Environnement

Jardiner sans pesticides, c’est possible ! Energies 404 - Bruno Colombari

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C’est pour sensibiliser les jardiniers amateurs que les Ateliers de Gaïa ont organisé une journée conviviale avec l’Agence régionale de l’eau et le Saba. L’occasion de parler de pollution mais aussi de bonnes pratiques accessibles à tous.

LA FRANCE DÉTIENT un bien peu glorieux titre de champion d’Europe : celui de la consommation de pesticides. Près de 62000 tonnes en 2010, pour l’essentiel des herbicides et des fongicides. Le résultat, c’est une pollution généralisée des cours d’eau, comme l’Arc dont le bassin inclut Gardanne (la Luynes se jette dedans), mais aussi l’air et les aliments. En s’accumulant dans l’organisme, les pesticides augmentent les risques de cancer, de baisse de la fertilité et de maladie de Parkinson. Enfin, ils ont un impact catastrophique sur la biodiversité : les insectes, et notamment les abeilles (dont dépend un tiers de notre alimentation) sont particulièrement touchés, ainsi que les reptiles et les oiseaux (en particulier les hirondelles).

Si l’agriculture intensive est principalement visée, les jardiniers amateurs peuvent, avec des gestes simples, réduire leur impact, améliorer leur cadre de vie et bien sûr protéger leur santé.

Économiser l’eau
C’est possible en jardinant au rythme des saisons, en particulier au printemps et en automne (carottes, choux, navets, poireaux, épinard, oignon...) et de conserver l’humidité au sol avec un paillage. Le bois raméal fragmenté (BRF) obtenu en broyant les végétaux du jardin (taille de haies) donne d’excellents résultats.

Obtenir un sol fertile
Le compostage est très utile pour conserver un sol vivant. Le compost, c’est le mélange de déchets organiques riches en carbone (feuilles mortes, sciure, branches broyées) et en azote (tonte de pelouse, épluchures). En aérant de temps en temps votre compost et en l’arrosant pour le maintenir humide, vous obtiendrez un produit naturel semblable à l’humus. Le purin d’ortie et de consoude sont également très efficaces. Pour travailler votre sol, préférez les outils à main comme la bêche ou la grelinette (une variante à deux manches et à six dents) aux motoculteurs qui perturbent la biomasse en retournant la terre.

Respecter les rotations
Même sur des petites surfaces, il est primordial d’alterner les cultures en permutant chaque année afin d’arrêter le développement des parasites. Vous pouvez faire des jardins au carré et mettre dans l’un des légumes-feuilles, dans l’autre des pommes de terre, dans un troisième des aubergines, etc.

Que faire des herbes indésirables ?
Il faut savoir que des herbes dites mauvaises peuvent s’avérer utiles car elles améliorent le sol et nourrissent la faune auxiliaire, c’est-à-dire les animaux qui vont attaquer les ravageurs (pucerons, escargots, limaces, chenilles). De plus, certaines cultures limitent les herbes indésirables comme la courge, la pomme de terre ou le seigle.

Accueillir les auxiliaires prédateurs
Les oiseaux insectivores (hirondelles), les reptiles, et les mammifères (musaraignes, hérissons) sont les bienvenus dans votre jardin. Pensez à leur laisser des endroits où ils peuvent s’abriter, se nourrir et se reproduire, comme des haies, des tas de branches, des plantes fleuries (souci, camomille, lierre) qui attirent les pollinisateurs.

Associer les plantes
Pour éviter les maladies, pensez à associer certaines plantes qui se protègent mutuellement. C’est le cas de l’aubergine et de la pomme de terre, ou encore du chou et de la tomate, ou du poireau et de la carotte. D’autre part, les fèves et la valériane attirent les pucerons, mais aussi les coccinelles dont les larves dévorent les pucerons et protègent ainsi le reste de votre jardin.

Ces informations sont extraites du livret Jardiner sans pesticides disponible en ligne au format pdf sur le site www.saba-arc.fr, rubrique “documents en ligne”