Tourisme

Gardanne, une beauté insoupçonnée Energies n° 423 - Jeremy Noé

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L’Office de Tourisme s’est mobilisé pour les Journées Européennes du patrimoine les 20 et 21 septembre dernier. L’occasion de découvrir Gardanne bien éloignée des clichés, entre nature et peintures cézanniennes.

GARDANNE A PAS MAL D’ATOUTS MÉSESTIMÉS. ÉNERGIES SE LE FAIT SOUVENT CONFIRMER À LA FAVEUR DE SES REPORTAGES, que ce soit par une réalisatrice de cinéma tombée sous le charme (lire p8) ou que l’on discute avec l’Office de Tourisme - dont il est vrai, c’est le métier de valoriser la ville - il y a de quoi être fier. La ville dispose de coins balade et animations peu connus sur son territoire, presque à 50 % boisé. Elle est aussi le seul village provençal à avoir été peint par Cézanne, qui y a séjourné quelques mois.

Cette beauté souvent insoupçonnée fait l’objet de deux circuits touristiques, mis à l’honneur lors des dernières Journées européennes du patrimoine. Nous avions déjà parlé de Terre & Terroir au printemps dernier, pour son lancement (énergies n°394, et sur le site de la ville, article Le paradoxe gardannais). Le circuit commenté part de la Tuilerie Bossy et et fait une boucle à Valabre en passant par le Pavillon de chasse du Roy René (où, rappelons-le, le Roi n’a jamais mis les pieds), la Luynes, ou encore un circuit de Land’art, des œuvres exposées en pleine nature.

Après un an et demi, le circuit est bien rôdé, et fait le régal du public, qui s’en laisse conter par Fanny Nadeau, responsable de l’Office.

« C’EST TRÈS INTÉRESSANT SUR TOUTE LA PARTIE PRÉSENTATION HISTORIQUE sur le legs de Gueydan, et la boucle est très agréable, il y a de jolis points de vue. Pour le coup ça change mon regard sur Gardanne, ville industrielle, » explique Sandrine, 35 ans, étudiante.

« J’ai découvert un aspect de Gardanne que je ne connaissais pas, renchérit Maria, étudiante à la même promo Gestion et Protection de la nature à Valabre. Ça vaut le coup d’être fait, ça valorise le territoire je trouve, c’est bien d’avoir un aperçu ancré dans l’histoire. »

Enfin,Aline et Ghislaine, deux Gardannaises depuis 70 ans et inséparables, de commenter : « C’est regrettable qu’il n’y ait pas plus de Gardannais, car peu connaissent tout ça, et la balade est agréable. »

CÉZANNE... AH, CÉZANNE ! LE PEINTRE A FAIT UN SÉJOUR DANS LA VILLE, QUI ÉTAIT ALORS UN VILLAGE. Il l’a immortalisé. L’office a en retour immortalisé son passage : « Il s’agit de valoriser la période gardannaise de Cézanne. On n’a pas un patrimoine riche comme à Aix-en-Provence, il ne s’agit pas d’exagérer ce qu’il en est, mais Cézanne n’est pas venu à Gardanne pour rien, »explique Olivia Pollion de l’of- fice, avec des étoiles plein les yeux quand elle parle des couleurs du peintre.

« C’est le seul village de provence peint par Cézanne, il y a trouvé des couleurs qu’il n’a trouvé nulle part ailleurs, ça l’a obsédé au même titre que la Sainte-Victoire, et c’est là qu’il est pas- sé de l’impressionnisme au pré-cubisme, en peignant les maisons comme imbriquées les unes dans les autres autour de la chapelle. » Le parcours sur les traces du peintre dure une heure trente, de la maison où Cézanne a séjourné jusqu’à la colline des Frères en passant par la vieille-ville, avec en plus une petite demi-heure pour les questions-réponses.

On l’aura compris, tout le monde - Gardannais autochtones, Gardannais rapportés, amis de la famille - gagne à partir en vacances sur place, à Gardanne, le temps d’une visite avec l’Office.