Gestion de l’eau, de l’assainissement et des inondations

L'eau, une ressource à protéger Carole Nerini

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L’eau. Elle arrive presque naturellement dans nos robinets, on la voit reposer dans des bassins, couler dans nos ruisseaux sans que l’on se pose trop de questions. Mais d’où vient-elle ? Par quels moyens est-elle rendue potable ? Comment fonctionnent les réseaux d’eau et d’assainissement dans notre ville ? Quels sont les moyens existants pour prévenir les risques d’inondation ?

Les besoins en eau de l’humanité augmentent deux fois plus vite que la population mondiale. En France, nous en consommons en moyenne 150 litres par jour et par personne. L’eau est présente partout dans notre vie quotidienne : on l’utilise pour boire, pour préparer la cuisine, pour se laver, pour l’évacuation des toilettes, pour arroser le jardin, nettoyer la maison, elle sert aussi pour la plupart des activités humaines qui nous entourent, l’agriculture, la production industrielle, les transports, le nettoyage des villes, l’énergie... Elle fait donc partie des ressources indispensables à notre quotidien et au développement de notre société, notre commune en a pris conscience. Avec la signature du SAGE en mars 2000 (Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau du bassin de l’Arc), Gardanne s’est engagée dans une politique de gestion globale de l’eau sur son territoire.

Une gestion "SAGE"

Il y a une trentaine d’années, les inondations fréquentes avaient suscité des interventions sporadiques qui ne se sont pas avérées très concluantes. Un premier syndicat intercommunal d’étude se dessine qui évoluera en 1982 en Syndicat intercommunal d’Aménagement du Bassin de l’Arc (SABA). Dix ans plus tard, le SABA qui regroupe 15 communes demande la mise en place d’un SAGE sur la totalité du périmètre concerné. C’est en 2000 que Gardanne y adhère. Trois axes structurent le processus à partir duquel ont été définis des objectifs et des actions : la maîtrise du risque, la réinscription des rivières dans la vie sociale et économique et l’amélioration de la qualité de l’eau. Localement, la maîtrise du risque se traduit par la construction d’ouvrages préventifs aux risques d’inondations (bassin de Fontvenelle, bassin de la ZI La Palun, bassin du Pesquier), par des études sur les zones inondables et les crues exceptionnelles ainsi que par la réhabilitation des canalisations d’eaux pluviales de la décharge St-Pierre..

A Gardanne, les questions relatives aux inondations ont été anticipées, depuis 1985, une moyenne de 2 millions de francs par an (304 900 euros) est allouée pour le réseau pluvial. « En 1981, explique Joël Bossy responsable des réseaux pluviaux aux Services techniques de la mairie, une étude des risques d’inondation a été lancée. Suite aux résultats, nous avons immédiatement mis en place un schéma directeur d’aménagement du réseau pluvial qui a été remis à jour en 1992 et que l’on suit depuis. Au total, quatre ruisseaux arrivent sur Gardanne avant de se jeter dans La Luynes : le Pesquier, les Molx, le Claou et Saint-Pierre. Un bassin de rétention a été réalisé en amont de chacun d’eux (sauf pour le Claou) pour retenir l’eau. Nous avons en projet la construction d’un bassin sur le ruisseau des Molx entre Gardanne et Biver, un autre à Château Laurin. »

Le deuxième volet du SAGE qui concerne la réinscription des rivières dans la vie sociale est également avancé. Bernard Bastide adjoint au maire délégué à l’environnement souligne la volonté municipale de développer les espaces de promenade autour des cours d’eau : « Un sentier de découverte autour de La Luynes a déjà été aménagé, un sentier de liaison entre le centre de Gardanne et le Pavillon de chasse, un autre le long des Molx seront réalisés. » Pour ce qui est de l’amélioration de la qualité de l’eau, la réalisation principale de la ville reste la construction de la nouvelle station d’épuration. Un diagnostic des réseaux d’assainissement a également été réalisé et leur réhabilitation est en projet.

