ET SOUDAIN, PRESQUE SANS CRIER GARE, le festival Rencontres cinématographiques d’automne de Gardanne fête son quart de siècle. 25 ans, c’est à peu près l’âge où, débarrassé des peurs d’entrée dans l’âge adulte (comment faire tourner une machine à laver ? La barbe de trois jours sera-t-elle tolérée au travail ?) on sait qui on est et ce qu’on défend dans la vie. Le festival d’automne lui, n’a pas attendu toutes ces années pour défendre une programmation de qualité, en forme de best of des films d’art et d’essai et en version originale sous-titrée.
CETTE ÉDITION, du 25 octobre au 5 novembre, le verra s’offrir plus d’une quarantaine de films d’une vingtaine de nationalités différentes, en faisant la part belle au cinéma méditerranéen : c’était le thème retenu pour cette année Capitale de la culture. En pratique, on retrouvera ainsi des films d’Italie, Algérie, Grèce, Israël, Palestine, Tunisie, Turquie... et France bien sûr. Avec certains grands noms : Yolande Moreau pour Henri, Jia Zhang Ke pour A touch of sin, Bertrand Tavernier pour Quai d’Orsay, Hong Sangsoo pour Haewon et les hommes, Serge Bozon pour Tip Top et Abdellatif Kéchiche pour La vie d’Adèle (Palme d’or 2013 à Cannes)...
CÔTÉ RENCONTRES avec les réalisateurs, il y a aussi du lourd : Dominique Cabréra (Grandir), Solveig Anspach (Lulu, femme nue), Xavier de Lausanne (Enfants valises) avec aussi Bernard Sasia (Robert Sans Robert) et Gilles Perret pour Les jours heureux. Notons que le premier film de Xavier de Lauzanne, D’une seule voix, était reparti grand gagnant du prix du public à Gardanne en 2009.
Cette édition 2013 allait- elle pouvoir se tenir ? A la fin de l’été, la question n’était pas tranchée, pour cause de travaux imprévus et indispensables à réaliser sur la salle 1 – la principale– du 3 casino. Une commission de sécurité a décelé des faiblesses dans la toiture nécessitant une importante et urgente rénovation de la poutre maîtresse du toit. Impensable de risquer qu’une tuile ne tombe sur un spectateur en plein film. Impensable, aussi, de délocaliser le festival ou pire, de l’annuler, pour cette 25 e édition si spéciale... la municipalité et le 3 casino ont donc convenu de le tenir sur deux salles –dont l’une sera expressément dotée d’un projecteur numérique, moyennant une subvention exceptionnelle de la Ville.
LA PROGRAMMATION s’en trouve logiquement réduite à 46 films contre 70 habituellement. Mais qu’on se le dise : sur douze jours, cela représente trois films par jour... largement suffisant pour tout cinéphile normalement constitué. Et à ce propos, précisons que la politique tarifaire du festival se veut attractive pour tous, et vise à favoriser les découvertes. Nul besoin d’avoir fait le “sous-titré” en 2 e langue à l’école pour venir, par exemple, écouter les réalisateurs parler de leur travail lors des soirées dédiées, à Gardanne, à deux pas de chez vous.