Environnement

Gardanne protégée des eaux Energies 399 - Stéphane Conty

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Le 21 juin, le Maire Roger Meï et Claude Jorda, Conseiller général du Canton de Gardanne ont inauguré le bassin des Molx, un des dix ouvrages réalisés au cours des dernières décennies par la municipalité pour protéger la ville contre les inondations.

ENTAMÉS EN 2011, les travaux sur le ruisseau des Molx ont essentiellement consisté en un recalibrage du ruisseau sur sa partie aval, le long de la D58a entre l’usine Pechiney et la zone Avon, et la construction de ce bassin de rétention, d’environ 1,5 hectare et 18000m3, soit plus que le bassin de Fontvenelle.

Pour y parvenir il a fallu déplacer de nombreux réseaux existants, démolir et reconstruire des ponts en les redimensionnant pour évacuer une crue, planter des arbres. Un chantier d’envergure qui vient compléter un dispositif déjà conséquent comme l’a rappelé, non sans humour, le Maire Roger Meï lors de l’inauguration : « C’est la première fois que j’inaugure un trou ! Avec un coût de 1,6 million d’euros ce n’est pas un trou financier, mais pas loin. C’est surtout un ouvrage de plus pour protéger la ville des inondations. Je me souviens que lors des inondations de 1978 j’ai failli être emporté par l’eau. Maintenant, grâce à tous ces aménagements nous sommes prêts à résister à une crue décennale. Toutefois c’est une question difficile pour une mairie. On se demande toujours si on a fait tout ce qu’il fallait.  »

DEPUIS 1981, les installations pour lutter contre les inondations que subissait régulièrement Gardanne se sont multipliées. Passant presque inaperçu avec son aménagement spécifique en parc paysager urbain et construit en 1989 afin de récupérer les eaux de pluie des ruisseaux de Camp Jusiou et du Pesquier, le bassin de rétention de la médiathèque a pour objectif de protéger le centre-ville de Gardanne, notamment la partie située du boulevard Paul-Cézanne au bas du boulevard Carnot. Aménagé sur un terrain de 15 000m2, il a coûté 610 000 €.

Non loin de là en amont, le bassin de rétention du Pesquier qui a coûté la somme rondelette de 412200€, récupère les eaux de pluie du ruisseau du Pesquier. Réalisé en 2001 sur un terrain d’un hectare, il est dimensionné pour stocker une crue décennale et protège les habitations de la partie aval, notamment les habitations du secteur du chemin de la Bonde, les lotissements Le Pesquier, Le Clos des Puits, Le Domaine de Font du Roy, Les Treilles du Roy...

ENTRE TEMPS, EN 1994 a été créé pour 122 000 € le bassin de rétention de Fontvenelle afin de récupérer les eaux de pluie du quartier Bompertuis. Il protége les habitations de la partie aval, notamment le quartier St-André. Le but est aussi de stocker l’eau pour ne pas aggraver les problèmes de débordement du ruisseau.

EN 2002 la Ville s’est attaquée à la réhabilitation de l’ancienne décharge du Vallon Saint-Pierre située en contrebas de la route qui mène à Gréasque, à hauteur de la déchetterie. Cet ouvrage hydraulique a pour but de réhabiliter les conduites situées sous la décharge. Dispositif complété en 2005 par un monumental canal de déversement des eaux pluviales afin de ne pas déstabiliser les remblais en place en cas de débordement. Avec ses 938 000 € TTC de travaux l’ensemble est dimensionné pour évacuer une crue centennale et a pour objectif de protéger les habitations des Logis Notre-Dame et en-dessous.

ENTRE 2003 ET 2006, toujours sur le ruisseau Saint- Pierre, mais de l’autre côté de la ville au quartier Saint-André, la commune a aménagé un déversoir de crues. D’un coût de 1,6 million d’euros et venant en complément du bassin de Fontvenelle, cet ouvrage a été réalisé pour protéger le quartier de St- André des risques d’inondation par débordement du ruisseau. Il protège les habitations de la partie aval, partie située entre le chemin des Prés et la voie ferrée.

Toujours en 2006, a été créé le bassin de rétention du Centre Microélectronique de Provence afin de récupérer les eaux de pluie du centre de microélectronique ainsi que de la partie amont. Il protège les habitations de la partie aval, notamment les lotissements Lou Ven dou Souleu, Le Clos Palatin, Le Parc du Vallat, Le Clos Reine Jeanne, Le Clos Severin... Certaines zones d’activité ont aussi leurs aménagements, avec le bassin de rétention de la zone La Palun qui a été réalisé lors du réaménagement de cette zone d’activité. C’est un ouvrage d’une capacité de 3000 m3 qui peut stocker les eaux pluviales des 20 hectares de la zone.

ENFIN, deux bassins de dépollution ont été réalisés sur la zone industrielle Avon. L’un a été créé lors de l’extension de la zone. Le deuxième a été réalisé pour la partie de la zone déjà existante afin de mettre en conformité le traitement des eaux pluviales avec les textes règlementaires actuels. Ils ont été construits afin de piéger une éventuelle pollution accidentelle, par exemple lors d’un renversement d’un camion citerne. Prochaine et dernière étape : un bassin à Biver et le dispositif de protection de la ville sera entièrement achevé.

Jeannot Menfi* : « Des bassins transformés en zones paysagères ou de loisirs »

Quel était l’objectif poursuivi par la commune en réalisant cet ouvrage ?

Afin de protéger le centre-ville de Gardanne il est nécessaire de réaliser l’aménagement global du ruisseau des Molx. Cette opération comprend la réalisation de deux bassins de rétention et le recalibrage du ruisseau situé entre Biver et Gardanne.

Aujourd’hui nous inaugurons le premier bassin de 18000m3 et le recalibrage du ruisseau depuis le rond-point de l’usine Pechiney. il nous reste donc à réaliser un second bassin, plus en amont à Biver, qui sera encore plus conséquent avec ses 42000m3.

Quelle est votre démarche en la matière ?

Depuis 1981, nous nous sommes engagés dans une démarche de lutte contre les inondations. Pour y parvenir dix ouvrages ont déjà été réalisés pour un coût total dépassant les 5 millions d’euros, auxquels s’ajoutent régulièrement les travaux sur les réseaux pluviaux dans les différents quartiers de la ville. Nous avons choisi de profiter de la construction de ces aménagements pour les transformer en zones paysagères ou de loisirs. C’est le cas ici aux Molx avec la création d’un cheminement piéton et d’une piste cyclable sur la totalité de l’aménagement, mais aussi de la promenade et du parc derrière la médiathèque ou encore de la pêche et du skate-park à Fontvenelle.

*Adjoint au maire délégué aux Travaux