Ces trois projets n’auraient pu avoir lieu sans l’implication et la persévérance des élèves soutenus par ces différents intervenants. « C’est un travail qui nous a demandé beaucoup d’investissement, pendant les heures d’école, mais aussi en dehors, explique François Le Gall, intervenant de la Médiathèque sur ces projets. Sur trois années, trois écoles travaillent autour de la musique et des chansons dont la plupart ont été apportées par les familles, très différentes en fonction des origines. Ce projet a créé un lien privilégié entre l’école et les parents, il a également permis à certains élèves d’améliorer leurs résultats et leur comportement. »
Le 8 juin, c’est avec l’école Château-Pitty et Stanley’s song que tout a commencé. La chorale J’enchante mon quartier a été le point de départ d’une belle aventure qui s’est construite au fur et à mesure et qui fonctionne toujours aussi bien, trois ans après sa mise en place. Depuis le mois de novembre, les élèves de la classe de CE1 se sont inscrits dans un autre projet, celui d’apprendre la musique, grâce à l’opération Un orchestre à l’école qui a permis à chacun d’avoir son violon, son saxophone, sa clarinette ou son accordéon et d’apprendre à en jouer. Chaque semaine, des professeurs de l’école de musique sont venus apporter leur pierre à l’édifice, dans un projet qui va bien au delà de la connaissance de l’instrument.
En parallèle, la chorale continuait avec François qui apprenait en même temps que les élèves les chansons apportées par les parents, ou d’autres morceaux plus connus. En classe, les enseignants et les enfants de CM1 et CM2 ont écrit l’histoire de Stanley à partir de deux albums sur les USA, le personnel scolaire et les plasticiens ont construit les décors. Un véritable travail d’équipe qui a produit de très belles choses au cours de cette soirée.
« Nous avions même dans cette école une famille qui donne des spectacles dansés sur ce thème et qui nous a fait le plaisir de se joindre à nous. Du côté des musiciens, nous avions des professeurs de musique, du personnel de La Médiathèque, des parents d’élèves, un enseignants, un membre de l’association “Un orchestre à l’école,” et l’implication de personnes venues d’horizons différents a largement contribué au succès de ce programme. »
Une semaine plus tard, ce sont les élèves de l’école Paul-Cézanne, à Biver, qui ont présenté leur travail. Là encore, dès le départ, des élèves aux enseignants en passant par les familles, l’idée du spectacle a été adoptée et soutenue tout au long de l’année. Le 15 juin, malgré les grosses pluies, les enfants de la chorale Paul Cézanne Arc en ciel se sont retrouvés sur scène pour présenter Le courage du petit garçon bleu, une histoire écrite à partir du projet pédagogique de l’école qui porte sur la non discrimination.
« Je voudrais vraiment souligner l’importance de ce travail mené de front par toute une équipe motivée, a souligné Roger Meï lors de l’ouverture de la soirée. Il est important d’aborder la discrimination au primaire et d’entretenir ce discours. »
Peu à peu, Djembés et percussions prennent place sur la scène pendant que les enfants s’installent sagement sur l’estrade, un peu impressionnés par le public venu nombreux. Là encore, du côté musiciens, élèves de l’école, de l’école municipale de musique, et intervenants extérieurs ont accompagné les chanteurs autour d’une histoire où un petit garçon découvre un monde haut en couleur et en poésie. « Tout au long de l’année, nous avons pu remarquer que ce projet avait porté ses fruits en matière de lien social comme de résultats, poursuit François Le Gall. Nous avons des cas très particuliers où des enfants se sont mis à travailler, où d’autres ont réussi à s’intégrer et ça c’est formidable. »
Ce projet a porté ses fruits en matière de lien social et de résultats scolaires
La dernière soirée des écoles a été présentée le 22 juin par la chorale des élèves de Jacques-Prévert J’enchante mon école.A travers des chansons, collectées auprès des familles en français, italien, russe, basque, espagnol, arabe ou encore catalan, et sur une histoire écrite par la classe de CM1, les élèves ont emmené le public sur les traces de Maélie, fille d’Hercule, partie à la recherche de sa mère. Deux cent cinquante élèves sur scène, près de 600 personnes dans le public, ce fut la représentation la plus importante.
Pourtant, comme pour les précédentes, la concentration était à son comble. Chaque classe a travaillé sur des choses différentes, la fabrication d’instruments, la poésie, la chorégraphie, la réalisation des décors à laquelle l’association des parents d’élèves Les minots de Prévert a largement contribué. Là encore, il s’agit d’une histoire commune, partagée par un ensemble de personnes à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école.
« Certains parents ont effectué les décors avec l’aide du personnel de la Médiathèque, explique François. C’était la première fois qu’ils y entraient, et ça fait partie du projet, aider les petits comme les grands à comprendre que rien n’est impossible. A travers ces différentes représentations et tout ce qui a été préparé en amont, il y a eu une prise de conscience de la part des parents que tous les enfants avaient leur chance, qu’ils étaient tous capables de se retrouver autour d’un projet commun, de chanter, de jouer d’un instrument, de construire, d’apporter des idées dans l’écriture d’une histoire et de faire vivre tout ça ensemble, sur une scène. »
Bien entendu, l’aventure continue l’an prochain pour ces trois écoles, dès la rentrée la grande équipe va se rencontrer et définir les projets de l’année scolaire. Rendez- vous est d’ores et déjà pris en juin 2011, après quelques semaines de repos bien méritées.