Tourisme

Gardanne : un patrimoine à découvrir Energies 342 - Stéphane Conty

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A Gardanne, les journées du patrimoine ont connu un franc succès. De nombreux visiteurs se sont déplacés les 18 et 19 septembre pour visiter quelques monuments clé de l’histoire de Gardanne dont le domaine de "New Powrcelles", une nouveauté cette année.

Chapelle des Pénitents et musée Gardanne Autrefois

La chapelle des Pénitents se trouve dans le centre ancien, rue Courbet, sous le clocher. Les visiteurs ont pu y découvrir une exposition proposée par la société d’archéologie qui retrace le peuplement du site de Gardanne à travers les siècles, notamment à l’époque romaine. Panneaux de présentation des sites où des fouilles ont mis au jour des villas gallo- romaines et vitrines où sont exposés des vestiges retrouvés lors des campagnes de fouilles permettent de se faire une idée de la physionomie de l’actuel territoire gardannais il y a plus de 1 500 ans. Un espace détaille tout un pan de l’histoire de Gardanne en liaison avec l’exploitation minière.

Enfin dans une partie de la salle, le musée Gardanne Autrefois a reconstitué un cabanon avec tous les objets qui y étaient fréquemment utilisés. Le musée Gardanne Autrefois a par ailleurs proposé le samedi 18 à l’occasion Des journées du patrimoine, la visite de ses douze salles rue Courbet qui retracent la vie des provençaux entre 1850 et 1950. Que ce soit à travers la reconstitution d’une salle de classe, chambre, cuisine ou encore salle à manger ou par le biais de l’exposition d’objets du quotidien tels que des outils, balances, poupées ou encore machines, les visiteurs ont eu tout loisir de se plonger dans l’atmosphère si particulière de la Provence de cette époque.

Domaine de Valabre

Grand classique de l’histoire locale, le patrimoine de la famille de Gueidan à Valabre a encore pu ravir cette année les amateurs de belles pierres avec le château de Gueidan, actuellement occupé par la sécurité civile et le pavillon de chasse du roi René, qui fait office de bureaux pour des associations liées à la forêt. Les deux bâtiments datent de la fin du XVI e siècle. En 1683 ils sont achetés par Pierre Gueidan.

Bien que propriétaire du château, la famille Gueidan, originaire de Reillane dans les Alpes de Haute-Provence, n’est pas noble. Ce n’est qu’au XVIII e siècle que Gaspard Gueidan va être anobli par Louis XV et ainsi devenir le Marquis Gaspard de Gueidan. En 1880 la marquise de Gueidan lègue le domaine de Valabre à la ville de Gardanne à la condition que le site soit dédié à la formation agricole.

C’est ainsi que le château devient une école d’agriculture jusqu’en 1963 où elle déménage pour l’actuel lycée. A noter que l’école d’agriculture a été gérée par la ville jusqu’en 1949. Lors de la visite commentée par Czeslaw Nadolski, président de l’Office de Tourisme, les visiteurs ont pu admirer les nombreuses corniches et balustres qui ornent la façade du château, ainsi que le petit salon et les anciennes écuries voûtées, aujourd’hui aménagées en salle de cours (voir photo de la couverture).

Direction ensuite le Pavillon de chasse du roi René, qui non seulement n’a probablement jamais été un pavillon de chasse, mais qui en plus n’a jamais accueilli le roi René décédé un bon siècle avant sa construction !

Les tuileries Bossy

Situées rue du Moulin du fort, non loin du lycée agricole de Valabre, les tuileries Bossy accueillent aujourd’hui les ateliers d’arts de Valabre, un groupement d’artistes aux multiples talents. On y trouve en effet peintres, sculpteurs, céramistes, mosaïstes, mais aussi un maître artisan horloger d’art, un ferronnier et un sculpteur ébéniste. Pour ces journées du patrimoine ceux-ci avaient mis les petits plats dans les grands proposant expositions, animations et manège de poney pour les enfants, une pièce de théâtre, visite guidée du site et rencontre avec les artistes.

Cette tuilerie a été officiellement fondée en 1837 par la famille Bossy. L’entreprise connaît un important essor dans la deuxième moitié du XIX e siècle avec de nombreuses améliorations techniques telles qu’une éolienne pour puiser l’eau, une meule pour broyer l’argile, l’arrivée du charbon de Trets par la nouvelle ligne de chemin de fer (1877), l’achat de wagonnets Decauville, de machines à malaxer et de filière, la construction d’un bâtiment et de fours (que l’on peut toujours admirer).

L’exploitation s’arrête au début des années 70 et depuis le site sert exclusivement à l’accueil d’artistes regroupés au sein d’une association depuis 2006.

Le domaine de New Powrcelles

Peu de personnes qui habitent à Gardanne le savent, mais dans les collines au Sud-Est de la ville, entre le domaine de Verdillon et la clinique de Mimet, se trouve une grande demeure qui fut créée au XIX e siècle pour devenir une exploitation porcine modèle, inspirée des techniques d’élevage anglaises de l’époque. Un domaine agricole né de la passion qu’avait Toussaint Borély pour l’Angleterre et pour les porcs. Borély, un nom familier aux Gardannais grace à une rue qui porte son nom.

C’est sur le cours de la République que la famille Borély avait une bastide. Né en 1788 d’un père juriste, c’est en 1809 que Toussaint Borély part en Angleterre pour apprendre le droit anglais et se prend de passion pour ce pays. En 1830 il est nommé procureur général à Aix en Provence, et révoqué en 1847 en raison de ses positions politiques. Il décide alors de se consacrer à sa passion et se lance dans l’élevage porcin dans cette propriété originellement appelée Poucelle. Il se lance avec douze porcs et douze truies importés d’Angleterre.

Pour l’anecdote, lors d’un concours, Toussaint Borély a présenté un porc de 282 kg. De l’exploitation, outre la bâtisse principale, on peut encore admirer les vestiges pour le moins impressionnants de ce que furent la porcherie et le poulailler. La visite s’est clôturée devant la tombe de Toussaint Borély qui repose dans les bois, non loin de la propriété.

Pour tout renseignement Office de Tourisme, 31 Bd Carnot, tél. 04 42 51 02 73