Mines Etudes et Projets

L'esprit d'entreprise taille junior Bruno Colombari

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Servir d’intermédiaire entre le tissu économique et les élèves ingénieurs du CMP, c’est la mission de la junior-entreprise “Mine Etudes et Projets” dont une antenne vient de se créer à Biver.

Le chantier du CMP à Château- Laurin sera retransmis en direct dans le monde entier. Une caméra placée sur un mât et reliée à Internet diffusera en effet 24 heures sur 24 les images de la construction des bâtiments, jusqu’à leur achèvement prévu en 2007.

C’est l’un des projets sur lequel travaille la junior-entreprise Mines Études et Projets de l’école des mines de Saint-Étienne. Une antenne a été créée cet été à Gardanne et compte un bureau de six élèves de deuxième année. « Nous sommes orientés sur la microélectronique, les nouvelles technologies et l’informatique industrielle, explique Azedine Tsaalbi, le vice-président. Le principe est simple : une entreprise nous contacte et nous fait part de ses besoins. Un de nous cherche parmi les étudiants du CMP ce qu’on appelle un réalisateur, quelqu’un qui va réaliser le projet en fonction de ses compétences. Nous vérifions également le travail effectué. Le client verse une somme forfaitaire à la junior-entreprise, qui elle-même en donne une partie au réalisateur sous forme d’honoraires. » La différence sert à financer les besoins propres de la junior entreprise, notamment la participation à des congrès où elle expose son savoir-faire.

La formule est avantageuse dans les deux sens. L’entreprise cliente y trouve son intérêt en ayant en face d’elle des étudiants hautement qualifiés qui peuvent eux-mêmes s’appuyer sur des chercheurs. « C’est aussi pour elle une porte d’entrée dans l’école, » ajoute Cédric Autret, responsable de la prospection. Et enfin, même si ce n’est pas le critère décisif, les coûts sont moindres qu’en passant par une société de services informatiques.

Pour les élèves ingénieurs, les avantages sont nombreux : « c’est une expérience concrète de management, très différente de celle qu’on peut avoir pendant un stage en entreprise, explique Laurent Goyheneche, responsable qualité. On suit un projet du début jusqu’à la fin. Ça nous permet aussi d’enrichir notre carnet d’adresses, de toucher aussi à nos limites et de nous perfectionner. »

Parmi les projets, outre la webcam du chantier de Château-Laurin, on trouve l’annuaire des anciens élèves de l’école, le recrutement de nouveaux chercheurs pour le CMP, la réalisation d’un scanner pour des cartes de visite, des sites Internet pour une PME parisienne et pour une entreprise aixoise. « Nous sommes bien entendu tout à fait ouverts à des partenariats avec le monde économique gardannais. » La journée éc(h)os entreprises du 22 novembre au puits Morandat devrait être l’occasion d’une prise de contacts : « le potentiel sur le bassin minier est le même pour eux que pour le CMP ou le centre de recherche, » conclut Michel Fiocchi, responsable de l’incubateur.

Un statut dérogatoire

Une junior-entreprise est d’abord une association loi de 1901 constituée dans le seul but de réaliser des travaux d’études à caractère pédagogique, et créée par des étudiants ou élèves de grandes écoles ou universités relevant du régime de Sécurité sociale des étudiants. Elle bénéficie depuis 1981 d’un statut dérogatoire (charges sociales réduites) qui lui permet d’offrir des tarifs compétitifs pour ses prestations, et de rémunérer les étudiants qui bénéficient d’un revenu complémentaire. Il existe 117 juniorentreprises implantées dans 40 villes en France, dans les grandes écoles et les universités. Elles réalisaient en 2004 un chiffre d’affaire global de 6,2 millions d’euros.