Pompiers

Incendies : la vigilance au quotidien Bruno Colombari

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La sécheresse et le mistral ont nécessité, pendant l’été, une surveillance renforcée des massifs boisés afin d’éviter les incendies catastrophiques de l’an dernier. Nous avons suivi un groupe de surveillance composé de 18 pompiers et quatre véhicules.

Ce matin-là, le rendez-vous est à Châteauneuf- le-Rouge, à la Cardeline, sur une aire de repos le long de la nationale 7. Au Nord, le massif du Cengle, au Sud, la colline des Chapeliers qui longe l’autoroute. L’adjudant-chef Gilbert Touache, du centre de secours de Gardanne, est chef de groupe de surveillance des massifs boisés. Le groupe comporte 18 pompiers, des professionnels et des volontaires, venus des centres de secours de Trets, Fuveau, Mimet et Gardanne. Il compte quatre camions citernes (trois d’une capacité de 3000 litres chacun et un “lourd” de 7 000 litres) et un 4x4 (véhicule léger tout terrain).

« Notre objectif, c’est d’être prêt à partir à tout moment dès que le CODIS [centre opérationnel d’incendie et de secours] nous appelle, explique Gilbert Touache. On choisit des endroits situés près des grands axes routiers et des massifs boisés. D’ici, par exemple, on peut aller très vite au Cengle, à la Sainte-Victoire qui est juste derrière, au Montaiguet ou à Regagnas, vers Trets. Et quand on se déplace, l’objectif est d’intervenir le plus vite possible sur un départ de feu. Mieux vaut dix engins pour éteindre cent mètres carrés que deux engins pour un hectare. »

Ainsi, les 16 000 litres embarqués par les quatre camions seraient tout juste suffisants pour attendre les renforts. « Quand on est sur un départ de feu, le chef de groupe détermine l’état du feu et la surface menacée. Ensuite, c’est le CODIS qui appelle des groupes d’attaque. »

Urgence intervention

Une fois les quatre camions regroupés sur l’aire de pique-nique, le chef de groupe fait un briefing : connaissance de la météo, fréquence tactique radio et dernières consignes. Ce jour-là, Gilbert Touache laisse faire Akim Bouchareb, adjudant à Trets et qui inaugure sa première mission en tant que chef de groupe. « Je veux la tenue de feu complète en intervention. La phase de noyage se fait sur ordre. Avant de partir, on prend le temps de bien regarder la carte. » Il est temps de passer à un exercice sur place quand un appel radio arrive. « Intervention, les gars, intervention  ! » En quelques secondes, les quatre camions précédés par le 4x4 s’engagent sur la nationale. « Nous avons été appelés pour une reprise du feu de Peypin, explique Gilbert Touache. Mais il a été éteint, donc on s’arrête.  »

L’exercice se fait sur place : le 4x4 est encadré par deux camions d’un côté, un de l’autre, le “lourd” venant protéger l’arrière des trois véhicules, face au feu. Le canon à eau crée un écran liquide pendant que les autres engins déclenchent un arrosage d’autoprotection. Une fois l’exercice terminé, il faut refaire le plein d’eau : « Les citernes doivent toujours être pleines, pour des questions de sécurité bien sûr, mais aussi parce que s’il y a des vides, ça déporte le centre de gravité du camion qui risque de se renverser, » explique Akim Bouchareb. Ceci fait, les pompiers retournent à Châteauneuf le Rouge, où ils resteront basés jusqu’à 19h30.