L’eau potable et l’assainissement à Gardanne

Notre commune dispose de son propre service de l’eau et de l’assainissement géré dans le cadre du service public et qui fonctionne selon les règles financières d’une régie autonome. Comme l’explique Robert Long, directeur de la régie de l’eau et de l’assainissement, « nous bénéficions de deux points de livraison d’eau brute pour notre alimentation en eau potable. L’usine des Giraudets située aux Pennes-Mirabeau alimentée par le canal de Marseille qui traite l’eau de la Durance, et l’usine du Ballon installée sur la commune de Meyreuil par le canal de Provence qui traite l’eau du Verdon. » Pour ce qui est de la distribution de l’eau, elle est organisée en quatre secteurs : La Plaine, avec un réservoir de 4 000 m3 d’eau, Biver avec deux réservoirs de 1 000 m3 chacun, Le Ribas et son réservoir de 1 500 m3 et Malespine avec un réservoir de 1 500 m3. Un système de détection des fuites permanent est opérationnel. Côté qualité de l’eau, une soixantaine d’analyses sont effectuées sur l’année.

Après avoir été consommée, l’eau est dite usée. Il existe deux catégories d’eaux usées : les eaux usées domestiques et les eaux usées industrielles. L’assainissement consiste à collecter et à traiter ces eaux sales, un moyen indispensable pour garantir nos réserves en eau et protéger notre environnement. C’est ici qu’entre en jeu la station de dépollution des eaux usées qui se trouve sur la D7, en direction de Luynes.
Les eaux d’égout arrivent à la station par des canalisations enterrées. La première étape consiste à les ramener au niveau du sol à l’aide d’une pompe afin qu’elles puissent ensuite être traitées. Puis, l’eau passe à travers une grille qui retient les éléments les plus gros (bois, chiffons, plastiques...).

Vient ensuite l’étape de dessablage et de déshuilage, un procédé qui permet de débarrasser l’eau des matières fines mais lourdes comme la terre, le sable ou le gravier et d’entraîner les matières plus légères que l’eau (huiles, graisses, hydrocarbures...) vers la surface avant d’être récupérées. « C’est une fois ces phases effectuées qu’intervient le traitement biologique, explique Robert Long. Pour débarrasser l’eau de ses éléments polluants, on amène de l’oxygène dans les bassins par un système de diffuseur d’air. La station d’épuration traite également de manière biologique les nitrates et les phosphates. L’eau passe ensuite dans des clarificateurs qui la débarrassent totalement des boues qu’elle peut encore contenir, elle est ensuite rejetée dans La Luynes. » Quant aux boues des bassins de décantation, elles sont récupérées, déshydratées et mélangées à de la chaux avant d’être évacuées au Centre d’enfouissement technique de la Malespine.

Quel avenir pour le plan d’eau de Fontvenelle ?

Le bassin de Fontvenelle est alimenté au quotidien par l’exhaure de la mine (utilisation des eaux d’infiltration). L’eau se dirige ensuite vers La Luynes. Avec l’arrêt de l’exploitation minière, la Ville, le comité d’intérêt de quartier de Fontvenelle-Bompertuis ainsi que les pêcheurs se posent des questions quant au devenir de ce plan d’eau, également très prisé par les promeneurs. Jusqu’au mois dernier, la mine envoyait 1 200 m3 d’eau au quotidien dans le bassin ; une quantité largement suffisante au maintien de son écosystème. Comment continuer à l’alimenter pour garantir sa survie ? Une réunion s’est tenue dernièrement en présence des principaux partenaires concernés. Des hypothèses ont été évoquées, notamment celle d’utiliser l’eau de la SPARC (Société du puits de l’Arc, à Rousset) qui dessert la Centrale et Pechiney. « Reste à connaître le coût de l’installation et du fonctionnement a souligné Bernard Bastide, adjoint à l’environnement, car si la direction des Houillères s’est engagée à participer financièrement aux études et temporairement aux coûts des techniques mises en place, la municipalité aura une part importante à régler. » Une seconde réunion de réflexion se déroulera dans quelques jours.