Jeunesse

Ils se font du cinéma Bruno Colombari - Energies 323

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Voir un film en salle, c’est bien. En faire un soi-même, c’est mieux. Au service jeunesse, le club “Cinévore” amène progressivement les jeunes à passer derrière la caméra, après les avoir accompagnés dans des festivals.

Le Cinévore est l’un des ateliers du service jeunesse, « le seul qui a un nom, » souligne Marc Poizat, animateur. Il est né du jury jeunes créé en 2000 à l’occasion du festival d’automne du cinéma. « On s’est dit qu’il fallait continuer, et c’est comme ça qu’on a monté un atelier cinéma l’année suivante, à partir des jeunes du premier jury. » Comme ce dernier a été intégralement renouvelé chaque année, à raison de 7 à 11 membres, ce sont plus de 80 jeunes de 16 à 25 ans, venus de tous les milieux, cinéphiles ou pas, qui ont participé à l’expérience.

La moitié environ s’est ensuite impliquée dans l’atelier. Et a développé d’autres projets, comme La nuit de la censure. « C’était leur choix, mais avant il y avait tout un travail sur ce qu’est la censure, ses différentes formes. Il y avait aussi bien sûr la volonté de défendre le cinéma de proximité. »

Mais l’activité du cinévore ne se limite pas aux salles obscures. « Nous avons utilisé l’auditorium de la Médiathèque, et ensuite le Hang’art, pour visionner des extraits de films et parler de la mise en scène, du cadrage, du son, » ajoute Mickaël Curet, lui même issu d’un des premiers jurys jeunes et aujourd’hui intervenant pour le club Cinévore.

Puis est venu le temps d’aller sur des festivals, du plus prestigieux (Cannes), au plus convivial (Mouans- Sartoux). Et enfin, dans une continuité logique, de passer de l’autre côté non pas du miroir, mais de la caméra. « L’an dernier, raconte Marc, à partir du film “Soyez sympas, rembobinez” de Michel Gondry, on a lancé le projet "Soyez curieux, participez", et on a fait faire aux jeunes des scènes suédées. »

Suédé ? C’est le terme qui désigne le fait de reproduire, avec les moyens du bord, une scène d’un film célèbre. « On demande aux jeunes ce qu’ils veulent tourner, qui veut faire l’acteur, qui veut réaliser... » Par exemple, une version locale de Sauvez Willy au plan d’eau de Fontvenelle avec un orque en peluche ! Trois courts-métrages ont ainsi été enregistrés et seront projetés au Hang’art à la fin de l’année, avec un making of en bonus, comme les vrais. L’été dernier, l’opération Petits reporters a permis à plusieurs ados de découvrir les techniques de la prise de vue à l’occasion des Fiestas de quartier. L’objectif est de travailler le montage pendant les mois à venir et d’organiser des projections en plein air sur les lieux de tournage l’été prochain.

Pour cette année, il y aura deux ateliers, le mardi le club Cinévore avec en projet la réalisation d’un court-métrage qui pourrait être présenté au festival de Mouans-Sartoux en juillet 2010, et le jeudi dans le prolongement de l’opération “Soyez curieux, participez.”

« On va travailler sur la lumière, les effets spéciaux, les trucages, précise Mickaël. Et on va essayer d’utiliser au mieux ce qui existe en ville comme le musée, le plan d’eau, le puits Morandat ou la Halle dans laquelle on peut faire des décors. »