Regroupant aujourd’hui 14 départements, 14 Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) et une région (La Corse), l’Entente pour la forêt méditerranéenne est actuellement à la pointe de la lutte contre les risques naturels. Et ils ont été nombreux le jeudi 25 mars pour assister à l’inauguration du nouveau bâtiment du Pônt qui jouxte les locaux administratifs de l’Entente.
Un nouveau bâtiment Haute Qualité Environnementale comme l’a souligné Jacky Gérard, président de l’Entente : « l’orientation et les matériaux utilisés pour la construction concourent à une maîtrise énergétique, de même que la toiture terrasse qui est végétalisée. Il fallait des locaux à la hauteur des nouvelles technologies développées ici. Le Pônt c’est 674 000 € de budget et une équipe pluridisciplinaire de neuf personnes qui travaillent notamment sur les Systèmes d’Information Géographique (SIG). »
Après la création d’un SIG commun pour les incendies de forêt, il développe des outils de cartographie et d’orientation les plus précis possibles. Il assure aussi des missions de conseils, d’expertise et d’assistance ou encore de développement d’outils pour la gestion de crise. Le Ceren, département essais et recherches, fait de la recherche sur les feux de forêt et leurs conséquences sur le personnel, les équipements et l’environnement. L’objectif, développer des moyens de prévention et de lutte efficaces contre les feux de forêt.
Pour ce faire, depuis 1975 il dispose notamment sur le site de Valabre d’un tunnel du feu, une installation étonnante dont le principe est cependant assez simple. On fait entrer dans un tunnel enflammé un chariot sur lequel sont fixés des matériaux combustibles, comme par exemple des végétaux, et l’on en étudie les conséquences telles que les émissions de gaz, comment le bois brûle... « L’un de nos deux plus importants projets est la réalisation d’un nouveau tunnel de feu plus moderne, dans la cadre d’un programme européen, » souligne le colonel Robert Bardo, directeur général de l’Entente.
Le champ d’investigation du Ceren est large, et celui-ci travaille entre-autres sur les additifs chimiques (ex. retardants), sur des analyses par imagerie thermique, ou encore sur l’impact du feu sur les habitations et l’environnement.
L’Entente c’est également un département formation avec l’École d’Application de la Sécurité Civile (Ecasc). Créée sur le site de Valabre dès 1967, l’école organise des formations sur place, mais aussi dans toute la France et à l’étranger. « Nous détenons trois agréments nationaux, explique le colonel Bardo. Il s’agit des feux de forêt, des secours nautiques et aquatiques et enfin du sauvetage-déblaiement. Nous organisons chaque année une quarantaine de stage sur les feux de forêt partout en France très axés sur l’opérationnel. »
Outre les feux de forêt, l’Ecasc propose donc des formations sur des thèmes aussi variés que les secours en montagne, la transmission, les sauvetages aquatiques et subaquatiques, les risques chimiques, biologiques et radiologiques, ou encore les interventions avec des chiens. Une liste non exhaustive qui s’explique par le fait que tous les formateurs ne sont pas à plein temps sur le site de Valabre, comme le souligne le colonel Bardo. « Ici nous avons des officiers qui sont chargés de formation. Eux connaissent des cadres sapeurs pompiers experts dans leur domaine. Quand une formation est organisée on demande donc leur détachement temporaire. »
Enfin, l’Entente dispose d’un département information et prévention dont l’une des principales missions et de travailler à la diffusion de supports d’information sur la forêt, les écosystèmes et la gestion durable des peuplements forestiers. Un autre volet de son action concerne la prévention des incendies par des campagnes de communication ciblant tous les publics. Ce département collabore par exemple avec le service municipal de l’environnement dans le cadre des rendez-vous de la prévention qui auront lieu fin avril (voir ci-dessous) à Gardanne.
En 2013 l’Entente pour la forêt méditerranéenne fêtera ses 50 ans d’existence. A cette date devrait être terminé l’un des grands projets en cours, la restructuration du Centre technique et tactique qui va devenir le Centre euroméditerranéen de simulation des risques.
« Il s’agit d’un travail sur les feux de forêt par simulation sur cartographie 3D. Nous allons développer ça, mais aussi d’autres typologies de risques naturels tels que séismes, inondations, avalanches. L’ensemble devrait comprendre trois modules de simulation et un amphithéâtre d’environ 250 places, » précise le colonel Bardo. Un projet sur l’évolution duquel nous ne manquerons pas de revenir ultérieurement.