’attend à un exposé un peu froid sur les arcanes de la loi. Que nenni. Peut-être parce que la différence d’âge avec l’assemblée n’est pas si grande que ça, peut-être sûrement parce qu’elles n’en sont pas à leur premier débat, Camille et Audrey libèrent la parole.

En l’espace de deux heures, on passera ainsi en revue de nombreuses situations, de la “meuf, à l’école, qui s’est déjà fait tabasser trois fois parce qu’elle aime les meufs” aux boîtes de nuit zouk qui refusent l’entrée à des blancs, en passant par ce noir qui s’est vu barrer l’entrée du métro parisien par des supporters anglais et les jeunes qui ont profané les tombes du cimetière juif de Sarre-Union. Avec, sur la xénophobie, ce constat, de la part d’une “meuf” au mieux à peine majeure :

« Ce qui me choque c’est le manque de culture des gens, sérieux. Ils se rendent pas compte que le manque de respect il peut être partout, le mec qui crache par terre il peut être blanc aux yeux bleus comme mat aux yeux marrons. »

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C’est le nombre d’année de prison maximum dont sont passibles les personnes coupables de discrimination. A quoi il faut ajouter 45 000 euros d’amende, plus dommages intérêts à la personne visée. « Une banque d’Île de France a ainsi été condamnée à verser 585 000 euros à l’un de ses employés dont elle a refusé l’avancement professionnel à cause de son homosexualité, » a rappelé Audrey.

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C’est le nombre de jeunes accueillis de janvier à février dans le cadre de ces ateliers de sensibilisation : “Le droit et vous.”